Une campagne présidentielle étrange (1ère partie)

dimanche 15 avril 2007.
 

Je n’ai pas placé une ligne sur ce blog depuis quinze jours. Je n’arrive pas à me le reprocher. J’étais davantage dans l’action, c’est vrai. Mais ma préparation des réunions tenues dans le cadre de la campagne m’a bien dévoré. Pas simple. Comme ce meeting en Essonne animé avec Julien Dray. Après tout, sans doute le silence sur cet espace exprime-t- il mieux que maints développements ce que ressentent des dizaines de militants (une personne engagée qui agit bénévolement pour propager ses idées).

Cette campagne électorale paraît de toutes les façons possibles si lointaine et étrange qu’on s’épuise parfois y chercher sa place... Comme jamais, tout se passe dorénavant dans les médias. Mais pas un thème ne tient plus de quarante huit heures (dans le meilleur des cas) selon l’expression si juste de Jean-Louis Bianco. Un coup chasse l’autre. Personne ne court assez vite pour suivre les balles. D’autant que les règles de répartition du temps de présence médiatique en période de campagne officielle crée pour chacun d’entre nous un bannissement qui désarme la réactivité instantanée qu’on cultive le reste de l’année.

Sur le terrain ? Boffff ! Bien sûr, au Parti Socialiste nous avons la joie dorénavant d’être deux fois plus nombreux depuis la dernière vague d’adhésion. Ca fait chaud au cœur de voir tous ses nouveaux adhérents qui ont voté en masse assumer à présent le choix qu’ils ont fait triompher et faire les boîtages et les tractages avec les autres militants à plein tarif...

Moi aussi je peux me sentir utile facilement. Il me suffit d’être dans la rue et toutes sortes de gens viennent me parler. A Paris mon temps de transport (je circule en métro) a doublé en raison de ces impromptus. En fait leur conviction de gauche est souvent faite. Ils me demandent de les rassurer. Ou bien d’expliquer des points qu’ils n’ont pas compris ou qui les laissent perplexes. J’ai toujours pensé que ce type de contact est extraordinairement productif. D’abord parce qu’on se parle entre personne réelle. Ensuite parce que ce qui se dit à ce moment là est ensuite répété en famille ou entre amis.

Amis lecteurs de ce blog, pensez y, vous aussi. Oubliez l’appareil qui vous méprise, les clans haineux qui vous toisent, et mouillez la chemise pour votre propre compte car c’est de cette façon qu’on se respecte soi même et qu’on fait vivre une idée plus grande que chacun d’entre nous. En tous cas la dernière ligne droite du calendrier électoral confirme au moins une des vieilles lois de la physique politique : tout s’accélère et le milieu des oreilles et des cerveaux devient hautement conductible.

Une rumeur, une petite phrase passe directement des dieux de l’olympe au comptoir du bistrot. Rocard avait à peine fini de s’exprimer que mon quartier bruissait déjà et mon téléphone vibrait comme un fou sous l’impact des SMS. Cher Michel ! Pourquoi se gênerait-il ? A-t-il jamais dit autre chose ? Et ne l’a-t-il jamais dit à un autre moment qu’à celui ou les circonstances obligent à en parler pour lui répondre ? C’est vrai que son interpellation est un piège redoutable.


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