Primaire : Filoche évincé par le PS, réintégré par la justice ? (décision ce 28 décembre)

mercredi 28 décembre 2016.
 

L’ancien inspecteur du travail Gérard Filoche a obtenu l’assignation en justice du Parti socialiste, de son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis et des organisateurs de la primaire de la gauche pour contester son éviction du scrutin, a-t-il annoncé mercredi.

Impressions d’après audience – référé du 26 décembre 2016 TGI Paris (Gérard Filoche)

Sur la question des parrainages, ca passe très vite. On en avait déposé 31 dont 17 du CN mais ils ne comptent pas les suppléants ni les commissions donc ils ne nous en retiennent que 7 et le font savoir.

(la direction du PS manœuvre : En ce moment, les journaux titrent majoritairement sur le fait qu « Gérard Filoche n’a pas ses parrainages »ou sur « les recours rejetés », entretenant la confusion. En effet, les recours rejetés, ce sont ceux devant la Haute autorité, qui est l’émanation du PS, qui publie le 26 un texte du 22 dec….. pas ceux devant la justice. Le PS joue le coup en communiquant sur les recours rejetés alors même que Gérard était devant le tribunal.)

Je fais un recours, comme le fit Jérémy Corbyn, l’actuel dirigeant du Labour party. Il y a deux ans, les Blairistes (les Vallsistes de là-bas) avaient contesté son nombre de parrainages. Il avait formé un recours, l’avait gagné et avait, dans la foulée, gagné la primaire des le premier tour avec 59 % des voix (contre trois autres candidats !). Les Blairistes l’avaient encore contesté après le Brexit, il y a eu une seconde primaire, et Jeremy Corbyn l’a encore gagné avec 62 % des voix. Le Labour est passé de 100 000 membres à 650 000 membres et il est devenu le premier grand parti de gauche d’Europe.

Un universitaire, politologue, professeur à Londres, Philippe Marlière écrivit : « Si vous voulez expliquer aux français, qui est Jéremy Corbyn, dites leur que c’est comme si Gérard Filoche devenait dirigeant du PS français ».

Mais en France, apparemment, les dirigeants de PS français veulent être plus brutaux que les dirigeants du Labour party. La « Haute autorité » mise en place par la direction restreinte du Parti socialiste d’ici, pour les primaires, n’est pas très « haute ».

Elle a carrément laissé explosé tout le dispositif du choix des candidats pour la primaire des 22 et 29 janvier. Pourtant il s’agit de « primaires ouvertes à la gauche et aux écologistes », leur règlement précise même qu’elle est ouverte à des partis de la BAP ( « belle alliance populaire » sic) « et autres ».

Oui : « et autres ». C’est écrit comme cela dans le texte : « et autres ». De quoi frapper un juge de l’évidence.

Selon les statuts, cela devrait faire un an que le règlement des primaires aurait du être accepté. Ca n’a pas été le cas, tellement ils ne savaient pas quelle allait être la configuration desdites « primaires » : avec ou sans Hollande, ouvertes avec le PCF, les verts EELV, ou avec les micro-partis de la BAP dont personne ne sait le nom ni qui les compose.

Les fameux « parrainages », en principe, c’est pour éviter des candidatures farfelues, pas crédibles, mais pas pour censurer une candidature politique sérieuse. En principe.

Alors Cambadélis a fait savoir à Jean-Marc Sylvestre, qui le raconte dans Atlantico, vers le 20 octobre 2016, que « Filoche n’aurait pas ses parrainages pour sanctionner un tweet qu’il avait fait contre Total, deux ans plus tôt le 20 octobre 2014 ». Le seul problème c’est que la « haute autorité » avait classé cette « affaire » sans suite – depuis 2015. Comment ré-ouvrir inopportunément pareil dossier ? (cf. articles précédents sur ce blog). Sur quelle base cet ostracisme ?

Alors Christophe Borgel s’est mis à raconter partout trois semaines à l’avance qu’il n’y aurait que « 7 » candidats ». C’était dire à Filoche qu’il pouvait toujours se présenter mais qu’ils allaient l’éliminer. Vous comprenez vous êtes convoqué à un examen de parrainages mais l’examinateur raconte à qui veut l’entendre, avant l’examen, que vous serez recalé…

Pas très sérieux, ni crédible et surtout pas démocratique.

On vous met des bâtons dans les roues, on ne vous donne pas les listings, alors que tous les autres les ont. Vincent Peillon y pense le 1er décembre, se déclare le 10 décembre et obtient ses parrainages pour le 14 décembre. Il peut même envoyer une lettre à tout le fichier du PS.

Cambadélis propose une « world card » à Emmanuel Macron qui ne remplit pourtant pas les conditions puisqu’il ne se dit « pas de gauche ».

Cambadélis propose une place à Jean Luc Mélenchon qui ne veut pas y venir.

Cambadélis « rattrape » Sylvia Pinel : cette dirigeante du Parti radical de gauche, PRG, était sortie de la BAP, et ne voulait plus participer à la primaire. On ne sait ce qu’ils négocient mais le 14 décembre veille du dépôt des parrainages, le PRG investit Sylvia Pinel… comme candidate. Sans qu’elle dépose de parrainages et alors qu’elle est donnée à 0% d’intentions de votes.

François de Rugy est accepté aussi, sans parrainages. A quel titre ? On apprend que la BAP n’a pas de statut, pas d’adresse, pas de texte de référence, pas de trésorerie. Autant dire qu’elle n’existe pas. L’avocat de la BAP, de la Haute autorité, et de la direction du PS déclare au tribunal, que « c’est un accord de fait, qu’il n’a pas besoin (sic) d’être écrit ». Nul ne sait dire s’il y a cinq ou six partis dans la BAP. Le PRG ne semble pas y figurer.

Jean–Luc Bennahmias n’a pas de parrains. Mais il est retenu. Pourquoi ? Au titre de son parti ? Ce n’est pas certain, car le président de son parti Jean-Vincent Placé appelle à voter non pas pour Bennahmias, mais pour Valls. Comprenne qui pourra. mais juge qui pourra…

Mais si, à son tour, Filoche, dit « alors je demande » au même titre, non pas une « wild card » mais une « carte vitale » la réponse est « pas question », « mon petit parti vaut bien le votre ou les autres »… : NON ! Si je dis que j’ai 12 000 signatures de soutien pour le parti (« www.Filoche2017.fr ») que j’ai été obligé de créer depuis juin pour récolter des fonds pour la campagne que je mène assidument, ça ne compte pas.

Pourquoi ? On ne sait pas. L’avocat ne sait pas dire pourquoi.

Si je dis que j’ai 5500 soutiens en 24 h pour le recours déposé devant le TGI afin de contester tant d’incohérences, tant de passe-droits, tant de statuts contradictoires, tant de manipulation, l’avocat ne répond rien. Il dit que je suis de mauvaise foi. C’est un peu court.

M° Dominique Tricaud, mon avocat ose demander où est la décision de la « Haute autorité ». Elle n’est nulle part sur aucun site. L’avocat de la Haute autorité ne l’a pas, ne la communique pas. Il répond même « ça n’est pas important, la liste a été proclamée a la convention du PS du 17 décembre ». Oui mais il n’y a de décision de la Haute autorité nulle part, elle n’a rien décidé. Ca doit être comme la BAP = pas besoin d’écritures, de textes, de formalités.

Pourtant quand on sort du tribunal vers midi, on apprend qu’il y a une « décision » qui vient de tomber, elle est datée du 22 décembre. La main dans le sac : si l’avocat de la HA l’avait il l’aurait excipée, donc, en fait elle est clairement antidatée et « balancée » pour faire croire que le TGI a jugé et repoussé, la Haute autorité à écarté Filoche le 26 en faisant croire que c’était le 22 après le 17… , au point que des journalistes s’y trompent et confondent comme si le tribunal avait tranché.

Mais non : le tribunal rendra son jugement le mercredi 28 décembre à 15 h.

Cambadélis avait dit « tous les points de vue de gauche seront représentés ». Mais non pas, apparemment, celui qui défend les petits salaires et les petites retraites.

Tout ça, au fond, n’est pas du tout une affaire de règlements ni de statuts, il n’y en a pas quelque soit le bout par lequel on prenait l’affaire : il s’agit de discrimination politique.

Pinel, De Rugy et Bennahmias sont donnés entre 0 et 1 % d’intentions de votes, Filoche entre 7 et 9 %. Pinel, De Rugy et Bennamhias vont se désister pour Valls.

Bennahmias a déclaré qu’il venait juste « pour parler dans les trois débats télévisés ».

Pareil micmac est indescriptible, il est imprégné non pas de règles mais d’arbitraires, non pas de bon sens, mais de discrimination.

On aurait pu éviter tout cela. Si le Premier secrétaire du PS avait joué son rôle, pris un peu de hauteur et voulu rassembler les socialistes. Ce sont des centaines de milliers de participants motivés ou pas, pour participer ou pas, à la primaire des 22 et 29 janvier qui sont en jeu. Il eut suffi d’un peu d’honnêteté et de loyauté.

Si on est allés au TGI c’est parce que le Président de la Haute autorité a répondu à M° Dominique Tricaud, qu’il n’y avait pas de recours possible et que si il en déposait un, il ne lui serait pas répondu.

Aussi sec que cela.

Pourtant si : le texte de la dite HA prévoyait une réclamation dans les 24 h. Ils n’avaient pas bien lu leur propre texte.

Après ils excipent qu’il a été demandé à tous les candidats de signer un texte se remettant à la Haute autorité « comme à un tribunal d’arbitrage sans recours ». Ca c’est vrai, mais seulement pour les candidats une fois acceptés et en cours de primaire, pas pour les postulants.

Filoche, lui fait campagne sur un programme charpenté, détaillé, chiffré depuis plus de six mois. Il s’agit de défendre une plate-forme pour l’unité de la gauche et pour un candidat commun. C’est une candidature évidente, légitime, politique.

Ce qu’on a demandé, avec M° Tricaud, que devant tant d’inconséquences, de désordres : que le tribunal corrige d’évidence et rétablisse la candidature qui devait exister, si tant d’obstacles n’avaient pas été dressés devant elle. Droit et démocratie !

Gérard Filoche

Gérard Filoche évincé de la primaire (Libération du 21 décembre 2016)

Une audience en référé se tiendra le 26 décembre à 10H00 au tribunal de grande instance (TGI) de Paris, selon l’assignation d’huissier diffusée par le candidat évincé du PS.

Gérard Filoche avait déjà présenté lundi un recours devant la Haute autorité des primaires citoyennes (HAPC) mais cette contestation "est restée sans réponse jusqu’à ce jour" et l’inspecteur du travail retraité s’est alors retourné vers la justice, indique l’acte d’huissier.

M. Filoche, qui juge sa candidature "parfaitement recevable", y déplore notamment ne pas avoir eu accès "aux règles communes applicables" et "à la décision (de rejet de sa candidature) ni à ses motivations et il n’a pas pu apprécier la régularité des autres candidatures".

Sont assignés : Jean-Christophe Cambadélis en tant que premier secrétaire du PS, le représentant légal de la "Belle Alliance Populaire", Thomas Clay, le président de la Haute Autorité pour la Primaire Citoyenne (HAPC) et Christophe Borgek, président du Comité National d’Organisation des Primaires (CNOP), selon l’acte.

M. Filoche, dont la candidature avait été jugée "sérieuse" par la HAPC, n’a finalement pas été retenu samedi faute de parrainages suffisants.

Dans un communiqué, il souligne qu’"aucun parrainage n’a été exigé pour trois des candidats retenus, dont un n’est même plus membre de la BAP", en référence aux candidats non socialistes Sylvia Pinel (PRG), François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias.

"Le premier secrétaire du PS a aussi appelé Emmanuel Macron (ni membre de la BAP ni du PS) à participer à la primaire y compris après la date de la clôture du dépôt des candidatures", relève M. Filoche qui en conclut qu’"aucune décision collective ne fixe donc les règles applicables aux Primaires Citoyennes ni la liste des partis invités à y participer".

"L’organisation des Primaires Citoyennes semble relever des seules décisions arbitraires du groupe dirigeant le Parti socialiste. Ce n’est pas acceptable pour toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie", écrit-il encore.

A) Filoche évincé de la primaire "de gauche"

Pour visionner la vidéo du passage de Gérard Filoche sur RTL ce samedi matin 17 décembre, cliquer sur l’adresse URL ci-dessous :

http://www.dailymotion.com/video/x55ines


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