Bayrou, Sarkozy contre la laïcité

mercredi 18 avril 2007.
 

En promenant mon chien, je viens d’entendre une remarque désagréable : " Dans cette campagne présidentielle, il est difficle de se faire une idée : tous les chats sont gris". Ce propos émanant d’une personne très attachée à la laïcité m’a poussé à ressortir quelques déclarations des deux compères de droite sur la question.

1) François Bayrou

Il n’a pas changé d’idée sur la nécessité d’abroger la loi Falloux :

" Sur la loi Falloux, je n’ai rien retiré et le gouvernement n’a rien retiré. C’est le Conseil Constitutionnel qui, la veille de la manifestation, a dit, sur un motif qui d’ailleurs me laisse perplexe neuf ans après "ce n’est pas constitutionnel de permettre aux communes d’aider à réparer ou construire (les écoles privées)" Devant le Grand Jury le 26 juin 2003.

Les motifs exposés par le Conseil Constitutionnel contre la loi proposée par François Bayrou étaient pourtant précis : d’une part " elle ne répond pas aux exigences de l’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui justifie la nécessité d’une contribution commune pour "l’entretien de la force publique et les dépenses administratives" dans la mesure où elle ne prévoit pas de garanties suffisantes pour prévenir l’accroissement de patrimoines privés ; enfin en n’excluant pas que des subventions puissent bénéficier à des associations cultuelles, elle méconnaît le principe de laïcité de la République consacré par l’article 2 de la Constitution ", d’autre part qu’elle " contrevient au principe de la laïcité de la République posé par l’article 2 de la Constitution et méconnaît le devoir de l’Etat concernant l’organisation de l’enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés imposé par le Préambule de la Constitution de 1946 " et enfin qu’elle contribue " à organiser l’enrichissement de personnes privées qui ne sont pas soumises aux exigences de la laïcité ". (Décision n° 93-329 DC du 13 janvier 1994)

Concernant la loi de 1905 : " Il y a peut-être de petites adaptations ou mises à jour (à faire)" Rencontre avec des représentants de la communauté musulmane en Provence Alpes Côtes d’Azur. " La disposition phare de la loi de 1905 selon laquelle la République, ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte, se heurte à ces questions ( du rôle des religions).

" Personne ne peut soupçonner en moi un ennemi de l’enseignement de l’enseignement privé. J’ai pris suffisamment de risques... pour pouvoir prétendre que je suis partisan de la liberté d’enseignement" Discours à Orléans le 25 janvier 2007.

2) Nicolas Sarkozy :

" Lorsqu’il y a un prêtre ou un pasteur, dans un village ou un quartier, pour s’occuper des jeunes, il y a moins de laisser-aller, de désespérance, et finalement moins de délinquance. Aujourd’hui, nos quartiers sont devenus des déserts spirituels ! ... Les religions sont un plus pour la République." Intervention le 20 juin 2005 devant l’association Bible.

" De nos jours, les collectivités publiques financent des milliers d’associations culturelles, sportives, des groupes, des clubs... Pourquoi seules les associations cultuelles ne recevraient-elles aucune aide ?" ... " Je continuerai à plaider avec force mais sans prosélytisme pour l’instauration de nouveaux rapports entre les religions etles pouvoirs publics... Je suis convaincu qu’il faut prendre en compte le fait spirituel et l’importance de la question religieuse." ( extraits du livre La République, les religions et l’espérance)

" Jamais un ministre de l’Intérieur ne s’est senti autant ministre des cultes que moi... La loi de 1905 peut nécessiter des adaptations..." ( intervention pour le centenaire de la loi de 1905 le 19 septembre 2005)

Article réalisé à partir d’un argumentaire de l’Hebdomadaire A GAUCHE


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