La Tunisie "laïque" courbe l’échine devant l’obscurantisme

lundi 7 novembre 2016.
 

Le ministre des Affaires religieuses de Tunisie a été forcé à la démission. Motif : avoir dit tout haut ce que pensent les Tunisiens tout bas, à savoir que le wahhabisme véhiculé par le meilleur ami de Barack Obama et François Hollande était source de "terrorisme".

Chez les Frères musulmans tunisiens, on applaudit. Car cette fois, ni la rue, ni les médias à la botte de Ennadha n’ont eu besoin de s’exprimer. Confirmation que les "islamistes modérés" ont tout gagné : l’autocensure de l’exécutif, c’est tellement mieux !

Il n’y a pas si longtemps, la Tunisie était en pointe sur la réforme de l’islam. Des journalistes, passés eux aussi par les geôles de Ben Ali, des penseurs en exil ou assignés à résidence menaient un travail conceptuel pour libérer la conscience politique des classes populaires, dont l’avenir est aujourd’hui confisqué par les barbus.

Dans quelques années, qui osera encore prôner une réforme de l’éducation, comme en proposaient naguère un Arkoun, un Meddeb ou un Lakhdar ? Car c’est bien l’éducation des jeunes, de Riyad à Tanger, qui est au cœur du problème.

La critique marxienne du théologico-politique avait eu un certain écho chez des activistes devenus universitaires, pour qui la critique de l’obscurantisme pourrait ouvrir la voie à une critique de l’oppression politique. Sans critique de Dieu, nulle critique possible de la Domination.

Amilcar


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