La France insoumise... un mouvement pour fédérer le peuple (6 articles)

vendredi 21 octobre 2016.
 

F) Convention de « La France insoumise » : expérimentation d’autres formes de participation politique

Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle, réunit un millier de partisans dans le Nord ce week-end pour définir collectivement son programme…

Source : http://www.20minutes.fr/politique/1...

Jean-Luc Mélenchon semble avoir flairé quelque chose dans l’air du temps. Le candidat à l’élection présidentielle 2017 organise ce samedi et dimanche à Saint-André-lez-Lille (Nord) la convention de « La France insoumise », son mouvement hors parti lancé en février via un site internet participatif. Car c’est l’idée de ce projet : faire en sorte que les sympathisants du député européen soient partie prenante de l’élaboration de son programme, dans des conditions atypiques.

Ainsi, sur le millier de personnes qui se réunissent à côté de Lille ce week-end, 650 ont été tirées au sort parmi les 130.000 inscrites sur la plate-forme web du candidat. Ils réfléchiront et débattront au cours d’ateliers et de tables rondes, loin du format classique d’un meeting politique. A l’issue de ces deux jours, une synthèse de l’ensemble des propositions devrait déboucher sur un texte de 357 mesures, explique Charlotte Girard, maîtresse de conférences en droit public et coordinatrice du projet avec l’économiste Jacques Généreux : « L’idée est de poursuivre la dynamique en cours depuis le lancement de la campagne, en espérant un élargissement du mouvement. C’est là que l’idée d’un mouvement interactif fait sens : nous nous appuyons sur les nouvelles technologies pour rendre effective une participation qui n’aurait pu se construire que sur plusieurs années. »

Nuit debout en exemple

Si le tirage au sort n’est qu’une « expérimentation » dans le cadre du mouvement, le procédé est lié à l’origine de la démocratie, analyse Yves Sintomer, sociologue et politiste auteur de Petite histoire de l’expérimentation démocratique (éd. La Découverte) : « C’est innovant dans les conditions actuelles, mais ça s’inscrit dans une très longue tradition démocratique et républicaine en Occident, à Athènes, à Rome ou dans la République florentine. Un exemple récent : les Irlandais ont voté par référendum une révision de leur Constitution introduisant le mariage pour tous, sachant que cette proposition de réforme avait été émise par une assemblée citoyenne composée aux 2/3 de personnes tirées au sort. »

Un tirage au sort comme dans la démocratie athénienne et des tables rondes pour réfléchir au projet : bien que « La France insoumise » ait été lancée avant, l’organisation de la convention rappelle le phénomène Nuit debout, place de la République à Paris. « Le projet d’assemblée constituante que défend Jean-Luc Mélenchon est la clé de tout, rappelle Charlotte Girard. C’est l’élément qui permet de déverrouiller le système et de restituer au peuple sa part de pouvoir. L’idée démocratique part de là, mais on ne peut pas nier que l’on a regardé avec beaucoup de bienveillance Nuit debout parce qu’on avait sous nos yeux, en actes, l’exigence d’un changement, d’un nouveau mode de circulation de la parole. C’est précurseur de ce que l’on aimerait voir advenir si on accède au pouvoir. »

Tendance de fond dans les démocraties avancées à la prise de parole par les citoyens

Mais les électeurs français sont-ils vraiment demandeurs de plus de démocratie participative ? « Il y a tout un tas d’initiatives depuis une dizaine d’années dans la vie politique française qui montrent que les partis politiques traditionnels ne se portent pas très bien. Les citoyens voudraient que les représentants aient prise sur la réalité, et dans le même temps il y a une tendance de fond dans les démocraties avancées à la prise de parole par les citoyens. C’est un effet de l’élévation du niveau d’éducation », confirme Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et membre du Cevipof.

Ce besoin d’horizontalité aurait été bien compris par Mélenchon, selon lui, car le phénomène ne se limite pas qu’aux débats politiques : « La tendance à l’horizontalité est un phénomène majeur des sociétés développées depuis quelques décennies, et pas seulement en politique : dans le monde du travail, il n’y a plus un chef de service qui peut dire « j’ai raison car je suis le chef ». Il doit expliquer, justifier ses décisions. »

« Un réservoir de mobilisation »

D’où l’apparition d’un mouvement comme Nuit debout. Charlotte Girard a vu les réussites mais aussi les échecs du phénomène : « Par où doit passer cette énergie pour se concrétiser et être plus que la formulation d’un potentiel ? La structure d’un parti n’est pas forcément ce qui manque. "La France insoumise" n’en est d’ailleurs pas un, c’est un entre-deux et c’est peut-être ce qu’il faut. Nous ne pouvons pas encore en être sûrs, mais on ne peut pas nier qu’il y a une correspondance entre les aspirations qui se sont exprimées à Nuit debout et un projet comme le nôtre. »

« La différence énorme est que Nuit debout était un mouvement extra-institutionnel, informel, fondé sur les réseaux sociaux. Là on a affaire à une candidature à l’élection présidentielle, le cœur de l’institution politique française », tempère Yves Sintomer. Mais Bruno Cautrès pense que le transfert est possible : « Mélenchon voit bien qu’il y a là un réservoir de mobilisation qui peut être sensible à son discours, et malgré son image de gauche orthodoxe – il vient du PS, il a été le chef du Parti de gauche en alliance avec le Parti communiste – il n’est pas le plus mal placé pour se positionner sur ce créneau. »

E) Charlotte Girard «  Notre convention est un pas décisif pour la France insoumise  »

Ce week-end, le mouvement lancé en février par Jean-Luc Mélenchon pour soutenir sa candidature en 2017 organise sa première rencontre nationale. « Définir des priorités » et « incarner le mouvement » font partie des objectifs, selon l’une de ses responsables, Charlotte Girard.

Les partisans de la France insoumise votent jusqu’à samedi sur le programme, l’Avenir en commun, pour la présidentielle de 2017. Quel est l’objet de cette consultation  ?

Charlotte Girard Elle ne portait pas sur des arbitrages relatifs aux grandes orientations, mais sur l’ensemble des mesures formulées à la suite des auditions et des contributions recueillies depuis des mois. Tout cela a pris la forme d’un véritable programme publiable sur la base des sept chapitres proposés dès la mise en route de notre plateforme, en février, et il nous fallait une sorte d’approbation qui nous permette d’assumer ensuite collectivement non seulement ces grandes orientations, mais aussi les mesures détaillées.

À l’ouverture de la première convention de votre mouvement, ce week-end, les Insoumis se seront déjà prononcés sur les grandes lignes du programme. Quels seront les objectifs de votre rendez-vous  ?

Charlotte Girard Prioriser les mesures du programme fait partie des objectifs. Il faut permettre à l’ensemble du corps électoral, et au peuple en général, de se les approprier. Pour cela, il faut pouvoir les projeter vers l’avenir à travers un ordre de priorité qui sera soumis aux personnes présentes dans la grande salle, ce week-end, et via un vote en simultané durant toute la convention. Nous aurons ainsi une idée plus claire de ce qu’il nous faut mettre en avant, de ce qui est identifiant du point de vue de l’insoumission. C’est aussi une manière de se mettre en scène. L’idée, c’est l’incarnation du mouvement, c’est un pas décisif.

La base de votre travail a été le programme « l’Humain d’abord » du Front de gauche en 2012. Dans quelle mesure y a-t-il eu du changement  ?

Charlotte Girard Il y a eu des modifications en matière d’écologie, notamment. Non seulement dans les formulations, mais aussi sur certains choix. Sur le nucléaire, on assume un positionnement qui ne pouvait pas être tranché à l’époque. En 2012, nous avions une formulation qui consistait à convoquer un référendum sur la fin du nucléaire, ce qui permettait à certaines composantes du Front de gauche d’accepter d’ouvrir une perspective sur la fin des énergies nucléaires. Désormais, la question n’est pas de savoir si nous allons engager la dénucléarisation du pays, mais quand et comment  ? La centralité de la transition écologique est assumée dans sa radicalité. La VIe République et, au-delà, la procédure constituante sont également absolument centrales. C’est ce qui fait la spécificité de la France insoumise.

Vous évoquez le nucléaire, la question européenne est également source de débat. Votre position est-elle différente de 2012 ?

Charlotte Girard Elle est différente parce que la stratégie est éclaircie. Avant 2012, il n’y avait pas encore eu la ‘‘trahison’’ de Hollande sur la renégociation du traité budgétaire. A l’époque on pensait qu’il y avait encore des marges de manœuvre, y compris dans la gauche social-démocrate. On sait par ailleurs qu’il va y avoir une renégociation des traités constitutifs en 2019. Donc maintenant, la stratégie de rupture avec cette Europe-là est une stratégie que l’on peut assumer complètement parce qu’ils ne nous ont plus laissé aucune autre opportunité. Il faut non seulement, c’est notre plan A, renégocier les traités à l’occasion de la discussion institutionnelle qui va s’ouvrir et, plan B, si on n’obtient pas satisfaction sur la levée du dogme de la concurrence libre et non faussée, passer au stade suivant et sortir de l’Union européenne telle qu’elle est avec une reconfiguration des rapports avec les pays euro-méditerranéens.

Faire de la VIe République le pilier central de votre programme, ne fait-il pas passer au second plan la question sociale ?

Charlotte Girard Pour moi, c’est une manière de la remettre au cœur. Puisque le peuple aura voix au chapitre, via des institutions complètement refondées, il choisira plus directement ce qui est bon pour lui. C’est une question de définition de l’intérêt général. Et ce n’est pas parce qu’on a certaines idées sur la manière de modifier les institutions qu’on n’en a pas sur ce qu’il conviendrait de faire une fois au pouvoir. Quand on se présente à une élection, on fait une offre politique. Et celle-ci est essentiellement tournée vers le partage des richesses. Le premier chapitre de notre programme est consacré à la réforme institutionnelle puis, dans le chapitre 2, figure une série de pistes de travail sur une nouvelle société, le renversement des rapports de forces sociaux. On est sur un programme de nature révolutionnaire. On ne prend pas de pincettes pour parler de hausse du Smic, de réduction du temps de travail, de sécurité sociale professionnelle, etc.

Un certain nombre de prises de position de Jean-Luc Mélenchon, quant à l’immigration, aux travailleurs détachés, ont suscité du débat. Que propose à cet égard la France insoumise ?

Charlotte Girard Nos positions sont assez cohérentes avec l’idée qu’on a des rapports de forces mondiaux. Le phénomène migratoire actuel est le fruit d’une crise monstrueuse dont les causes ne sont presque pas abordées. Elles sont traitées comme une espèce de fatalité ce qui induit des situations impossibles où les gens se dressent les uns contre les autres. Nous, nous pensons qu’il faut à la fois s’intéresser à ces causes pour tarir la source de ces migrations tragiques et pourtant inévitables en l’état actuel des choses, et donc aussi faire droit à un accueil normal, l’asile. Nous ne disons pas autre chose que ce que disent les associations de défense des droits des réfugiés. Mais nous voulons embrasser la situation comme un problème de géopolitique à résoudre. C’est pourquoi nous voulons une négociation planétaire et remettre les acteurs du conflit aux premières loges.

L’idée que « l’immigration est toujours une souffrance » est avancée par votre candidat, la libre circulation des hommes reste-t-elle une valeur de votre projet ?

Charlotte Girard Vous posez le problème un peu à l’envers. Nous parlons des migrations actuelles : migrations économiques, climatiques et dues à des conflits armés. Ce sont des migrations anormales du point de vue de ceux qui les vivent. Ce sont des migrations liées tout simplement à l’impossibilité de vivre au pays parce que les conditions économiques, climatiques, les conflits, ne le permettent pas. Ce sont de ces migrations dont nous cherchons à tarir les causes. Les migrations volontaires ne nous posent aucune difficulté. En revanche, les migrations suscitées, comme l’immigration choisie dont a beaucoup parlé Nicolas Sarkozy, sont une forme de sabotage des économies des pays d’où ces gens viennent. C’est une absence totale de considération, entravant la question du co-développement, de la coopération internationale, etc. Ce sont des choix liés au système économique dominant, ce capitalisme complètement débridé où précisément la libre circulation n’a qu’un seul but : se procurer des bataillons de travailleurs mal payés - quand ils le sont. C’est une forme de traite humaine qui nous semble délétère. C’est un cheval de bataille sur lequel on ne cédera pas.

Votre programme pourra-t-il encore évoluer après ce week-end dans la discussion avec d’éventuels nouveaux partenaires  ?

Charlotte Girard Par définition, ils prendront le train en marche. On ne peut pas revenir sur la décision prise par les Insoumis au moment de leur convention. En revanche, l’astuce qui nous permettra de poursuivre l’élaboration programmatique, ce sont des groupes de travail pour la rédaction de livrets thématiques en ce qui concerne non plus la trame générale, mais le détail des propositions. À ce moment-là, de nouvelles organisations ou personnes intéressées pourront être associées. Mais ce sera dans une phase où il faudra aussi porter ce programme. L’Avenir en commun sera le petit livre qu’on se passera de la main à la main. Il faudra également, dans la perspective des législatives, réfléchir à la manière d’amener ce programme dans ces élections.

Certains de ceux qui appellent à soutenir Jean-Luc Mélenchon, comme le fait l’appel « En 2017, faisons front commun », estiment qu’il faut revoir le cadre de la France insoumise. Cela est-il envisageable  ?

Charlotte Girard Non, je ne crois pas, parce qu’on ne peut pas changer de cadre toutes les cinq minutes. Il est proposé depuis février, a été appuyé par plus de 130 000 personnes et est reconnu dans l’espace public. On va perdre un temps phénoménal et surtout on va brouiller le message. Nous sommes un outil mis à la disposition du plus grand nombre. Nous avons vu que ça marchait. Cet espace était vacant de toute façon et il a été complètement occupé. Aujourd’hui, la logique est plus celle d’une implication progressive et continue, d’une sédimentation. Il n’y a aucune raison que la porte soit fermée, ce qu’on peut faire, c’est accueillir toujours plus d’Insoumis. Mais, effectivement, la matrice est celle de l’insoumission.

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui

D) La convention des «  insoumis  » sur les rails (L’Humanité)

La première convention du mouvement La France insoumise, lancé en février dernier pour soutenir la candidature à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, se réunira le week-end des 15 et 16 octobre, près de Lille. Présenté mardi en fin d’après-midi par l’équipe de campagne du député européen, le rendez-vous doit réunir un millier de participants pour, non « pas un show à l’américaine », mais un « temps d’échange » sur « les objectifs de la campagne, les 500 parrainages, le financement et les 577 candidats » aux législatives, a précisé Manuel Bompard, le directeur de campagne. « Le mouvement est en cours de construction et il en sera de même jusqu’au terme de la campagne. Notre convention ne sera donc en rien un congrès, ni rien qui y ramène », a relevé, de son côté, Jean-Luc Mélenchon sur son blog en début de semaine.

Des participants tirés au sort

Ce moment, qu’un discours du candidat doit conclure, se veut en revanche, a assuré mardi Manuel Bompard, « une étape dans la construction du programme ». Intitulé « L’avenir en commun », celui-ci s’organise autour de sept chapitres dévoilés en mai dernier. Depuis, plus de 3 000 contributions, visant à actualiser le programme du Front de gauche de 2012, l’Humain d’abord, ont été envoyées via la plateforme numérique de La France insoumise, a expliqué Charlotte Girard, co-coordinatrice du projet. Une « trentaine » d’auditions d’experts ont également été menées. Le tout pour parvenir à la rédaction d’un programme sur lequel les « insoumis » sont consultés jusqu’au 12 octobre, avant sa publication sous forme de livre, courant novembre. « Le travail de la convention sera d’identifier les priorités et d’ouvrir une nouvelle phase avec le lancement de livrets thématiques (sur une quarantaine de sujets – NDLR) qui ont eux-mêmes vocation à devenir des propositions législatives », a annoncé le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière.

Quant à l’assemblée nordiste, elle sera composée aux deux tiers de participants tirés au sort parmi les 130 000 signataires de la plateforme numérique. Le dernier tiers, lui, comprend un « espace politique » et un « espace des luttes », respectivement composé de représentants des partis, et « d’acteurs sociaux, de l’écologie, ou encore de lanceurs d’alerte ». L’objectif, selon Alexis Corbière, est de mobiliser « ceux qui aujourd’hui sont hors des radars », condition pour « bousculer le paysage politique ».

Julia Hamlaoui avec Lionel Venturini

C) Lille les 15 et 16 octobre 2016 Première convention du mouvement La France insoumise

C1) Votez sur le programme de la France Insoumise ! (Charlotte Girard)

https://www.youtube.com/watch?v=LIl...

C2) Déroulé de la Convention

Samedi 14:00 Ouverture de la Convention

14:45 Faire face à l’urgence démocratique

16:00 Cogitation insoumise : comment convaincre le plus grand nombre ?

16:50 Faire face à l’urgence sociale

18:30 Cogitation insoumise : comment permettre à toutes et tous de s’impliquer dans la France insoumise ?

19:00 Faire face à l’urgence écologique

19:45 Cogitation insoumise : comment avoir 577 candidat.e.s insoumis.es aux élections législatives ?

Dimanche 9:00 Fin de la consultation sur les mesures symboliques de l’Avenir en Commun

9:45 Choisir la paix et le progrès humain

10:40 Une campagne pour fédérer le peuple

11:30 Discours de clôture

C3) Communiqué du site JLM2017 sur les travaux de la convention de la France insoumise

B) Le projet

Voici les sept points du projet de programme que je dépose pour permettre qu’un travail collectif ait lieu. Deux personnalités universitaires, deux personnes engagées dans le combat progressiste à travers leur contribution intellectuelle ou leur action personnelle ont accepté de coordonner ce travail d’élaboration collective. Il s’agit de l’économiste Jacques Généreux et de la juriste Charlotte Girard. Dans quelques jours, les contours de l’organisation concrète du travail collectif seront présentés sur ce site. Chaque point du programme fera l’objet d’une modération et ceux qui s’en chargeront seront présentés. D’ici un mois et demi, une première trame rédigée sera proposée avant une nouvelle vague de consultation. Le programme devrait pouvoir ainsi être finalisé avant l’automne.

Nous n’avons pas de baguette magique. Il ne s’agit pas d’atteindre un monde parfait en cinq ans. Réveillons juste nos sentiments humains ! Il ne suffit plus de s’indigner : on doit agir, punir les coupables du pillage, construire une société humaine. Si nous sortons notre pays de l’impasse, chacun d’entre nous en sortira aussi. Je suis un homme de gauche, mais je m’adresse à qui veut m’entendre. Je vais résumer les grands traits du projet à construire. Je le tire pour l’essentiel du programme L’Humain d’abord qui a recueilli, en 2012, 11% de suffrages. Évidemment ce programme doit être sérieusement remanié. Je propose que l’actualisation se fasse en public, en plusieurs étapes, sur ce site, avec vous. De très nombreux colloques et travaux liés au mouvement social ont mis à notre disposition d’amples contributions.

Pour moi c’est l’ère du peuple qui doit commencer ! La révolution citoyenne à laquelle je crois est le moyen pacifique et démocratique de tourner la page de la tyrannie de l’oligarchie financière et de la caste qui est à son service. Je voudrais être le dernier président de la 5e République et rentrer chez moi sitôt qu’une Assemblée constituante, élue pour changer de fond en comble la Constitution, ait aboli la monarchie présidentielle et restauré le pouvoir de l’initiative populaire. La 6e République commencera et ce sera une refondation de la France elle-même.

Je crois que le gavage des riches, l’appauvrissement des classes moyennes et les misères du peuple n’ont rien de fatal. Notre pays n’a jamais été aussi riche. Il est donc temps de se donner les moyens de partager tout autrement les richesses que le travail de chacun produit. Protégeons de la finance les salariés et la production en France. Révolutionnons les impôts pour que tout le monde paye et selon ses moyens réels.

Il le faut aussi pour disposer des moyens pour investir et changer notre manière de produire et de consommer. La transition énergétique est vitale ! Mais l’exigence écologique ne peut être réduite à des proclamations et des mesures qui épargnent le système. Il s’agit de répondre ici et maintenant à l’intérêt général humain face au dérèglement climatique. Ce grand changement doit modifier tous les compartiments de la vie de notre société par une planification écologique. Nous savons bien que tout cela nécessite des investissements massifs, une abondante main d’œuvre qualifiée bien payée. La finance n’en veut pas : elle préfère les grands rendements de la spéculation.

C’est pourquoi nous devons sortir des traités européens qui nous font obligation de mener des politiques d’austérité, sans action de l’État ni investissements publics. Tout cela au prétexte d’une dette dont tout le monde sait qu’elle ne peut être payée dans aucun pays. Notre indépendance d’action, la souveraineté de nos décisions ne doivent donc plus être abandonnées aux obsessions idéologiques de la Commission européenne ni à la superbe du gouvernement de grande coalition de la droite et du PS en Allemagne.

De même que nous ne devons plus être à la remorque des folies impériales des États-Unis et de leur outil de tutelle militaire : l’OTAN. Nous sommes une nation universaliste. Notre vocation est à l’ONU et dans la coopération privilégiée avec les pays émergents. Notre ancrage est en Méditerranée et avec les peuples francophones du continent africain, là où va se façonner l’avenir. Au lieu de quoi nous sommes en guerre avec des buts imprécis et des alliances malsaines ! Mais qui s’occupe de préparer la paix plutôt que la guerre généralisée ?

N’est-il pas plutôt temps de vouloir atteindre de nouveaux progrès humains dans notre société pour proposer aussi d’autres modèles de vie ? Ne vaudrait-il pas mieux enfin s’alarmer pour notre système de santé quand l’espérance de vie recule ? Ne devrait-on pas se soucier de notre aptitude aux pratiques et aux créations culturelles émancipatrices plutôt que de laisser l’uniformisation, l’agression publicitaire et le consumérisme tout appauvrir ? Ne faut-il pas donner la priorité à l’éducation de notre nombreuse jeunesse et à cultiver de l’appétit pour les sciences quand on entre dans un monde de si haut niveau technique ? Et sait-on épanouir notre corps dans la pratique du sport quand celui-ci est à son tour annexé par l’obsession de l’argent ? Je crois qu’un projet de vie humaine est mieux réussi par les bonheurs simples qui viennent de ce genre de préoccupations plutôt que par la grotesque course à l’accumulation.

Je connais aussi la force d’entrainement des grands enthousiasmes collectifs. La France est le deuxième territoire maritime du monde, et la deuxième nation pour la cotisation individuelle à la conquête de l’espace ! Voilà qui fait de nous un peuple qui a une responsabilité particulière, enthousiasmante, aux frontières de l’humanité ! Ici se trouvent deux immenses gisements d’emplois, d’inventions et de progrès écologiques pour la France et la civilisation humaine.

A) Appel de la France insoumise

« Nous sommes la France insoumise et fière de l’être, qui n’a ni muselière, ni laisse.

Nous appuyons la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour 2017.

Nous ouvrons la marche. »

Premier.e.s signataires :

Faustin Aissi, Education, Farida Amrani, Fonction Publique Territoriale, Olivier Balzer, Douanes, Sylvie Bataille, Lanceuse d’alerte médico-social Florent Beauvais, Industrie, Céline Boussié, Lanceuse d’alerte medico-social (Moussaron), Marc Brun, Hôpital de Leyme, Morvan Burel, Douanes, Lionel Buriello, Arcelor Mittal / Florange, Jean-Paul Bussi, Randstat Interim, Nathalie Camborde, Nexcis, Claudio Capparelli, Education, Laurent Courtois, SNCF – INFRA, Pierre-Louis Decoopman, SNCF, Luc Deleglise, France Télévision, Catherine Fayet, Santé, Damien Février, SNCF, Dominique Flachat, Nexter (Armement), Jérôme Flament, Air Liquide (Industrie), Laurent Flandrin, SNCF, David Fremiot, Hôtel-Dieu, Sylvia Garcia, Lanceur d’alerte handicap (Association Handi’Gnez Vous), Alain Girardeau, Finances publiques, Jean-Claude Hacquard, Mory Ducros (Transports), François Hamant, Air-France, Fabrice Hauvy, Réforme du collège, Christelle Hunault, Education, Christophe Joly, SNCF, Mehdi Kemoune, Air France, Kevin Kijko, SNCF, Philippe Lavocat, Moulins Maurel (Agroalimentaire), Alain Martin, Fonction Publique territoriale, Teddy Martinache, Transports, Alain Maury, finances publiques, Nicolas Mayer, Maritime, Gilles Mendes, Lanceur d’alerte handicap, Sébastien Migliore, Métallurgie, Karine Monségu, Air France, Aurélien Motte, Sambre et Meuse (Métallurgie), Sophie Nayac, La Poste, Marlène Noygues, Education, Emmanuel Olivard, Egouts de Paris, Fabrice Preux, santé action sociale, Gilles Reynaud, sous traitance nucléaire, Jérôme Schmitt, Energie, Sabrina Serre, Lanceuse d’alerte medico-social (Moussaron), Gilles Sevilla, Sodexo, Pierre Sommé, Continental, Marilou Struilou, Education, Romuald Ternisien, SNCF, David Thomas, Textile, Bruno Thorel, Thyssen Krupp (Sidérurgie), Annie Tison, Santé, Dominique Tison, SNCF, Christian Velot, Docteur en biologie, Lanceur d’alerte OGM, Jean-Claude Vénéreaux, Lanceur d’alerte TAFTA, Jean-Luc Vilala, Air France, David Volkaert, SNCF, Ghislaine Zaparty, Education, Laurent Ziegelmeyer, Sanofi.

Source : http://www.jlm2017.fr/appel_des_insoumis

La plate-forme JML 2017.fr, un dispositif qu’il faut connaître !->26610]


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