Dia, Auchan, Cora, Leclerc, Carrefour, Super U... Grande distribution de licenciements injustes

dimanche 26 février 2017.
 

H) Un caissier de Dia licencié pour 18 euros (septembre 2016)

Après une caissière d’Auchan licenciée pour un écart de caisse de 85 centimes, c’est au tour de Franck d’être remercié par Dia pour une erreur de 18,17 euros.

Après Mulliez, Pinault  ! C’est la lutte qui s’est organisée autour de Valérie, caissière d’Auchan City à Tourcoing licenciée pour un écart de caisse de 85 centimes d’euro, soldée par sa réintégration au sein de l’empire Mulliez, qui a décidé Franck à frapper à la porte de l’union locale CGT de Tourcoing, dans le Nord. La grande distribution de licenciements injustes continue  !

Franck est employé d’un des deux magasins Dia de Tourcoing. À 57 ans, il vient d’être renvoyé pour une erreur de caisse de 18 euros. Il se bat, avec le syndicat, pour retrouver un emploi au sein du groupe Carrefour.

Flash-back. Le 9 juin dernier, il y a du ramdam dans la rue du Chêne-Houpline. Un camion bloque la circulation. Concert de Klaxon. Franck scanne les articles d’une cliente. Formalités de paiement par carte bancaire. La cliente prend son cabas et s’en va. Franck, distrait par l’ambiance de la rue, ne s’est pas aperçu que la transaction bancaire a été abandonnée. La somme due, 18,17 euros, s’ajoute automatiquement au compte de la cliente suivante. Ce n’est que le lendemain que celle-ci reviendra au magasin signaler l’erreur. La scène de la veille a été filmée par le réseau de caméras du magasin. C’est vrai, il y a eu une erreur. La cliente est remboursée. Franck, lui, écope d’une lettre de licenciement pour « cause réelle et sérieuse ». Bien sûr, le caissier reconnaît « avoir commis une erreur ». « J’étais prêt à rembourser de ma poche », avance-t-il, toujours aussi abasourdi par un tel mépris.

Car des erreurs, en onze ans d’ancienneté dans le groupe, Franck n’en a commis qu’une autre. Celle de n’avoir pas compté une bouteille de vin à une cliente pour compenser une promotion qu’il avait omis de lui facturer. Une aubaine pour la direction, alors que le magasin est promis à la restructuration pour intégrer le groupe Carrefour. Le virer, c’est un gars de moins à reclasser  ! « Je ne suis plus tout jeune et forcément je suis devenu moins performant à leurs yeux », analyse l’homme, meurtri.

« C’est un homme humilié qui est arrivé au syndicat, en larmes », explique Samuel Meegens, secrétaire général de l’union locale CGT de Tourcoing. « J’ai repris confiance », nous assure Franck, qui demande à la direction de changer d’avis avant d’intenter une action auprès des prud’hommes. Depuis le 16 août, l’homme est au chômage. Une situation qu’il avait seulement connue pendant quelques mois depuis qu’il est entré dans la vie active. « C’était quelques mois après le rachat de Rank Xerox… » se souvient-il.

Un licenciement non motivé

« Cet été, j’ai découpé toutes les coupures de presse qui évoquaient le cas de la caissière d’Auchan. Je ne dis pas que c’est la même histoire, mais, au fond, je ressens le même sentiment d’injustice », explique Franck, qui est à douze trimestres de la retraite. Posé, pas du genre revendicatif, le salarié n’a pas d’autre alternative que de retrouver son emploi. « Mais pas au sein de ce magasin. Je ne pourrai plus. Ce serait impossible d’être serein après avoir vécu une telle chose. » Mais, dans n’importe quelle succursale du groupe, Franck ferait son travail, comme il le fait depuis toujours « consciencieusement ». « L’erreur est humaine, non  ? » Relevons que le caissier n’a d’ailleurs pas été licencié « pour faute ». Son licenciement n’a donc pas à être explicitement motivé. De quoi motiver à nouveau les militants CGT tourquennois, dans tous les cas.

Franck demande sa réintégration au sein du groupe Carrefour, mais pas dans le même magasin.

Laurence Mauriaucourt, L’Humanité

G) Auchan L’honneur de la caissière et le déshonneur des Mulliez (2016)

F) Licencié par Leclerc pour quatre beignets aux pommes bientôt périmés ?

A seulement « deux ans de la retraite », il vient d’être mis à pied par le magasin Leclerc Nice-Saint-Isidore (Alpes-Maritimes) pour vol et consommation de quatre beignets aux pommes.

Mercredi dernier, la journée a démarré comme d’habitude, à 5 heures du matin, pour cet agent de maîtrise, qui s’occupe des entrées et des sorties des marchandises. Quelques heures plus tard, ne se sentant pas bien, il mange quatre beignets « destinés à partir à la poubelle » :

« Ce sont des produits à deux jours de la date de péremption. Ils n’étaient plus en rayon. Je ne me sentais pas bien, il fallait que je mange quelque chose. »

Mis à pied par le directeur, après « 24 ans sans reproche », il a « du mal à digérer » ce qui lui arrive.

E) La réunion dans une chambre d’hôtel se termine en licenciement pour faute grave (CGT Casino)

Dans un arrêt en date du 11 janvier 2012 la chambre sociale de la Cour de cassation vient, après avoir affirmé que le fait pour un salarié d’abuser de son pouvoir hiérarchique dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles constitue un harcèlement sexuel même si les agissements ont lieu en dehors du temps et du lieu de travail, d’approuver le raisonnement d’une Cour d’appel qui avait estimé que constitue un harcèlement sexuel et caractérise une faute grave le fait pour un salarié d’avoir organisé un rendez-vous avec une collaboratrice placée sous ses ordres pour un motif professionnel en dehors des heures de travail et de l’avoir entraînée à cette occasion dans une chambre d’hôtel.

D) Lorsque le licenciement pour port de boucles d’oreilles est discriminatoire (CGT Casino)

Dans un arrêt en date du 11 janvier 2012 la chambre sociale de la Cour de cassation vient d’approuver le raisonnement d’une Cour d’appel qui avait estimé qu’est discriminatoire le licenciement d’un salarié dont la lettre de licenciement mentionnait que "votre statut au service de la clientèle ne nous permettait pas de tolérer le port de boucles d’oreilles sur l’homme que vous êtes".

En effet selon l’article L. 1132-1 du code du travail aucun salarié ne peut être licencié en raison de son sexe ou de son apparence physique. Au cas d’espèce cette rédaction de la lettre de licenciement démontrait que le licenciement avait pour cause l’apparence physique du salarié rapportée à son sexe et l’employeur ne justifiait pas sa décision de lui imposer d’enlever ses boucles d’oreilles par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination.

de David Taté

C) La caissière de Cora Mondelange sauvée par Facebook

B) Carrefour : 188.000 euros pour licenciement après harcèlement moral

Source : http://anti.grande.surfaces.over-bl...

L’ancien directeur du Carrefour de Moulins, d’abord blanchi aux prud’hommes, est condamné pour avoir provoqué le licenciement d’un de ses cadres à force de harcèlement moral.

Les juges élus du conseil de prud’hommes de Moulins n’ayant pas pu trancher, ils avaient déjà dû faire appel à un magistrat professionnel. Et il avait aussi semblé hésiter, relevant « l’attitude criticable » de l’ancien directeur du Carrefour de la ville. Mais il n’avait pas condamné l’enseigne pour harcèlement moral, comme le réclamait un de ses "managers métier". Ce cadre se plaignait d’avoir dû être licencié à cause du comportement du directeur. La cour d’appel de Riom vient finalement de donner raison à l’employé.

Le salarié avait débuté en 1988 sur le site pour remplir les rayons. Dix-huit ans plus tard, il était devenu cadre.

Mais l’arrivée d’un nouveau directeur à l’été 2005 a précipité sa chute. Tombé en profonde dépression en 2006, il était licencié en 2007, la médecine du travail l’ayant jugé inapte à retourner dans cette entreprise.

Inapte car brisé moralement : « Le directeur en a fait sa tête de Turc », résume Me Patrice Tachon, son avocat.

La cour d’appel estime que le plaignant a apporté suffisamment d’éléments pour, comme le précise la loi, « présumer l’existence d’un harcèlement moral » qui a conduit au licenciement.

De janvier à mai 2006, l’ancien directeur n’a pas lâché son employé : « Des remarques vexantes et dégradantes lors des réunions de la direction, devant ses collègues cadres. Il l’a insulté dans le magasin et a eu avec lui des altercations de plus en plus fréquentes devant ses employés et ses clients. Il a tenté de le décrédibiliser en prenant notamment des initiatives dans son rayon, sans l’en informer et en lui laissant de moins en moins de latitude. Il le court-circuitait, lui faisait monter et démonter des opérations dans les allées de façon anarchique, le contraignait à travailler la nuit, plus durement et longtemps que les autres cadres, etc ».

Un ancien collègue confirme : « Il était toujours sur son dos ». Un autre a constaté « qu’il mettait un évident acharnement à détruire sa crédibilité professionnelle ».

Carrefour a aussi produit ses propres témoignages. D’autres employés assurent n’avoir jamais vu le patron harceler son cadre. Mais la cour d’appel souligne que ne pas avoir vu ce qui est dénoncé « n’implique pas que ces faits n’ont pas été commis ».

Des actes « susceptibles d’altérer la santé mentale ou physique de la victime »

L’arrêt de la cour d’appel s’appuie aussi sur des rapports médicaux : « Retentissement psychosomatique majeur avec graves troubles du sommeil, aboulie, inappétence et crises de larmes, recherche d’un certain isolement social ».

Le cadre licencié est d’ailleurs resté trois ans au chômage. Il vient de retrouver du travail. Un autre métier dans une autre entreprise. Carrefour, qui a promu son directeur dans un autre hypermarché, a décidé de se pourvoir en cassation.

Jugeant que « son licenciement a été la conséquence du harcèlement moral dont il a été victime », la cour d’appel annule ce licenciement et condamne Carrefour à lui verser 60.000 euros de dommages et intérêt.

Plus trente-deux mois de salaires, le temps écoulé entre son départ et l’arrêt de la cour. Car, délégué du personnel et membre du CHSCT, il était salarié protégé. Cette seconde somme s’élève à près de 116.000 euros. L’entreprise lui doit aussi 10.000 euros pour irrespect « de l’obligation de sécurité de résultat en matière de protection de la santé et de la sécurité des salariés ». Et enfin 2.500 euros pour l’indemniser de ses frais de justice.

A) Solidarité avec Aurélia, déléguée syndicale au Super U de Saint Affrique " mise à pied à titre conservatoire"


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