La tentation chemine de faire « saute-mouton » en 2017 avec la présidentielle. Chez nos amis communistes mais aussi chez nous.
S’agissant des communistes ils sont focalisés sur les législatives, chacun en comprend aisément la raison. Et si Mélenchon veut vraiment s’attirer le PCF, il connaît la recette : un nombre conséquent d’investitures aux législatives. Il ne le leur propose pas et il a raison. Pour l’instant.
Mais, Ensemble !, courant de pensée, considère, à juste titre, que l’important est dans l’après 2017 pour reconstruire une gauche dont la première qualité serait d’être « de gauche » ( démocratique, solidaire et écologique)
La première condition si on veut réussir l’après 2017 est de ne pas rater l’avant 2017. Mieux, c’est en réussissant 2017 que nous préparerons correctement l’avenir. Ensuite, marcher les yeux fixés sur l’horizon est le plus sûr moyen de trébucher et de ne jamais atteindre l’horizon.
Dans l’objectif de reconstruire après 2017, Ensemble ! doit, sans tarder, s’impliquer franchement et sérieusement dans la campagne de 2017, présidentielle et législatives saisies comme une seule et unique séquence politique.
Aujourd’hui, qu’on le déplore ou s’en réjouisse, la seule candidature qui nous soit compatible est celle de JL Mélenchon. D’autres ? Quels autres ? Les anti-austérité de la 11ème heure, englué(e)s dans leurs primaires respectives ?
Certes évidemment, la méthode de rassemblement « France insoumise » peut heurter. Chacun veut conserver son identité d’appartenance politique, personne ne veut avoir le doigt sur la couture, personne ne veut se fondre dans quelque chose d’inabouti. Tout cela est légitime.
Mais toutes ces susceptibilités, cet amour-propre, cette fierté militante, un certain patriotisme de structure aussi honorables soient-elles ne sont que des coquetteries négligeables par rapport à la catastrophe écologique, à la misère sociale et au danger fasciste. C’en est même indécent.
Faire l’impasse sur les présidentielles révèle en creux un certain défaitisme : nous aurions déjà perdu quoi qu’il arrive ? Je m’inscris et m’insurge contre une telle idée et je serais très attristé de la trouver dans E !
Contrairement à une idée reçue, on n’est pas élu parce que les gens votent pour vous, les gens votent pour vous parce qu’ils croient que vous serez élu. Y croire n’est pas une condition suffisante mais absolument nécessaire.
Ceux qui sont déjà perdants dans leur tête ne sont donc pas très attractifs. Si JL Melenchon les snobe il n’a peut-être pas complètement tort.
Les partis politiques sont les bienvenus dans la campagne de JL Mélenchon mais le fait d’être adhérent d’un parti politique ne saurait garantir une rente de situation. Seul compte l’investissement militant. Nous constatons, et sans amertume SVP, que 130000 personnes pèsent plus que 100 personnalités. Les structures doivent se mettre au service du projet politique, pas l’inverse. Et si d’aventure c’était cela, in fine, qui défrise certains partis politiques, ça donne une raison supplémentaire à la stratégie de JL Mélenchon. Nous touchons ici à la cause profonde du discrédit des partis politiques.
Depuis la victoire de 2005 l’union des forces antilibérales est une donnée structurante à gauche. L’union antilibérale est et sera irrésistible. Elle exerce toujours une grande force d’attraction qui déclenche de terribles forces de marées dans les corps qui résistent. Le NPA a refusé le Front de gauche, il est parti en lambeaux successifs, littéralement aspiré par l’attraction de la dynamique unitaire.
Cette union antilibérale peut prendre des formes diverses : les CUALs en 2006, le front de gauche de 2009 à 2012, ou parfois déroutantes comme aujourd’hui avec la candidature de JL Mélenchon. Et, comme d’habitude, la force d’attraction unitaire suscite des forces de marées dans les partis qui rechignent, hésitent ou tergiversent : le PCF, EELV et, je le déplore, E !
La France insoumise présente de nombreux défauts et insuffisances ? Ayons l’immodestie de prétendre l’améliorer en la rejoignant que ce soit en s’y fondant, en s’y associant, ou selon la forme de son choix. Qu’importe l’union pourvu qu’on ait l’ivresse de la victoire ! Comme en 2005.
Ne rejetons pas la « France insoumise » parce que …..,
rejoignons-la pour que …...
Yassine Belattar dirait « Ne regardons pas passer les trains, construisons la gare ».
Christian Causse
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