A Bratislava, cacophonie, fragmentation et fuite en avant d’une UE sans légitimité

samedi 24 septembre 2016.
 

Après le Brexit, la réunion des chefs d’Etats de l’UE à Bratislava illustre le désarroi au sommet, l’incapacité d’écoute des peuples et l’illusion d’une UE qui fonctionne.

Cramponnés à une vision de l’Europe obsolète uniquement au bénéfice de l’oligarchie et contre les peuples, les chefs d’Etats de l’UE, Merkel et Hollande en tête, pensent relancer leur Union Européenne sur les thèmes de "la sécurité et de la défense".

Cette initiative est pour eux une nouvelle occasion de pousser vers une union forcée au détriment des souverainetés nationales : quartier général et ressources militaires en commun, fond européen pour stimuler la recherche dans la défense, etc. Aucune diplomatie européenne commune n’existant, tant les intérêts sont divergents, cette initiative ne peut être que factice et cache mal le fait que la défense européenne, avec ou sans le Royaume-Uni, n’est que le croupion docile de l’OTAN - "alliance" entièrement sous contrôle étasunien. Ces propositions ne font que suivre les attendus du sommet de l’OTAN de Varsovie qui met un peu plus l’Europe sous la coupe des Etats-Unis et incitations à plus de tensions avec la Russie.

A Bratislava, les chefs d’Etats ont préféré ne pas aborder les vrais sujets qui minent l’Europe : hégémonie du Conseil de l’Europe et de la Commission Européenne du fait de la docilité des gouvernements nationaux, absence de démocratie, politiques économiques et sociales allant à l’encontre des intérêts des peuples européens, les questions des réfugiés, vu sous le seul angle d’un super Frontex, ou des travailleurs détachés, continuation des négociations secrètes sur un accord transatlantique que personne ne veut, référendums à venir en Italie et en Hongrie (sur la question des réfugiés et soutenue par les pays du groupe de Visegrad).

À Bratislava, à l’issue de ce sommet, la cacophonie la plus complète s’exprime au niveau de ceux qui la dirigent. Leur UE s’y est effondrée un peu plus face à la contestation grandissante des peuples d’Europe. Ils se sont donnés rendez-vous en mars 2017 à deux mois des présidentielles : ce n’est pas à ce sommet que le débat sur l’UE devra avoir lieu mais dans la campagne présidentielle. Le candidat que nous soutenons, Jean-Luc Mélenchon, défendra que tout avenir européen est conditionné par la sortie des traités.

Djordje Kuzmanovic, Secretaire national du Parti de Gauche en charge des questions internationales et de défense.


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