Alstom doit rester à Belfort

vendredi 16 septembre 2016.
 

A) Alstom, le résultat d’un méfait industriel, écologique et social (PG)

Le Parti de Gauche dénonce la volonté d’Alstom de fermer son site de Belfort et soutient les travailleurs et leurs syndicats qui s’y opposent. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agirait pas là d’un simple transfert géographique sur le territoire français mais bien un pas de plus vers le dépeçage final d’Alstom.

Cette annonce révèle un peu plus le méfait industriel, écologique et social qu’aura constitué la vente du secteur énergie d’Alstom à General Electric.

François Hollande, son gouvernement et ses ministres de l’économie successifs en sont pleinement responsables devant la nation. En acceptant ce bradage du secteur le plus rentable d’Alstom, Ils ont non seulement affaibli l’entreprise mais ont privé le pays de toute capacité souveraine sur un secteur essentiel en matière d’énergie renouvelables. Il risque d’en être de même pour celui du transport ferroviaire si on laisse faire.

Il fallait évidemment nationaliser cette entreprise dont la production est indispensable à l’intérêt général.

Le Parti de Gauche se prononce pour la reconstitution d’un pole industriel public tant en matière d’énergie que de transport au service d’une planification écologique.

Ce devra être un des enjeux de l’élection de 2017.

Eric Coquerel, Co-coordinateur politique du Parti de Gauche

B) Déclaration de Michel Sapin, ministre de l’Economie, après une réunion à l’Elysée concernant Alstom

"Le président de la République nous a fixé un objectif, celui de faire en sorte qu’à Belfort les activités ferroviaires d’Alstom soient maintenues", a déclaré Michel Sapin sur le perron du palais présidentiel à l’issue de cette réunion, convoquée cinq jours après l’annonce par le groupe de l’arrêt de sa production de trains sur son site historique en Franche-Comté. Cette décision, qui a provoqué un choc dans la région, menace plus de 400 emplois.

"C’est à cet objectif-là que nous allons travailler avec les élus, les organisations syndicales, la direction d’Alstom et l’ensemble de ceux qui, en capacité de passer un certain de commandes en France, peuvent permettre d’assurer le plan de charge qui permettra de sauver les activités ferroviaires d’Alstom à Belfort", a-t-il enchaîné.

Toujours selon le ministre de l’Economie, ce "début de semaine sera décisif en termes de rencontres, de concertations, de décisions pour l’avenir du site de Belfort d’Alstom". "Un objectif et un seul", selon lui : "Redonner de l’espoir aux salariés", "du travail pour ceux qui aujourd’hui sont inquiets pour leur avenir". Michel Sapin a de nouveau condamné la façon "inadmissible" avec laquelle la direction d’Alstom a annoncé la fermeture de son site de Belfort, berceau historique du groupe.

C) Alstom : « L’État doit prendre toutes ses responsabilités, y compris en nationalisant » (PCF)

Après de longues années de recul et d’affaiblissement de cette grande entreprise nationale, la fermeture annoncée de l’établissement d’Alstom Belfort est un désastre pour les 500 salariés. Un désastre pour un territoire qui voit disparaître tout un pan de son histoire ouvrière et industrielle. Elle est symptomatique de l’état catastrophique de l’industrie de notre pays et d’une stratégie de niche qu’a incarné la loi Macron et qui sacrifie la production au bénéfice des services. Notre pays est en train de laisser détruire son savoir faire et sa culture industrielle, et les dégâts peuvent devenir irréversibles.

Sans industrie, la France ne pourra répondre aux besoins humains et au défi des transitions écologiques, urbaines, démographiques et numériques. Comment répondre aux besoins de mobilité, d’aménagement du territoire et de réduction des gaz à effet de serre, sans industrie et production ferroviaires, sans une coopération renforcée répondant aux objectifs de services publics, entre une SNCF libérée des contraintes d’une concurrence stérile et Alstom ?

Notre pays a besoin d’une stratégie nationale de développement basée sur des filières stratégiques, un continuum entre service et industrie, comme de porter en Europe les principes de coopération entre sociétés de transports ferroviaires et industries. C’est pourquoi l’État doit prendre toutes ses responsabilités en empêchant la fermeture du site d’Alstom, y compris en nationalisant Alstom en tant que groupe stratégique pour l’avenir de notre pays.

Le Parti communiste français sera de toutes les initiatives pour empêcher cette nouvelle saignée industrielle.


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