De reniements en renoncements, le bilan du gouvernement à l’école

vendredi 2 septembre 2016.
 

Cette rentrée est la dernière du quinquennat qui s’achève. Le constat est sans appel, très loin des promesses de la campagne de 2012.

A l’égalité républicaine du service public d’éducation s’est substituée l’école territoriale de Hollande. La balkanisation du système éducatif aggravée par les contre-réformes des rythmes scolaires et du collège est source d’inégalités d’accès et de contenus pour les élèves et leurs familles.

La gratuité, principe fondateur, est gravement mise en cause. Trois ans après leur mise en oeuvre, plus de 40% des familles paient pour accéder aux temps périscolaires. La diminution de près de 10 milliards d’euros de dotations aux collectivités territoriales s’accompagne de la remise en cause par les exécutifs PS et LR de la gratuité du transport scolaire, d’aides aux cantines ou pour le matériel, de la fermeture d’école en particulier en zone rurale.

Développant la logique du socle commun introduit par la droite, le quinquennat socialiste est celui d’une école au rabais. Perte de centaines d’heures d’enseignement disciplinaires au collège, suppression entérinée d’une année d’étude dans la voie professionnelle et de filières dans la voie technologique… l’idéal émancipateur est mis au placard au profit d’une conception utilitariste et d’une soumission de l’école aux intérêts patronaux.

Les enseignants auront été dépossédés de leurs métiers. Logique managériale, délitement du lien aux disciplines, multiplication des hiérarchies locales et paupérisation de la condition enseignante sont à l’origine d’une crise de recrutement qui menace le fonctionnement de l’institution. Aux "60 000 postes" promis et non créés s’oppose la réalité de classes surchargées où le nombre moyen d’élèves en primaire, au collège et au lycée est aujourd’hui plus important que sous le quinquennat précédent.

Le Parti de Gauche propose, dans le cadre de la campagne de la France insoumise, un programme d’urgence pour tourner la page d’une décennie de politique régressive dans le domaine éducatif. Allongement de la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans, plan de pré-recrutement à la hauteur des besoins éducatifs, refonte d’une formation initiale ouverte à l’ensemble mouvements pédagogiques, extension de la gratuité à un périscolaire organisé nationalement, abrogation des contre-réformes du collège et du bac-pro, hausse du point d’indice sont autant de mesures qu’il faudrait voir mis en oeuvre pour renouer avec le projet d’école de légalité et de l’émancipation.

Paul Vannier, secrétaire national à l’éducation,

Françoise Dureau et Francis Daspe, co-responsables de la commission éducation du Parti de Gauche


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