Migrants de Calais : un rapport de l’UNICEF dénonce la situation des mineurs isolés

mercredi 3 août 2016.
 

L’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) a rédigé un rapport sur la situation des mineurs isolés dans les différents camps de migrants de la région des Hauts-de-France. Dans le cas de la « jungle » de Calais, ce texte s’ajoute à d’autres rapports émis ces dernières mois sur les conditions de vie des migrants et des mineurs non accompagnés. Les conditions de vie des migrants mineurs isolés font, une fois de plus, l’objet d’un rapport.

Le rapport émis par l’UNICEF sur la question des mineurs isolés porte sur l’ensemble des camps de migrants de la région. L’enquête, réalisée entre janvier et avril, se base sur le témoignage de plusieurs mineurs âgés de 11 à 17 ans de diverses nationalités. Elle dénonce notamment des conditions de vie « inhumaines » et des expériences « traumatisantes », en particulier par l’exploitation de passeurs. Le rapport évoque également de la prostitution et des agressions sexuelles.

L’UNICEF dénonce aussi des violences « exercées par les forces de police, les milices de civils et les passeurs », qui seraient « la première crainte rapportée par les habitants de la jungle de Calais ». Les mineurs seraient plus exposés à des risques de violence et des traumatismes psychologiques à Calais, le démantèlement de la moitié sud de la « jungle », début mars, ayant « aggravé la situation », d’après l’UNICEF.

De plus, l’UNICEF pointe directement du doigt les services de l’État (*) qui n’apporterait pas suffisamment d’informations aux migrants mineurs isolés quant à leurs droits et les dispositifs d’accueil qui existent. Quant au CAP (centre d’accueil provisoire) et au centre d’accueil Jules-Ferry à Calais, ils sont désignés comme « insuffisants », le CAP n’ayant pas vocation à accueillir les mineurs isolés et Jules-Ferry refusant l’accès aux mineurs « qui font plus que leur âge », d’après le rapport.

La question des migrants mineurs isolés de la « jungle » de Calais n’est pas nouvelle. En 2015, le Défenseur des droits Jacques Toubon avait été saisi après que des associations d’aide aux migrants ont tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de vie des migrants. Après quoi, la Défenseure des droits des enfants est venue à Calais fin février constater les conditions de vie « indécentes » des jeunes migrants. En février, les associations estimaient à 455 le nombre de migrants mineurs vivant dans la « jungle ». Près de 300 seraient sans famille.

Cette enquête de l’UNICEF fait suite à d’autres rapports d’organisations internationales qui ont dénoncé la situation des migrants à Calais.

En avril, le Département d’État américain a signifié des violences policières sur migrants dans son rapport annuel des droits de l’Homme. En 2015, c’est l’ONU qui dénonçait des violences policières à Calais.


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