Violence politique, diffamation... Retrait de Nicolas Hulot et Noël Mamère

vendredi 22 juillet 2016.
 

Du retrait de Nicolas Hulot et de celui de Noel Mamère, on a retenu qu’ils avaient obligé EELV à organiser une primaire. Outre qu’il n’y avait aucune obligation à cela, j’ajoute que ce n’est pas ce que j’ai retenu de plus frappant dans les raisons communes que chacun des deux hommes a donné de sa décision. Cela vaut la peine de s’y arrêter un instant.

Outre les raisons politiques particulières de chacun, les deux évoquent en commun leur crainte de la violence de cette campagne. Selon Le Canard Enchainé, un proche de Nicolas Hulot, le député Jean-Paul Besset, explique dans un mail : « il s’agit d’un choix d’ordre privé qui n’a rien à voir avec la politique. Un choix pour protéger sa femme et ses enfants ». Les protéger de quoi ? De la façon dont sont menées certaines campagnes politiques. Car je veux confirmer que la violence est là et qu’elle représente une vraie limite à l’engagement politique. Pas tant la violence dans les polémiques entre candidats puisqu’il n’y en a pas, mais alentour. Cet alentour, ce sont notamment les réseaux sociaux d’où partent et enflent des vagues agressives de toute nature. Elles trouvent parfois un prolongement sous la forme de rumeurs pénétrant les milieux les plus divers. Mais très souvent, il s’agit aussi de pure et simple action de diffamations ou d’insinuations diffamatrices. Elles peuvent être complétées de menaces de « tout dire à la presse » censées tenir en angoisse tout personnage public. J’ai eu à connaître de ce chantage par quelqu’un qui prétendait même m’obliger à lui verser de l’argent de soutien et menaçait de dénoncer mon cœur sec si je ne le faisais pas.

La puérilité n’est pas toujours aussi évidente. Car la volonté de nuire peut prendre bien des visages. J’en évoque deux autres qui m’ont concerné. L’un affirme que « selon France info » je possèderai une montre Rolex. France info dément, évidemment. L’intéressé, un écologiste, se rétracte dans un nouveau message arguant d’une plaisanterie. Il se dit désolé de voir que les réseaux d’extrême droite relaient cette « info » de tous côtés. Mais évidemment, il ne s’excuse pas auprès de moi. C’est un signe : il sait que son message initial continue de tourner et que lui-même vient de se soustraire aux poursuites par son message de soi-disant repentir. Alors commence le harcèlement : des messages de bonne foi ou non m’interrogeant ou me défiant, des commentaires tournant en boucle, sur les murs des amis et de la famille. Car la famille est une cible permanente. Autant d’explication à fournir aux uns et aux autres, autant de temps perdu, autant de fois l’adrénaline au bord des lèvres.

Même procédé venant cette fois ci d’extrême droite. « Selon Le Canard Enchaîné », je serais propriétaire de plusieurs voitures, maisons, appartement etc. Pure invention. Je ne possède pas tout cela et le « Canard Enchaîné » ne l’a jamais évoqué. Cette « information » tourne depuis trois ans sur les réseaux sociaux. Et depuis tout ce temps on continue à m’interroger « pour rassurer un ami que cela a beaucoup inquiété » ou apaiser le doute de tel ou tel.

Je prends ces deux exemples pour illustrer ce qui parfois peut aller beaucoup plus loin compte tenu du nombre de personnes perturbées qui gravitent dans les parages de la lumière des spots. En Allemagne, monsieur Schaüble est dans un fauteuil roulant parce qu’une femme qui l’avait annexé dans son érotomanie, lui a offert un bouquet de fleurs pour pouvoir s’en approcher et tirer un coup de revolver. La balle lui a sectionné la moelle épinière. On aurait donc tort de croire que certaines campagnes ou folie réputée bénigne soient inoffensives. Elles ne le sont pas. Ont tort ceux qui en sourient ou en amplifient l’impact en les rediffusant. Cette sorte de harcèlement est une souffrance pour ceux qui la subissent et ceux qui s’en rendent coupables peuvent aller très loin.

Je trouve que ces campagnes de diffamation ou d’incitation à la haine contre des personnes nommément ciblées ne sont pas réprimées comme elles le devraient. C’est pourquoi pour ma part je voudrais constituer une équipe de juristes volontaires autour de mon avocate pour riposter autant et aussi loin qu’il le faudra autant de fois que possible tout au long de la campagne qui vient. Mon avocate, Raquel Garrido, a déjà poursuivi et brillamment obtenu la condamnation de l’auteur d’extrême droite d’un visuel anonyme après la campagne de 2012 : il me représentait devant un camp de concentration en habit d’Hitler. Evidemment, monsieur Pujadas avait montré cette image au 20 heures !

En tous cas je suis bien décidé à faire rendre gorge en 2017 à qui usera de tels procédés. Et je forme le vœu que ni Noël Mamère ni Nicolas Hulot n’aient jeté l’éponge pour en avoir déjà trop souffert.


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