23 juin Manif autorisée Gouvernement ridiculisé

mardi 28 juin 2016.
 

- E)« Le gouvernement s’est ridiculisé » (Jean-Luc Mélenchon sur RTL)

- D) Interdire une manifestation syndicale : du jamais-vu depuis la guerre d’Algérie

- C) Loi Travail : plusieurs partis de gauche annoncent qu’ils manifesteront jeudi, malgré l’interdiction

- B) Interdiction de manifester : « une décision disproportionnée » et « un coup de force » (conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon)

- A) 23 juin 2016 Offensifs et déterminés pour GAGNER ! CGT, FO, FSU, Solidaires

D) Manifestation du 23 juin : « le gouvernement s’est ridiculisé » (Jean-Luc Mélenchon sur RTL)

Le 22 juin 2016, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les actions irrationnelles du gouvernement qui a finalement autorisé la manifestation du 23 juin quelques heures seulement après l’avoir interdite. Il a salué une victoire et a appelé à la vigilance citoyenne pour que le mouvement contre la loi El Khomri ne soit pas terni par quelques groupes de casseurs.

Pour écouter l’entretien de Jean-Luc Mélenchon sur les ondes de RTL, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

C) Interdire une manifestation syndicale : du jamais-vu depuis la guerre d’Algérie

Depuis les débordements de la manifestation anti-loi Travail de mardi dernier à Paris, le spectre a surgi d’une interdiction pure et simple du défilé de la CGT prévu ce jeudi 23 juin. Une menace agitée par François Hollande et Manuel Valls en personne. Sauf que les derniers exemples en date d’une telle décision, en France comme chez nos voisins proches, renvoient à des références auxquelles le pouvoir socialiste ne voudrait sans doute pas être associé…

Interdire une manifestation syndicale. L’idée paraît incroyable, en France en 2016, mais c’est pourtant bien la menace clairement brandie par le gouvernement socialiste face aux opposants à sa loi Travail depuis les débordements qui ont émaillé leur défilé parisien mardi dernier. "Je demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestations sur Paris. Au cas par cas, car on ne peut pas prononcer une interdiction générale, nous prendrons nos responsabilités", a lancé Manuel Valls dès le lendemain sur France Inter. Dans la foulée, François Hollande a confirmé l’éventualité d’une interdiction au Conseil des ministres, a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll : "A un moment où la France accueille l’Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d’autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garanties".

Sur l’air fameux du "il est interdit d’interdire", les syndicats ont bondi pour dénoncer un assaut contre la démocratie. Eux ont prévu de défiler une nouvelle fois dans les rues de Paris ce jeudi 23 juin. Et refusent tout net le "compromis" proposé par le gouvernement : un rassemblement statique. "Le préfet a insisté pour que l’action de jeudi soit contrainte à un rassemblement place de la Nation ou sur une autre place parisienne. Les organisations syndicales d’Ile-de-France ont catégoriquement refusé cette proposition", écrivent ce mardi 21 juin dans un communiqué commun la CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl, qui promettent de faire dans l’après-midi "des propositions alternatives de manifestations itinérantes" auprès de la préfecture.

De Michel Debré à Margaret Thatcher

Quelles que soient ces nouvelles propositions, la menace plane donc clairement : d’ici à jeudi, la préfecture de police peut interdire à tout moment la manifestation. Un tel choix ferait date : pour retrouver trace, dans l’histoire de la Ve République, de l’interdiction d’une manifestation organisée par les syndicats, il faut en effet remonter à… la guerre d’Algérie ! "Le pouvoir avait alors interdit plusieurs manifestations organisées à l’appel de la CGT", nous confirme Danielle Tartakowsky, présidente de l’université Paris VIII et spécialiste des mouvements sociaux. Manuel Valls, premier chef du gouvernement à interdire une manifestation syndicale depuis Michel Debré, la référence a de quoi faire trembler au PS. D’autant qu’en 1961-1962, le préfet de police responsable de la mise en oeuvre de l’interdiction n’était autre qu’un certain… Maurice Papon.

Quant à l’interdiction d’une manifestation organisée par des syndicats en opposition à une loi sociale, "c’est totalement inédit", selon Danielle Tartakowsky, qui alerte par ailleurs sur les conséquences potentiellement explosives d’une telle décision : "Du point de vue de la défense des biens et des personnes, interdire un rassemblement est très dangereux car les forces de l’ordre ne peuvent prévoir les déplacements des manifestants". Lesquels, piqués au vif par ce qu’ils verront comme une violence du pouvoir, ne manqueront pas de se faire entendre dans la rue mlagré tout. L’affaire du métro Charonne, le 8 février 1962, constitue un exemple historique sanglant de ce risque. Ce jour-là, malgré l’interdiction de la préfecture, plusieurs milliers de manifestants se réunissent à Paris à l’appel du Parti communiste et de la CGT, pour protester contre la guerre d’Algérie et les attentats de l’OAS. Très vite, les rebelles sont refoulés par la police aux abords du métro Charonne, puis chargés. S’ensuit une bousculade dans la bouche du métro, qui fait 9 morts dont 8 militants de la CGT.

Depuis la guerre d’Algérie, les gouvernements successifs se sont bien gardé de recourir à l’interdiction d’une manifestation syndicale. Et chez nos voisins, les exemples ne sont guère plus valorisants pour le trio Hollande-Valls-Cazeneuve… "Cela pourrait rappeler le bras de fer entre Margaret Thatcher et les mineurs britanniques", souligne Danielle Tartakowsky. Nous sommes alors en 1984-1985 et la "Dame de fer" refuse de plier devant les mineurs grévistes qui protestent contre la fermeture d’une vingtaine de mines de charbon. Les manifestations sont interdites et les contrevenants sévèrement réprimés par la police. Le conflit, qui durera un an, fera trois morts et plus de 20.000 blessés.

Si Manuel Valls veut éteindre le conflit rapidement, il serait bien inspiré de jeter un coup d’oeil dans le rétro de l’Histoire avant de prendre une décision…

Etienne Girard

B) Loi Travail : plusieurs partis de gauche annoncent qu’ils manifesteront jeudi, malgré l’interdiction

http://lelab.europe1.fr/loi-travail...

La décision est tombée peu après 9 heures, mercredi 22 juin : la préfecture de police de Paris a finalement annoncé l’interdiction de la manifestation anti-loi Travail prévue jeudi à Paris, après des jours de polémique et de discussions entre gouvernement, syndicats et gauche de la gauche. Ces derniers, en cœur, ont aussitôt fait part de leur indignation devant cette interdiction d’une manifestation syndicale, la première sous la Ve République.

Dans la foulée, plusieurs partis de gauche ont annoncé maintenir leur manifestation malgré cette interdiction. Réunis place de la Bastille à Paris, des représentants du Parti de Gauche, du PCF, d’EELV ou encore du Front de Gauche ont donc décidé de braver cette décision, dans le but aussi de pousser le gouvernement à faire marche arrière. Dans le même temps, la CGT et FO, deux des syndicats qui appelaient à manifester, ont demandé à être reçus le plus rapidement possible par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Éric Coquerel, coordinateur politique du PG, a d’abord fustigé sur France Info un "gouvernement de moins démocratique et qui fait de plus en plus de mal au pays", avant donc d’affirmer : "Nous manifesterons demain".

S’exprimant sur BFMTV, Olivier Besancenot a clairement annoncé la couleur :

On est chaud bouillant comme la braise pour manifester [jeudi].

"Le gouvernement va trop loin", a jugé la figure du NPA et ancien candidat à la présidentielle, dénonçant "une insulte d’une violence politique extraordinaire adressée à des personnes qui depuis plus de trois mois résistent à la loi Travail". Et de réaffirmer :

C’est le droit élémentaire à manifester qui est remis en cause, c’est absolument hallucinant.

Selon lui, le gouvernement vient "d’envoyer un signal pour dire que dorénavant les manifestations syndicales n’auront plus cours". "Un gouvernement de droite n’aurait jamais fait ça, a-t-il affirmé. Il y aurait eu des déclarations comme ça de Nicolas Sarkozy, le Parti socialiste aurait été dans la rue."

David Cormand, nouveau patron d’EELV, a pour sa part confirmé qu’il "sera bien évidemment dans ce cortège" jeudi. "Il est irresponsable de jouer à la roulette russe avec un mouvement social qui est légitime", a-t-il prévenu. Citée par une journaliste du Monde, Cécile Duflot a elle aussi indiqué qu’elle serait présente à la manifestation de jeudi "si c’est la volonté des syndicats", précisant qu’elle le ferait "avec le mal de bide"

Du côté du Front de Gauche, Clémentine Autain a dit sur BFMTV être "révoltée". "Je n’imaginais pas qu’un gouvernement qui se dit de gauche puisse interdire une manifestation de la sorte". Et de fustiger "une attaque contre le droit du travail, une régression incroyable". Elle a ajouté :

Ce gouvernement n’a pas de légitimité, pas de majorité parlementaire, il n’a pas non plus de majorité sociale et il fait face à une grande contestation. Le gouvernement agit par la force, avec autoritarisme et il remet en cause le droit de contester, notre droit fondamental en démocratie d’exprimer notre refus [...]. La distance prise avec l’histoire du mouvement ouvrier, la distance prise avec ce que sont les valeurs républicaines est tout simplement révoltante.

B) Interdiction de manifester : « une décision disproportionnée » et « un coup de force » (conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon)

https://www.youtube.com/watch?v=XPg...

Le mercredi 22 juin 2016, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence de presse après l’annonce de l’interdiction de la manifestation syndicale contre la loi El Khomri prévue le 23 juin. Il a dénoncé une décision « sans précédent », « disproportionnée » et un « coup de force.

A) 23 juin 2016 Offensifs et déterminés pour GAGNER ! CGT, FO, FSU, Solidaires


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