5 juin 2016... LES INSOUMIS ONT PRIS LA PLACE !

lundi 20 juin 2016.
 

Le premier rassemblement de la France insoumise de ce 5 juin est un triomphe ! Au-delà des 10 000 femmes et hommes venus des quatre coins de la France, c’est un courant populaire de masse qui s’est exprimé et a pris place à Stalingrad, ce dimanche lors du défilé des insoumis.

Avec le seul soutien partidaire du Parti de Gauche, et l’implication citoyenne des quelques 120 groupes d’appui, la démonstration de force est faite : nous étions encore plus nombreux qu’en 2012. “Nous ne sommes pas là pour témoigner mais nous sommes candidats à prendre le pouvoir !”.

Joie, fierté et détermination accompagnaient les défilés des luttes représentatives de tant d’insoumissions qui courent le pays. Des jeunes, lycéens et étudiants pour le retrait de la loi travail, des militant-e-s opposés à Notre Dame des Landes, aux gaz de schistes ou au nucléaire, en passant par la brigade des poulets anti GMT, aux syndicalistes pas voyous et fiers de leur défense de l’emploi qui vaut bien plus qu’une chemise arrachée, des taxis et des hospitaliers, des lanceurs d’alertes aux anti-OGM, en passant par celles et ceux qui s’opposent aux contrôles au faciès ou se battent contre le sexisme… Impossible de toutes et tous les citer ! Pancartes à la main, scandant leurs slogans repris par la foule, les insoumis se sont retrouvés, se sont découverts, se sont reconnus.

Notre tâche est de fédérer le peuple, sans arrangements ni compromis sur son dos. Les militant-e-s qui faisaient flotter leurs drapeaux PG, PCF, CGT et autres bannières syndicales, les groupes et personnalités qui s’engagent d’ores et déjà avec la France insoumise, à l’instar de la Nouvelle Gauche Socialiste, de certains dirigeants communistes et militants d’Ensemble, comme les nombreux citoyens non membres d’un parti l’ont bien compris. Loin de celles et ceux qui veulent nous chanter les louanges d’une primaire avec le PS dont nous combattons la politique, des programmes a minima, des candidat-e-s champignons ou de l’urgence d’attendre, nous, nous brûlons d’agir et nous nous engageons dans l’action.

Sous les voix de nos artistes insoumis, les vers de Jacques Prévert, d’Aimé Césaire et de Pablo Neruda, unissant nos rêves et nos espoirs avec la beauté du Canal et l’horizon, assumons de le dire, quel beau moment nous avons collectivement réalisé et vécu !

Dans ce premier meeting de campagne, réinventant la forme, le fond est transmis : “Ce n’est pas un homme seul qui changera les choses par le haut. Il faut que vous soyez les révolutionnaires qui changeront la société.” Jean-Luc Mélenchon nous a rappelé que si notre première tâche est d’arracher le retrait de la loi travail, imposée par la commission européenne, notre rôle contre “le monde El Khomri” est de repenser de fond en comble et “faire du travail un lieu de bonheur plutôt qu’un lieu de souffrance !”. En cette journée de l’environnement, la question écologique était au coeur du discours, car elle constitue la priorité du combat contre la menace que portent le capitalisme et le productivisme sur notre écosystème. Contre le temps court du capital, “Vive le temps long de la démocratie et de l’écologie ! Il faut reconquérir le temps long. Celui où l’on cherche l’intérêt général et pas le profit immédiat. Il faut introduire en France la règle verte : dorénavant, nous ne prendrons pas plus à la nature que ce qu’elle est capable de produire.”

D’ores et déjà, plus de 100 000 personnes ont pu voir ou revoir le défilé des insoumis et le discours de notre candidat. Partageons sans mesure ce succès, ses photos et vidéos car dans la nouvelle séquence qui s’ouvre, celle de l’ancrage, de l’élargissement, de la démultiplication et la mise en mouvement des groupes d’appui, notre rôle est déterminant. Convaincre sans relâche, assurés que la force va à la force !

Dorénavant le décor est planté. La démonstration est faite. Non seulement Jean-Luc Mélenchon n’est pas seul, mais avec la France insoumise, notre force populaire est crédible pour écrire un scénario loin de ceux attendus des tenants du système. La marche est haute, mais pas infranchissable.

Dans l’immédiat, notre tâche à toutes et tous est faire connaître le plus largement possible le grand succès de notre premier rassemblement de la France insoumise car nous sommes, nous-mêmes, notre meilleur média.

Notre rassemblement du 5 juin se voulait également une contribution à la mobilisation contre la loi travail. Plus que jamais, notre énergie doit se concentrer au service de la réussite de la manifestation nationale à Paris du 14 juin.

L’entreprise de dénigrement de la contestation sociale se poursuit avec son lot de répression et de criminalisation toujours plus violent à l’instar de ce jeune blessé et encore dans le coma du fait d’une grenade de désencerclement. Le gouvernement et les médias dominants excellent dans la désinformation et la manipulation. Non, la loi n’a pas hélas été vidée de son contenu, pas plus que les grèves et diverses modalités d’action des luttes qui convergent ne sont illégitimes.

Les grévistes de la SNCF ou les intermittents du spectacle n’ont pas d’ores et déjà gagné comme ils voudraient nous le faire croire, et leur lutte est bien en cohérence avec le rejet de la loi El Khomri. L’accord d’entreprise conclu à la SNCF, couplé au refus de toute négociation sur la convention collective et adossée à un décret socle au rabais, incarne la même volonté d’inversion de la hiérarchie des normes, sur une SNCF livrée au dépeçage de la mise en concurrence. Tout comme l’accord Unedic conclu le 28 avril ne peut entrer en vigueur, du fait notamment du refus du Medef. C’est inacceptable !

Dorénavant le gouvernement tente de diviser la population au nom de l’Euro 2016 de Football. La préfecture de Police de Paris s’apprête à donner un ordre de réquisition pour casser la grève des éboueurs à la demande du gouvernement et de la maire de Paris, Hidalgo courant à la rescousse de Hollande ! L’OIT avait pourtant condamné Sarkozy pour non-respect du droit de grève quand en 2010 il avait agi de même.

Rien ne doit arrêter le bras de fer engagé, résolu, jusqu’au retrait ! Qu’ils mettent la loi travail à la poubelle ! Que le succès du 5 juin nous donne la force de les y contraindre et d’écrire la page d’après !

“Vous êtes le nombre, vous êtes la force. Rien ne nous fera jamais céder. Et ceci pour une raison qu’ils n’ont toujours pas compris : la lutte est notre dignité !”

Danielle Simonnet Co-coordinatrice politique


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