Loi Travail Les taxis soutiennent la grève. C’est le gouvernement qui bloque le pays

jeudi 2 juin 2016.
 

Les taxis sont parmi les premiers impactés par les grèves des raffineries et dépôts et pourtant, nous taxis, ou personnes soutenant la lutte des taxis, nous exprimons notre totale solidarité avec les grévistes.

Quand bien même il nous en coûte, de ne pouvoir travailler normalement, cette grève est utile et nécessaire. Nous exigeons nous aussi le retrait de la loi Travail.

Accélérer l’"ubérisation" de la société

D’abord, même si bon nombre de taxis sont artisans, ils se sentent solidaires des salariés et opposés à cette loi de régression sociale historique de casse du Code du travail. Mais par ailleurs, cette loi concerne également précisément les taxis, et ce, quelque soit leur statut.

Cette loi vise en effet à accélérer l’"ubérisation" de la société, c’est-à-dire, la déréglementation folle au profit des pires logiques de surexploitation du capitalisme.

Alors que le secteur des taxis est en train de crever littéralement du fait de la concurrence déloyale des chauffeurs VTC, organisée via les plateformes, non soumises aux mêmes réglementations et qui s’affranchissent de toute obligation fiscale et sociale, une loi répondant à l’intérêt général ne leur déroulerait pas le tapis rouge !

Exclus du Code du travail

Dans une version antérieure, la loi El Khomri prévoyait déjà de protéger les plateformes. L’article 23 de l’avant-projet de loi tel que publié par Le Parisien, laissait sous-entendre qu’il s’agissait d’empêcher les chauffeurs VTC d’obtenir leur requalification en salarié.

Par la suite, le texte présenté à l’Assemblée nationale n’en faisait plus allusion. Mais dans la dernière version imposée à l’Assemblée nationale à coup de 49-3, le lobbying des prédateurs de l’économie dite faussement collaborative, a visiblement rencontré un écho encore plus favorable. Via trois amendements de deux députés PS, Christophe Caresche et CatherineTroallic, un nouvel article, le 27 bis, a été introduit.

Cet article décrète que les chauffeurs travaillant avec et pour les plateformes type Uber, nommés "travailleurs utilisant une plateforme de mise en relation par voie électronique" sont carrément définitivement exclus du Code du travail qui ne leur sera donc pas applicable.

Une loi illégitime et inique

Cette loi Travail vise donc non seulement à casser le Code du travail mais aussi à permettre aux multinationales, sous prétexte de leur exploitation des innovations technologiques, de se passer du Code du travail !

Ce gouvernement est incapable de faire appliquer la loi Thévenoud contre la maraude électronique qui brise les chiffres d’affaires des taxis, met en danger leur profession, et permet à des multinationales de s’engraisser sur notre dos, comme sur le dos de travailleurs dits faussement indépendants, derrière le pire statut qu’il soit d’autoentrepreneur. Il impose une loi illégitime et inique remettant en cause les acquis sociaux des travailleuses et travailleurs.

Nous le disons haut et fort, la minorité qui bloque le pays et nous empêche de travailler, c’est le gouvernement.

Tribune co-signée par :

- Laurent Lasne, écrivain, auteur de "Uber, la prédation en bande organisée" (éd. Le tiers livre)

- Stéphane Alcala, vice président de Taxis du Sud

- Karim Asnoun, secrétaire général de la CGT Taxis

- Rachid Boudjema, secrétaire général du Syndicat des Taxis de Marseille

- Fethi Gara, membre du bureau des Travailleurs du Taxi

- Samir Kheroua, vice président de Taxi de France

- Adil Reda, secrétaire général adjoint de Sud Taxis

- Zhila Mohammadi, présidente de Taxiran

- Karim Slama, président de Elite Taxi France

- Rabah Toursel, secrétaire général adjoint de FO Taxis

- Kader Remana, Secrétaire Général de la CFDT Taxis

- Ben Deniro, Président du SACTTSRU

- Danielle Simonnet, coordinatrice du PG et conseillère de Paris


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