26 mai Grèves, blocages et manifestations dans tout le pays

vendredi 27 mai 2016.
 

A l’appel des syndicats (CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL), cette huitième journée d’action nationale contre la loi Travail a rassemblé dans toute la France 153 000 manifestants selon les autorités, 300.000 d’après la CGT (contre 128.000 et 400.000, respectivement jeudi 19 mai). A Paris, de 18.000 à 19.000 personnes ont défilé selon la police (contre 14.000 jeudi dernier), 100.000 selon FO et la CGT.

Des milliers de personnes se sont également mobilisées dans de nombreuses villes de France, telles que Toulouse (6.000 selon la police, 20.000 selon les organisateurs), Bordeaux (3.000 à 13.000), le Havre (7.400 à 30.000), Clermont-Ferrand (1.550 à 7.000), Saint-Nazaire (2.500 à 4.500), Rouen (3.300 selon la police), Lyon (3.000 selon la police).

Perturbation dans le secteur pétrolier, dans celui de l’énergie, grèves dans les transports, dans les ports, dans le secteur aérien : les mouvements étaient nombreux ce jeudi.

Coupure d’électricité : le courant a déjà été brièvement coupé dans plusieurs villes

LES SALARIÉS EXIGENT LE RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL (CGT chimie)

SNCF : le train de la grève ne s’arrête pas (Force ouvrière)

Blocages en cascade, pénurie de carburants, perturbations sur les routes, les ports et les centrales nucléaires : la contestation intersyndicale (CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL) au projet de loi travail a pris ce jeudi une nouvelle ampleur et créé des dissonances majeures au sein du gouvernement, à la recherche d’une sortie de crise. Voici le point des mobilisations de ce jeudi 26 mai.

La mobilisation contre la loi travail entamée il y a deux mois et demi est montée d’un cran depuis le week-end dernier avec l’entrée en lice des salariés des sites pétroliers et des difficultés grandissantes d’approvisionnement en carburant. A un peu plus de deux semaines de l’Euro de foot et pour éviter la paralysie du pays, le gouvernement cherche une issue face à la combativité de la CGT et de son secrétaire général Philippe Martinez.

"Le but, c’est surtout un blocage économique car c’est l’économie qui commande ce dumping social", a expliqué à l’AFP Pascal Busson, secrétaire général CGT Airbus Nantes.

Si les salariés du nucléaire ont rejoint le mouvement jeudi avec une grève votée dans les 19 centrales de France, l’approvisionnement électrique n’était pour l’heure pas compromis, selon RTE, gestionnaire du réseau national à haute tension. Peu de perturbations à la SNCF également, où les grévistes souhaitent surtout peser dans les négociations sociales du rail, et aucune dans les aéroports parisiens, les compagnies ayant anticipé les conséquences de la grève, notamment, des aiguilleurs du ciel en annulant 15% des vols à Orly. En revanche, aucun quotidien national, à l’exception de L’Humanité, n’était en kiosque jeudi. Des responsables de ces journaux ont vivement critiqué la CGT du Livre pour avoir empêché la parution de leurs titres après leur refus de publier une tribune de Philippe Martinez, une exigence "scandaleuse".

LA SITUATION PARTICULIÈREMENT TENDUE DANS L’OUEST

A Caen, quatre barrages filtrants ont été érigés, dont deux, entraînent de "forts ralentissements" à l’ouest de l’agglomération, selon la préfecture. Les routiers ont annoncé le maintien d’au moins un de ces barrages pour la journée. A Ouistreham, port de l’agglomération, les camions ne peuvent accéder aux ferries pour l’Angleterre car ils sont bloqués par les dockers de la Brittany Ferries, selon la CGT. A Cherbourg, fief de Bernard Cazeneuve, l’arsenal qui regroupe port militaire et site de sous-marins nucléaires est bloqué par trois barrages autour duquel sont rassemblées quelques 300 personnes. "Seul le personnel réquisitionné passe", selon la CGT. Près du Havre, les ponts de Normandie et de Tancarville sur la Seine, ont été bloqués pendant plusieurs heures. A la mi-journée 7.400 manifestants défilaient. A Rouen, le pont Flaubert, axe majeur de circulation nord-sud, a également été bloqué dès l’aube avant d’être partiellement débloqué. Une manifestation a rassemblée 3.300 personnes.

A Rennes, au moins 1.500 personnes selon la préfecture, ont commencé à défiler contre la loi travail. Une banderole portée par des jeunes proclame : "Faute de fioul, fous ta cagoule". Par ailleurs, quelque dizaines de manifestants bloquent depuis 4h le principal dépôt de bus de la ville. A Saint-Nazaire, entre 2.000 et 3.000 personnes manifestaient en fin de matinée, selon la CGT. Auparavant, les manifestants ont investi un centre commercial, qui a été contraint de fermer ses grilles avec des clients à l’intérieur.

A Nantes, le blocage de la zone aéroportuaire entraîne de gros bouchons à l’entrée de l’aéroport mais aussi sur le périphérique. Son accès est "impossible en véhicule, des camions et des voitures étant bloqués" par des manifestants, selon la préfecture. en fin de matinée d’entraîner de gros bouchons à l’entrée de l’aéroport mais aussi sur le périphérique. A Donges (Loire-Atlantique), la raffinerie Total, où une grève est observée depuis une semaine, est "à l’arrêt complet. Le dépôt pétrolier SFDM, appartenant au groupe Bolloré et situé à proximité de la raffinerie, continuait lui à être bloqué pour la 10e journée consécutive par ses salariés.

Pénurie de carburant : la galère dans les villagespar BFMTV

SUD-OUEST

A Toulouse, les accès routiers de l’agglomération étaient paralysés par des barrages filtrants. L’aéroport recensait 19 vols annulés et un retard moyen d’une heure, essentiellement lié à des avions en provenance d’Orly et de l’aéroport Charles de Gaulle. A Perpignan, des barrages du même type ont été menés en périphérie en début de matinée. La CGT prévoit de bloquer la gare jusqu’à 14h. A la centrale de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, un barrage filtrant a été installé à l’entrée. A Narbonne, une manifestation a réuni 500 personnes selon la police et 700 selon les organisateurs.

AUVERGNE-RHONE-ALPES

Dans la Drôme, trois barrages filtrants perturbent l’accès à la centrale du Tricastin. Il n’y a aucun impact sur la production, cela devrait simplement retarder un peu la maintenance, selon la CGT. A Grenoble, des manifestants réunis par l’appel "on bloque tout" paralysent certains points d’entrée de la ville. Les transports en commun sont très perturbés.

SUD-EST

Le sud du pays n’était pas en reste : à l’Est de Nîmes, une zone industrielle a été bloquée par une centaine de manifestants, selon les participants, une cinquantaine selon la police. Les barrages filtrants, bloquant uniquement les poids lourds aux entrées de cette zone dans laquelle se trouvent une centaine d’entreprises, ont provoqué des bouchons sur plusieurs kilomètres. A Montpellier, plusieurs centaines de manifestants sont partis jeudi en fin de matinée depuis le siège de la métropole pour un périple de protestation qui doit s’achever sur la place de la Comédie.

A Vitrolles, plus d’une centaine de manifestants ont bloqué la zone industrielle située au nord de Marseille. Seul incident noté à la mi-journée, à Vitrolles, au nord de Marseille. Un chauffeur de poids lourd a tenté de forcer un barrage, blessant très légèrement deux manifestants, avant d’être placé en garde à vue. En Corse, la CGT a annoncé le blocage des deux principaux dépôts pétroliers, le Vazzio à Ajaccio et Lucciana à Bastia, une première depuis le début du mouvement..


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