Raffineries et dépôts pétroliers : un combat décisif contre la loi Travail

dimanche 29 mai 2016.
 

- A) Valls Hollande PS Coupables et responsables La Fédération CGT des industries chimiques appelle à la grève illimitée contre la loi Travail

- B) Carburant : la CGT annonce que toutes les raffineries sont en grève (mardi 24 mai 2016)

- C) La CGT annonce le blocage du dépôt pétrolier de Fos "jusqu’au retrait de la loi Travail"

- D) Au Havre, la CGT appelle à une « grève illimitée » des raffineries (Libération, 23 mai 2016)

Automne 2010 : Les travailleurs des raffineries préservent leurs forces pour la suite du mouvement (22 articles)

A) Valls Hollande PS Coupables et responsables La Fédération CGT des industries chimiques appelle à la grève illimitée contre la loi Travail

Pour lire le tract national d’appel à l’arrêt des installations de production des produits pétroliers, cliquer sur la vignette ci-dessous.

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B) Carburant : la CGT annonce que toutes les raffineries sont en grève (mardi 24 mai 2016)

La situation est-elle en train d’échapper au gouvernement ? La CGT vient d’annoncer, ce mardi 24 mai, que 8 raffineries sur 8 sont en grève en France. Toutes les raffineries de France ont voté la grève. "Une grève a été votée ce matin à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) en réaction à la charge des forces de l’ordre à Fos-sur-Mer", a déclaré à Reuters Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT. "Il va y avoir au minimum une baisse du débit de 50% à la raffinerie Exxon Mobil de Gravenchon. A Fos, la grève a aussi été votée. Plus aucun produit ne sort".

Sur Europe 1, Manuel Valls a été ferme : "L’Etat fait preuve de la plus grande fermeté et d’une très grande détermination. Les forces de l’ordre interviennent depuis vendredi pour évacuer les dépôts qui sont bloqués, en Bretagne, en Normandie, dans les Hauts-de-France et en Auvergne. D’autres sites seront libérés". Et il a réaffirmé qu’"il n’y aura pas de retrait du projet de loi".

"Des scènes de guerre"

La raffinerie et le dépôt de carburants de Fos-sur-Mer dont les accès étaient occupés depuis lundi par des militants cégétistes opposés à la loi Travail, ont été dégagés mardi à l’aube par les forces de l’ordre qui ont rencontré "une résistance importante". Peu après 6 heures, l’opération des forces de la Sécurité publique, qui avait débuté à 4h15, était "terminée", selon la préfecture. Les journalistes de l’AFP sur place ont constaté que des camions citernes, bloqués aux ronds-points environnants, recommençaient à circuler au compte-gouttes sous escorte policière.

Mais la situation est loin d’être réglée. Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD-CGT, qui dénonce une intervention des forces de l’ordre "au flash ball et au canon à eau, sans aucune sommation", expliquait au micro de BFMTV qu’"il va y avoir toujours plus de grèves et de nouvelles actions". Emmanuel Lépine, secrétaire général de la branche pétrole de la CGT, évoque même "quasiment des scènes de guerre pour lever simplement un barrage".

Le préfet de police a rétorqué, au micro de BFMTV, que "les responsables des sites ont été prévenus" et a salué "le sang froid des policiers et gendarmes". Il a précisé que "les forces de l’ordre ont essuyé de nombreux jets de projectiles" et que "7 d’entre eux ont été légèrement blessés". 20% des stations sont fermées

Six raffineries sur les huit que compte le pays étaient déjà touchées lundi soir contre quatre la veille, le mouvement s’étendant du Grand Ouest au Sud-Est. Ces blocages provoquent depuis plusieurs jours des difficultés d’approvisionnement de stations-service, entraînant des ruées d’automobilistes aux pompes.

Autre menace sur l’approvisionnement en carburant : le personnel des terminaux pétroliers du Havre, qui assure 40% des importations françaises, a voté la grève lundi soir.

Lundi soir, la situation était "globalement (la) même" que dimanche soir, a indiqué le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, sur BFM TV. "Il n’y a pas de dégradation, avec autour de 20% de stations qui sont fermées ou en grande difficulté" sur les quelque 12.000 recensées dans le pays. Mais alors que les problèmes se concentraient surtout dans le Nord et l’Ouest dimanche, de nouvelles régions étaient touchées lundi, a-t-il précisé, notamment le Sud-Ouest où 13% des stations étaient fermées...

C) La CGT annonce le blocage du dépôt pétrolier de Fos "jusqu’au retrait de la loi Travail"

Depuis 2h ce matin, et à l’appel de la CGT, plusieurs centaines de personnes, la plupart syndiquées à la CGT, bloquent l’accès du Dépôt pétrolier de Fos aux camions qui d’habitude sont chargés de ravitailler les stations service des Bouches du Rhône.

Selon Maxime Picard, secrétaire départemental à la CGT, le blocage est parti pour durer. "Nous resterons ici jusqu’au retrait de la Loi Travail" prévient-il. Quelques ralentissements peuvent être à prévoir aux abords du rond-point Saint Gervais, sur la RN568, à cause de la fumée engendrée par les pneus qui brûlent et les camions citernes stationnés sur le bas-côté.


D) Au Havre, la CGT appelle à une « grève illimitée » des raffineries (Libération, 23 mai 2016)

Alors que la raffinerie Total de Gonfreville près du Havre reste à l’arrêt, le mouvement menace de s’étendre sur le site voisin d’ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon. La pénurie de carburant dans l’Ouest risque de s’aggraver.

A quelques encablures de la ville du Havre, à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), palettes amoncelées et pneus brûlés ont disparu de la route industrielle : les accès à la raffinerie Total, la plus grande des huit plateformes de raffinage de France, ne sont plus bloqués par les barrages routiers mis en place depuis le 17 mai par les opposants à la loi travail. Pourtant, aucun camion n’entre ni ne sort, le site reste très calme. A l’entrée, une banderole accrochée au grillage de l’entrée du site : « La CGT Total pour un syndicalisme de conquêtes sociales. »

Vendredi soir, l’intersyndicale a appelé en assemblée générale à l’arrêt total des unités de la raffinerie, qui traite 12 millions de tonnes de brut par an et compte 1 700 salariés. La moitié d’entre eux appellent à voter à chaque relève de quart – le vote se fait à mains levées. La plateforme normande devrait être à l’arrêt total d’ici mardi soir, selon Thierry Defresne, délégué syndical CGT de la raffinerie.

« Nous avons eu des appels du pied de l’Union française des industries pétrolières pour négocier, indique Defresne, mais nous ne céderons pas : nous voulons le retrait total de la loi. » Pour le délégué, il s’agit de « ne pas rester isolés, comme en 2010, mais d’élargir le mouvement à toutes les entreprises en France pour un blocage complet de l’économie ». En réunion, dimanche après-midi à Harfleur, près du Havre, à l’union locale CGT, une trentaine de représentants de différentes entreprises de la zone industrielle et portuaire du Havre ont annoncé vouloir lancer un appel à la « grève illimitée ». La Fédération des ports et docks doit se prononcer dans la soirée. Le blocage du port est à nouveau évoqué.

« Ne rien lâcher »

La préfecture de Seine-Maritime a annoncé ce lundi la livraison aux stations-service de plus de 10 millions de litres de carburant, après celle de 6 millions samedi, depuis les dépôts de carburant du département. Le Rubis Terminal, dépôt de carburant situé près de Rouen, à Grand-Quevilly, avait été évacué dans le calme par les forces de l’ordre. Les camions-citernes peuvent désormais accéder aux stations-service, mais Le Havre connaît à nouveau les interminables files d’attente devant les pompes à essence. A l’entrée de la ville, la station Total est fermée, celle du bord de mer a été réquisitionnée pour le service public : la police municipale en réserve l’accès aux pompiers, médecins, infirmiers…

Mais la CGT promet de « ne rien lâcher ». Surtout que les avantages obtenus lors des derniers gros blocages, en 2010, restent dans les mémoires des syndicalistes. Thierry Defresne rappelle que l’accord arraché de haute lutte leur avait alors octroyé un accord de cessation anticipée après trente-cinq ans de quarts de nuit : il garantissait quatre ans à 70 % de salaire pour la branche pétrole. « Si le mouvement ne s’étend pas à l’interprofessionnel, il sera toujours temps de se battre pour améliorer les accords d’entreprise, annonce Thierry Defresne. Cette semaine sera déterminante. » Natalie Castetz Correspondance au Havre


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