Israël : FARCE OU TRAGEDIE ?

mercredi 25 mai 2016.
 

Lorsque l’Histoire repasse les plats, la première fois c’est une tragédie, la deuxième une farce, avait dit Karl Marx en référence à l’avènement du 1° et II° Empire des Bonaparte. Mais cette formule, applicable dans bien d’autres cas, n’est pas toujours pertinente et d’autant moins aujourd’hui.

Pour bon nombre de déportés dans les camps de concentration et d’extermination nazis, comprendre l’allemand fut très souvent une planche de salut : comprendre un ordre, une interdiction dans la langue de Goethe, via parfois la connaissance du yiddish, permettait aux déportés de ne pas confondre la gauche, « Links ! », de la droite, «  ! Rechts ! », et de ne pas se retrouver sous des coups de matraque ou avec une balle dans la tête.

C’est strictement ce qui vient d’arriver à une jeune mère palestinienne de deux enfants et enceinte de 5 mois ainsi qu’à son frère au check-point de Qualandya. Ne pas comprendre l’ordre en hébreu les assignant à passer dans une file plutôt qu’une autre les a conduits à perdre la vie sous les tirs d’un soldat israélien embusqué à 20 m d’eux.

Alors faut-il être un haut gradé de Tsahal, un vétéran des guerres du Sinaï et de Kippour pour oser faire de telles comparaisons ? Faut-il être de la stature du regretté Yeshouha Leibovic, philosophe et juif pieux, ancien titulaire de la chaire du judaïsme à l’université de Jérusalem pour oser proférer que l’Etat d’Israël est « un Etat judéo-nazi » ?? Et cela énoncé par un homme qui connaissait sa Torah autant que la réalité, bien avant que des partis d’extrême-droite soient au gouvernement, bien avant que des colons ultra-orthodoxes assassinent en toute impunité et rendent la vie impossible aux villages palestiniens dont ils confisquent les terres…

Alors, notre chère Europe et nos chers gouvernements si démocrates et républicains, notre presse « libre », nos medias si attachés aux débats contradictoires, sans même connaître la signification du mot « débat », c’est-à-dire une confrontation publique entre interlocuteurs de même niveau face à un public averti qui peut juger de la pertinence, de la qualité des arguments échangés (oui, c’est cela le « débat » en Grèce ancienne), tous nos dignes représentants des droits de l’Homme, vont-ils continuer à fermer les yeux, à envoyer devant les tribunaux sous le prétexte d’antisémitisme toute personne, fût-elle juive, osant appeler par son nom un chat, osant nommer pour ce qu’elle est la politique d’un Etat, un des derniers Etats coloniaux de la planète ?


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