Les manifestants opposés à la loi Travail avaient prévenu que le ton allait monter en raison du recours au 49.3 pour imposer la loi de la ministre El Khomri. Au Havre (Seine-Maritime), l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL renouvelle, mardi 17 mai 2016, l’opération de blocage de l’économie de la ville. Une opération de plus grande ampleur que les fois précédentes. 15 points de blocages ont été comptabilisés. À l’entrée du Havre, sur la zone industrielle, sur le port, et à Harfleur, au carrefour névralgique de la Brèque, les manifestants ont dressé des barrières de pneus et de palettes pour empêcher la circulation. Ils ont prévu de rester en place, au moins jusqu’à 18 heures.

Les blocages pourraient être reconduits

Une assemblée générale doit se tenir sur chacun des points de blocages pour décider des suites à donner au mouvement », souligne Reynald Kubecki, secrétaire général de l’union locale CGT du Havre.

Dans les principales entreprises du Havre et de son agglomération, Dresser Rand, Sidel, Total, Chevron… des préavis de grèves reconductibles ont été déposés, pour inscrire le mouvement dans la durée. « La colère n’est pas près de s’apaiser », avait prophétisé le militant syndical, lors de la manifestation du jeudi 12 mai 2016. Un manifestant avait alors été placé en garde à vue, suspecté d’être l’un des principaux auteurs de dégradations commises dans les locaux du PS du Havre.

Vers un arrêt complet des raffineries ?

La Fédération nationale des ports et des docks, elle aussi, a déposé un préavis reconductible. Tout comme les transporteurs routiers et les syndicats FO et CGT de l’UES raffinage pétrochimie.

Nous appelons à une grève les 17 et 19 mai ou du 17 au 19 mai, avec arrêt des expéditions de produits finis par route, fer et pipeline, arrêt des imports de pétrole brut, arrêt des travaux, baisse des débits des unités pétrolières et pétrochimiques, participation aux actions locales, blocage de dépôts, manifestations… À l’issue de cette période de 72h, la CGT et FO organiseront le 20 mai 2016, à la mi-journée, des assemblées générales sur tous les sites français pour mettre au débat et proposer aux salariés grévistes l’arrêt complet des raffineries et des complexes pétrochimiques du Groupe Total », préviennent ces derniers. Au Havre, des pénuries de carburant étaient déjà signalées, mardi 17 mai au matin.