La provocation sans fin n’est pas seulement une ligne de communication, elle tient parfois lieu de conduite. Ainsi, Manuel Valls, ci-devant Premier Ministre d’un des gouvernements français les plus impopulaires de l’histoire, déclare-t-il ce matin dans le journal Libération qu’il "faudrait" interdire le voile à l’université "mais [qu’]il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile". Heureuse constitution !

Rappelons d’abord au démagogue en chef qu’à l’université les étudiant-e-s sont des adultes, libres de porter les habits qu’ils souhaitent.

Nous pouvons ensuite lui conseiller, à lui qui déclare qu’il "faut être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur" de se pencher sur le sort de l’Alsace-Moselle où les universités subissent un régime concordataire qui voient des UFR de théologie catholique ou protestante à Strasbourg et Metz délivrer des diplômes d’État en théologie… Au lieu de s’en prendre encore une fois aux femmes musulmanes voilées, le Premier Ministre pourrait libérer nos compatriotes de cet héritage fort peu laïque.

Enfin, l’université serait grandement reconnaissante à M. Valls de bien vouloir lever le voile noir de l’austérité qui l’accable et de se lancer dans un véritable plan d’emploi et d’investissement scientifique.

Clément Fradin, Commission Enseignement Supérieur et Recherche