La jeunesse mobilisée le 9 mars contre la loi travail

mercredi 9 mars 2016.
 

- Nous appelons à une journée nationale d’initiatives et d’actions le 9 mars

- Appel commun de 19 organisations de jeunesse dont Jeunes Socialistes, JOC, UNEF, UNL, SGL, FIDL, MJC, NPA jeunes...

- Loi travail : les jeunes disent non merci ! (appel de l’UNEF)

Précaires un jour, précaires toujours ? Les jeunes, étudiant-e-s, et lycéen-ne-s disent non au projet de loi Travail ! (appel de 22 organisations de jeunesse)

Les principales organisations lycéennes, l’Unl, la Fidl, le SGL, participeront à la journée d’action du mercredi 9 mars contre le projet de loi sur le travail, aux coté des étudiants de l’Unef. L’impact dans les lycées pourrait être sensible.

Réunies le 25 février, les organisations de jeunes ont lancé un appel commun contre le projet de loi sur le travail. " Nous appelons à une journée nationale d’initiatives et d’actions le mercredi 9 mars à l’occasion du conseil des ministres, et à la poursuite de la mobilisation au-delà, notamment à travers les journées de mobilisation intersyndicale".

Ainsi, pour le Syndicat Général des Lycéens, "ce projet de loi promeut un véritable recul des droits sociaux, ce qui est particulièrement dévastateur en période d’instabilité économique et de précarité de la jeunesse... Futurs travailleurs, les lycéens se préoccupent de leur avenir sur le marché du travail. Cependant, les propositions de la Ministre nous semblent clairement inappropriées face au contexte économique et politique. La loi favorise le grand patronat au détriment des droits des salariés".

Le syndicat souligne que le projet de loi "touche particulièrement les jeunes car l’allongement du temps de travail des apprentis mineurs sera facilité (l’autorisation de l’inspection du travail sera supprimée pour plusieurs secteurs), ils pourront ainsi travailler 10 heures par jour (contre 8h actuellement) et 40h par semaine (35h actuellement). Il est prévu, entre autre, d’assouplir les dérogations concernant les 35 heures et les salaires (“Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées”).

A) Appel commun de 19 organisations de jeunesse dont Jeunes Socialistes, JOC, UNEF, UNL, SGL, FIDL, MJC, NPA jeunes...

Les organisations syndicales étudiantes et lycéennes, associatives et politiques de jeunesse, réunies ce jeudi se sont retrouvées sur la revendication commune du retrait complet du projet de loi dit « travail ».

Nous appelons à une journée nationale d’initiatives et d’actions le mercredi 9 mars à l’occasion du conseil des ministres, et à la poursuite de la mobilisation au-delà, notamment à travers les journées de mobilisation intersyndicale. Un appel unitaire plus fourni sortira ce dimanche.

UNEF, Solidaires Etudiant-e-s, UNL, SGL, FIDL, DIDF-Jeunes, Génération Précaire, OLF, AL, Ensemble jeunes, Mouvement des Jeunes Communistes de France, Jeunes écologistes, JOC, Jeunes Socialistes, MRJC, ND-Campus, NPA jeunes, PG, UEC

B) Loi travail : les jeunes disent non merci ! (appel de l’UNEF)

Tu as peut être entendu parler de la « loi travail » de la ministre Myriam El Khomri ? Ce projet de loi va profondément modifier le code du travail et il aura des conséquences pour chacun d’entre nous. Malheureusement, cela n’annonce pas de bonnes nouvelles : les jeunes seront les premières victimes de cette précarisation de l’emploi !

Nous sommes déjà précaires pendant nos études, il faut souvent travailler pour les financer et parfois subir des conditions d’études déplorables. Nous sommes également précaires pendant notre insertion professionnelle, il faut multiplier les CDD, les stages ou les services civiques rémunérés la moitié du Smic. Avec la « loi travail », la précarité va maintenant concerner l’ensemble du marché du travail. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : nous subissons déjà les conséquences de la crise économique et il faudrait que notre génération accepte la précarité à vie ? Hors de question ! Nous avons le droit d’être respectés, d’accéder à un emploi stable, d’être rémunérés à la hauteur de nos diplômes. Il serait temps que ce gouvernement comprenne que les jeunes ont des droits et qu’ils refusent de se faire marcher dessus !

La casse du code du travail

La « loi travail » est une loi qui s’attaque directement au code du travail. Mais qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Le code du travail est une protection collective indispensable dans l’entreprise. Quand le chômage est aussi élevé, nous sommes sous pression face à notre employeur. A chaque entretien d’embauche, il y a des dizaines d’autres candidats. Un CDD est interrompu, renouvelé ou débouche sur un CDI au bon vouloir de l’entreprise. Dans ces conditions, qu’est ce qui nous assure que notre employeur ne nous traite pas n’importe comment ? C’est le code du travail ! Horaires, rémunération, condition de licenciement… ces règles nous protègent pour ne pas se faire exploiter. Le problème de la « loi travail » c’est qu’elle fait reculer nos droits sur tous ces sujets. Bienvenue dans un monde où les jeunes sont jetables et corvéables à merci !

Travailler plus…

Non, non, ne crois pas que la « loi travail » va permettre aux chômeurs de trouver du travail. Le « travailler plus » ne va concerner que ceux qui sont déjà en emploi. Jusqu’à présent, le temps de travail journalier et hebdomadaire était limité pour protéger les salariés. La « loi travail » modifie ces plafonds et permet à une entreprise de nous faire travailler jusqu’à 12 heures par jours et 46 heures par semaines ! Les chômeurs seront toujours au chômage mais les salariés seront encore plus sous pression.

Gagner moins…

Il ne faut pas croire qu’en nous faisant « travailler plus » la « loi travail » va améliorer notre rémunération… c’est même le contraire ! Jusqu’à présent, chaque heure de travail au-dessus de 35h (la durée légale du temps de travail) est rémunérée avec une majoration de 25%. La « loi travail » multiplie les dérogations qui permettent d’abaisser la majoration des heures supplémentaires à 10%. Très concrètement, au lendemain de la promulgation de la loi, la rémunération des salariés risque de baisser !

Et se faire virer plus facilement !

La « loi travail » modifie plusieurs dispositions pour faciliter les licenciements : plus besoin de justifier de difficultés économiques, possibilité de licencier un salarié qui refuse de voir baisser son salaire par un accord d’entreprise…

Parmi ces mesures qui facilitent les licenciements, une est particulièrement scandaleuse : le plafonnement des indemnités prudhommales. Un employeur n’a pas le droit de te virer sans raison si tu fais correctement ton boulot et que tu es à l’heure tous les matins. Le recours devant le tribunal des prudhommes est une protection face aux licenciements abusifs et c’est un moyen pour les salariés de dissuader l’employeur de faire n’importe quoi. Mais avec la « loi travail » les indemnités qu’aura à payer l’employeur en cas de licenciement abusif sont plafonnées à un niveau tellement bas… que les prudhommes n’auront plus rien de dissuasifs ! C’est particulièrement vrai pour les jeunes puisque le plafond des indemnités est fixé en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise. Dis d’une autre façon : le plafonnement des indemnités prudhommales crée un « droit au licenciement abusif » et fait des jeunes des salariés jetables !

Mobilise-toi pour défendre tes droits

Il n’y a pas 36 000 solutions pour faire reculer le gouvernement : il faut se mobiliser ! Le retrait du projet de loi de la ministre EL Khomri est un préalable avant de discuter des revendications pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes : favoriser le CDI plutôt que les emplois précaires, généraliser l’accès aux droits sociaux (le RSA est pour l’instant interdit aux moins de 25 ans), lutter contre les discriminations à l’embauche, reconnaitre nos diplômes dans les conventions collectives pour assurer un salaire qui correspond à nos qualifications…


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