Evasion fiscale : les 12 milliards d’euros retrouvés en Suisse qui accablent UBS

samedi 23 janvier 2016.
 

38.000 comptes appartenant à des clients français figurent sur un listing du groupe bancaire helvète. Ils totalisent 12 milliards d’euros d’avoirs "cachés" pour l’année 2008, révèle "Le Point"

12 milliards, c’est près de 8% des recettes que devrait engendrer la TVA en 2016 : cette somme colossale, c’est également le pactole dissimulé par de riches clients français en Suisse chez la banque UBS, révèle "Le Point" ce jeudi 21 janvier.

Le listing a été saisi par les enquêteurs allemands lors d’une perquisition de la banque outre-Rhin, et partagé avec les services fiscaux français. En tout, pas moins de 38.000 comptes ont été tracés par le fisc français, indique l’hebdomadaire. Tous ces comptes sont suivis par le même numéro 111, une classification que les agents de Bercy ont rapidement associée à la nationalité française des titulaires des comptes en question. Pour l’heure, cependant, les personnes physiques qui y sont rattachées ne sont pas encore identifiées. Jusqu’à 60 millions d’euros sur un compte

L’enquête prend sa source dans l’affaire dite des "carnets du lait", terme désignant une comptabilité cachée destinée à enregistrer les ouvertures de comptes non déclarées en Suisse, et réalisées par des commerciaux en France.

En résumé, UBS est soupçonnée d’avoir missionné en France des chargés d’affaires suisses pour y démarcher une riche clientèle... Ce qui est strictement illégal.

Les comptes visés sont loin d’afficher tous les mêmes soldes : si la moitié d’entre eux affiche un solde inférieur à 1.000 euros, les 100 premiers représentent à eux seuls plus d’un milliard d’euros et le plus doté dispose de... 60 millions d’euros ! "Blanchiment aggravé de fraude fiscale"

Les juges Guillaume Daïeff et Serge Tournaire, en charge de l’enquête, "épinglent à la fois le démarchage illicite pratiqué par la banque et son rôle actif dans un système d’évasion fiscale", écrit "Le Point".

La banque UBS, qui a déjà dû s’acquitter d’une très lourde caution de 1,1 milliard d’euros dans ce dossier, va être renvoyée devant le tribunal correctionnel pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale", tout comme sa filiale française, considérée comme complice.

Le président d’UBS France, Jean-Frédéric De Leusse, nie les faits reprochés à son établissement. "Depuis 2014, il n’y a plus de comptes irréguliers chez UBS Suisse. Tous les noms sont donc théoriquement connus du fisc", déclare le patron, cité par "Le Point".

E.H.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message