Élections espagnoles Podemos et Izquierda Unida devancent la social-démocratie

vendredi 25 décembre 2015.
 

Depuis le mouvement 15M des Indignés, le peuple espagnol écrit une nouvelle page de son histoire. Il s’est massivement rendu aux urnes (73% de participation) ce dimanche 20 décembre.

Avec 20,6% des suffrages, Podemos et les listes communes de gauche talonnent le Parti socialiste (PSOE) qui, avec 22% des voix, n’a jamais subi une telle déroute. Avec l’ajout des voix d’Izquierda Unida (IU), la gauche devance même le PSOE.

Le parti Populaire (PP) au pouvoir fait également l’un des pires scores de son histoire.

Ainsi, les tenants de l’austérité peinent à atteindre la majorité des voix. Le bipartisme prend fin et c’est tout un peuple qui relève la tête pour s’opposer à leur politique d’austérité qu’ils ont ensemble ancrés dans le marbre de la loi organique, appliquant la « règle d’or » de Bruxelles sur les déficits. Le jeune parti néolibéral Ciudadanos, monté en exergue par la presse pour contrer la progression de Podemos, n’affiche pas les scores optimistes des sondages et peine à dépasser l’électorat déçu du PP.

A Madrid et Barcelone, les listes constituées sur la base de l’expérience des municipales (Ahora Madrid, Barcelona en Comú) devancent nettement le PSOE. Les villes gagnées par Manuela Carmena et Ada Colau sont sanctionnées positivement et écrasent les nationalistes de droite. Des bulles d’oxygène démocratiques surgissent à travers toute l’Espagne avec les listes Por Cádiz Sí Se Puede, las mareas en Galice et autres candidatures de convergence. Ils confirment ainsi leur capacité à mettre en mouvement toute une nouvelle latéralisation du champ politique du « peuple contre l’oligarchie » et une pratique exemplaire pour et par le peuple.

Sans majorité absolue pour le parti populaire de Rajoy, le rôle de Podemos sera clef dans les négociations à venir sur la formation d’un gouvernement. La campagne pour protéger les services sociaux dans la Constitution espagnole va se poursuivre. Les négociations devraient également tourner autour de la réforme de la loi électorale, si défavorable à IU.

Sans oublier un débat médiatique qui a régulièrement exclu leur candidat Alberto Garzón.

Ces forces progressistes au parlement espagnol auront une chance unique de mettre en avant leur programme et notamment le mécanisme de révocation citoyenne que le Parti de Gauche défend également.

La route sera longue et le chemin sinueux mais le Parti de Gauche se félicite de cette première victoire qui augure de nouveaux jours pour le peuple espagnol comme pour les peuples d’Europe.

La historia es nuestra y la hacen los pueblos !

Sophie Rauszer, Co-présidente de la Commission Internationale du Parti de Gauche.


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