Liste EELV, Front de Gauche au 1er tour... Pourquoi on a eu raison ?

jeudi 17 décembre 2015.
 

Parfois, dans le feu de l’action, nous avons tendance à oublier le résultat. Et pourtant, comme en sport, à la fin il n’y a que le résultat qui compte !

Alors que tous les médias nous bassinent avec le « tripartisme », qui soit dit en passant commence à dater car pour rappel en 2002, c’est le FN qui est arrivé au 2ème tour de la Présidentielle (et Marion Maréchal Le Pen était encore en couches culottes en 2002) et même en 1998, le FN s’est retrouvé en gestion (dans des majorités avec la droite dite républicaine) dans 2 régions : en Rhône Alpes et Languedoc-Roussillon. N’oublions pas non plus les 30 députés FN aux législatives de 1986. Non vraiment, le FN n’est pas un phénomène récent.

Et bien justement cette fois-ci, en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, conscients de notre responsabilité et du poids élevé du Front National dans notre région, nous avons choisi de faire une alliance électorale large à gauche du PS. Nos voisins de Provence Alpes Cote d’Azur ont fait de même, pour des raisons similaires. Nous, gens du Sud, qui avons la réputation, largement imméritée , d’être plus frivoles que les autres, avons été les plus responsables dans cette séquence électorale.

Et, dans un contexte d’effondrement de la gauche radicale et écologiste, les résultats ont suivi :

- 6,5 % en PACA dans un contexte d’effondrement particulièrement sensible de toute la gauche et où un écolo indépendant fait 4 %. C’est donc un score que je qualifierai d’honorable.

- 10,2 % en Languedoc Roussillon Midi Pyrénées avec un écolo indépendant à 1,7 %

Or, notre liste Onesta, est la seule – en France – à avoir percé le plafond de verre du tripartisme et à dépasser les 10 %. Les résultats sont là.

Combien de camarades se sont retrouvés dimanche soir éliminés de la vie institutionnelle régionale, soit en n’ayant pas fait campagne, soit en ayant échoué à passer la barre des 5 % (que ce soit avec le Front de Gauche ou EELV) ?

Bien sûr, nous aurions aimé faire plus, bien sûr nous aurions aimé avoir une campagne véritablement participative et citoyenne. Ce sera nécessaire de progresser de ce point de vue pour espérer mobiliser plus large et créer de vraies dynamiques autour de nos campagnes électorales. On voit le succès que peut avoir ce genre de démarche en Angleterre, ou elles ont été au cœur de la campagne pour porter un homme de gauche, Jeremy Corbyn, à la tête du Labour en dépit de campagnes massives de la presse pour mettre en avant le blairisme comme seul avenir à la gauche anglaise.

En effet, une alliance de ce type, nécessite des compromis des uns et des autres, et cela n’a pas été tous les jours facile : nous étions nombreux autour de la table et avec des cultures politiques différentes. Les 3 organisations du Front de Gauche qui ne parlaient pas toujours d’une même voix, EELV, les Régionalistes (Occitans et Catalans), des anciens socialistes, des citoyens.

Se mettre d’accord dans un projet de ce genre est un combat quotidien pour garder un cap commun sans perdre les uns et les autres notre spécificité. Les frictions ont été nombreuses, allant jusqu’à des tensions pour l’organisation d’une buvette de meeting. Mais globalement c’est l’entente qui a prévalu.

Le programme élaboré était complet, réaliste, et d’une qualité que n’ont pas atteints nos concurrents, nous espérons qu’il pourra servir pour une gestion à venir de la Région. Sa rédaction a crée plus d’enthousiasme que de mécontentement.

Je pense que, dans le cadre de notre engagement électoral, c’est cette démarche d’un large rassemblement à la gauche du PS, qui doit être poursuivie ; Je ne parle pas que du Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, ou de Provence Alpes Cote d’Azur mais de tout le territoire français.

C’est déjà essentiel pour les échéances de 2017 qui vont bientôt occuper tout l’espace politique médiatique : si nous voulons éviter la multiplication des candidats de témoignage à moins de 5 %, il faudrait agir pour mettre en place un mode de désignation d’un candidat commun à nos forces politiques.

Une primaire citoyenne à ma préférence. Le format est sans doute critiquable, mais il jouit d’une grande notoriété et donne une forte légitimité à celui qui l’emporte. Il faudra par contre s’y préparer à l’avance, car pour qu’elle fonctionne il faut préparer le terrain car nous ne pourrons pas compter sur la complaisance des médias. Ceux ci sont plus que jamais hostiles aux idées de gauche, jusqu’aux idées écolo qui avaient pourtant eu la faveur des médias il fut un temps. (on le voit concernant la COP 21).

Et surtout, il faudra travailler à la base, sur les territoires, pour préparer le terrain pour monter de vraies candidatures populaires pour les législatives, en y impliquant des citoyens et des militants de différentes organisations politiques. C’était la richesse de notre rassemblement, il faut la préserver et je dirais même la faire fructifier.

Localement, à Montpellier et dans l’Hérault, c’est ce vers quoi je vais œuvrer dans les mois à venir mais j’espère que d’autres s’y mettront un peu partout, pour que de la base militante émerge ces principes de rassemblement.

Anne-Rose LE VAN


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