Air France : « Nous estimons qu’il faut un pacte social, un pacte pour l’emploi »

samedi 12 décembre 2015.
 

Éric Coquerel, coordinateur national du Parti de Gauche, pour défendre les droits des salariés et face à la double impasse de l’austérité et de la violence patronale.

« Nous avons toujours été présents car nous considérons que les syndicats des salariés d’Air France défendent non seulement leurs emplois mais aussi l’intérêt général. Ceux qui sont convoqués devant la justice aujourd’hui sont doublement condamnés  : ils sont licenciés et en plus ils passent au tribunal pour avoir déchiré une chemise.

Pourtant, dans la période actuelle, nous avons besoin d’une grande compagnie nationale de navigation de qualité, et ce, à la fois pour des questions d’emploi, de service public, mais aussi de climat. Pour nous qui sommes favorables un jour à avoir un grand pôle public du transport, c’est plus que nécessaire.

La deuxième chose est que c’est encore plus nécessaire aujourd’hui, alors que l’on sort d’un deuil national, alors que le chef de l’État appelle à un rassemblement sur des principes républicains, de montrer l’indécence de la direction d’Air France qui envoie des lettres de licenciement à des salariés que l’État laisse être traduits devant les tribunaux comme si c’était des terroristes.

Hier l’ex-président de l’UIMM n’a même pas eu de prison ferme. Si on a une justice de classe et qu’en plus les libertés de manifester sont restreintes, ce n’est vraiment pas à même de faire baisser la tension. Quand le chef de l’État dit qu’il faut un pacte de sécurité plus fort que le pacte de stabilité, il explique pourtant au nom de l’intérêt général que l’austérité ne doit pas être la règle.

Nous, de la même manière, nous estimons qu’il faut un pacte social, un pacte pour l’emploi qui soit supérieur à l’austérité. C’est le moment de dire que l’intérêt général est d’abord de défendre l’emploi et de défendre une entreprise comme Air France, qui est le premier employeur d’Île de France, plutôt que de la dépecer en faveur des actionnaires.

En plus de cela, alors que les rassemblements sont interdits, les syndicats ont appelé à manifester  ; c’est important de continuer à revendiquer le droit à se mobiliser, le droit de manifester. La vie sociale ne s’est pas arrêtée. Je rappelle que ce que les terroristes voulaient attaquer, c’est notre démocratie, c’est la liberté. Ce n’est donc pas le moment 
de la restreindre, sinon, c’est leur donner une certaine victoire.  »

Propos recueillis par 
Olivier Morin, L’Humanité


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