Régionales : Réactions nationales

mercredi 9 décembre 2015.
 

- D) Déclaration d’Emmanuelle Cosse – 1er tour des élections régionales 2015
- C) Élections régionales : gauche et droite ouvrent la voie au pire, le monde du travail doit riposter (NPA)
- B) "La gauche est aujourd’hui détruite" s’alarme Clémentine Autain
- A) Déclaration de Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF

F) Régionales : triste et prévisible soirée (Roger Martelli)

E) Sous le choc (Jean-Luc-Mélenchon)

D) Déclaration d’Emmanuelle Cosse – 1er tour des élections régionales 2015

Merci à tous les électeurs et les électrices qui se sont déplacés, trois semaines après les attentats, pour user de leur droit de vote et défendre la démocratie.

A l’issue de ce premier tour et dans l’attente des résultats définitifs, ils semblent que nos inquiétudes sont en passe d’être confirmées.

Dans un contexte de grande déception vis-à-vis du politique et alors que la gauche recule encore sur l’ensemble du territoire, notre score, comme celui de toute la gauche, baisse mais ne s’effondre pas.

Si le signal envoyé au gouvernement est sans appel, force est de constater que personne n’est en mesure de proposer une alternative convaincante face au projet de rupture mortifère du Front national.

Au premier tour, nous avons appelé nos électeurs à suivre leurs convictions profondes pour porter des projets écologistes innovants.

Nous croyons, comme le démontre la Cop 21 qui se tient actuellement, que l’écologie peut apporter un projet de société différent, qui sera au coeur de notre modèle de développement.

Mais pour l’heure, nous devons faire face à une réalité qui appelle à un sursaut de l’ensemble des forces politiques. L’extrême droite est aux portes du pouvoir avec son bagage et son programme de haine.

Le temps de l’inventaire et des responsabilités viendra.

Il reste une semaine pour empêcher l’extrême droite et ses idées de prendre le pouvoir dans les régions.

C’est pourquoi, partout en France, nous recherchons le rassemblement de la gauche et des écologistes.

Là où nous estimons que le Front national est en mesure de l’emporter, j’appelle nos têtes de listes à prendre toutes les mesures nécessaires pour contrer le Front national, y compris s’il le faut, en se désistant pour le second tour.

J’appelle les têtes de liste arrivées en tête de la gauche, ainsi que le gouvernement, à entendre les aspirations des électeurs écologistes et à tout faire pour permettre le rassemblement que nous souhaitons.

J’appelle les Françaises et les Françaises à ne pas se résigner et à se mobiliser le 13 décembre prochain dans les urnes.

Enfin, pour ce qui est de l’Ile-de-France, je vais rechercher dès ce soir, le rassemblement de la gauche et des écologistes, pour battre la droite et offrir aux Franciliennes et aux Franciliens, une région plus solidaire et plus écologiste.

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV

C) Élections régionales : gauche et droite ouvrent la voie au pire, le monde du travail doit riposter (NPA)

Ce soir, l’abstention est une fois de plus énorme : près d’un électeur sur deux a considéré que ce scrutin et les partis qui se sont présentés ne sont pas une solution à la crise sociale, économique, politique. Pour autant, le résultat très élevé de l’abstention ne doit pas masquer le fait politique central et inquiétant de ce premier tour : la percée dans tout le pays du Front national qui arrive en tête dans près de la moitié des grandes régions.

Dans le contexte post attentats du 13 novembre, l’extrême droite profite d’une situation où la gauche aux affaires, droit dans ses bottes guerrières et sécuritaire met en œuvre la casse sociale depuis son arrivée au pouvoir en 2012, court après une droite toujours plus radicalisée et sous pression des idées nocives du Front national.

Surenchères de gauche et de droite n’en finissent plus de nourrir le terreau sur lequel prospèrent aujourd’hui les idées, et peut-être demain les politiques des pires ennemis du monde du travail, des catégories populaires.

Le combat contre le FN est indissociable de celui contre les politiques sécuritaires, racistes, militaristes, antisociales, d’où qu’elles viennent, en premier lieu quand elles viennent de celles et ceux qui gouvernent. Ces prochaines semaines, c’est dans la rue et les mobilisations, pour la défense des droits démocratiques et de la solidarité, contre la régression sociale, qu’il faudra engager la riposte.

Montreuil, le 6 décembre 2015

B) "La gauche est aujourd’hui détruite" s’alarme Clémentine Autain

Face aux résultats du Front national, qui arrive en tête dans six régions au soir du premier tour des élections, la candidate Front de gauche en Île-de-France a jugé que le score élevé du parti frontiste ce dimanche 6 décembre était "un désastre" sans se prononcer sur la stratégie de la gauche au prochain tour.

Le score du Front national est "un désastre qu’il faut d’abord imputer à la politique gouvernementale qui a désespéré, démobilisé, sidéré" les électeurs, notamment de gauche, a lancé Clémentine Autain. "Nous avons un total gauche dans le pays qui est tout à fait lamentable, la gauche est aujourd’hui détruite", a t-elle déploré.

La porte-parole d’Ensemble, une des composantes du Front de gauche, a appelé son camp à "reprendre la rue" et "à muscler la contestation sur le fond des idées de l’extrême droite", celles "de repli, de racisme, de stigmatisation des assistés". "Toute cette idéologie doit être combattue frontalement et il faut reconstruire une gauche dans ce pays", a-t-elle martelé.

Quant à l’hypothèse de fusions des listes de gauche avec celles de droite, voire d’éventuels retraits avant le second tour pour faire barrage au FN, Clémentine Autain appelle "à battre la droite et l’extrême droite". "La disparition de la gauche est le meilleur service que l’on peut rendre au Front national", a-t-elle conclu.

A) Déclaration de Pierre Laurent, Secrétaire national du Parti communiste français

Les premières estimations connues à cette heure des résultats du premier tour des élections régionales confirment le grave état d’alerte social et démocratique du pays.

Dans notre pays, la France, où des millions et des millions de personnes souffrent durement du chômage, de la précarité, du pouvoir de la finance sur nos vies et sur notre travail, où l’angoisse du lendemain ronge la vie de tant de nos concitoyens, où les attentats du 13 novembre ont ajouté la peur à toute cette insécurité sociale, la menace est réelle de voir la droite et l’extrême-droite diriger dimanche prochain la très grande majorité, et peut-être la totalité, des 13 nouvelles régions. Ce serait une catastrophe que la très grande majorité de notre peuple paierait cher.

C’est une situation d’extrême danger pour notre pays car le Front national renforce, après les élections européennes, sa place de premier parti politique. Le racisme déclaré de son programme libéral-populiste constitue une mise en cause explicite des valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité de notre République.

Dans ce contexte, plus de 50 % des électrices et des électeurs ont une nouvelle fois choisi de s’abstenir, marquant leur défiance massive et désormais structurelle à l’égard du fonctionnement de plus en plus défaillant de notre démocratie. La colère contre tous les manquements à la parole donnée, aux engagements pris aussitôt abandonnés dans les actes, continue de grandir.

Les résultats portent évidemment la marque de la situation exceptionnelle dans laquelle se sont déroulés ces élections. Les enjeux des élections régionales ont été sciemment marginalisés. Depuis les attentats du 13 novembre, la peur qu’ils ont suscitée et l’inquiétude provoquée par l’état d’urgence ont été largement instrumentalisés et ont compliqué encore le scrutin.

Pourquoi en sommes nous là ? Parce que depuis des années les attaques des pouvoirs de l’argent contre le monde du travail, les déréglementations de la mondialisations capitaliste, les politiques ultralibérales européennes ont démantelé les solidarités. Parce que la pensée unique dominante a matraqué toutes les tentatives d’ouvrir un nouveau chemin de transformation sociale.

La responsabilité des gouvernements successifs qui ont maintenu depuis dix ans, contre l’avis d’une majorité du pays, le cap de politiques d’austérité de plus en plus dures, appliquées avec des méthodes de plus en plus autoritaires, est immense. L’impasse politique, économique, sociale dans laquelle ils se sont acharnés à enfoncer le pays a nourri un rejet que plus rien ne peut arrêter.

La montée du Front national s’est d’autant plus nourri de ce rejet que la droite des Républicains et de l’UDI et les dirigeants socialistes se sont dépensés sans compter pour installer le Front national et et, en faire leur principal « concurrent », un repoussoir pour sauvegarder leur hégémonie. Ils ont eux même banalisé ses idées, espérant ainsi étouffer tout espoir de transformation sociale et favoriser leurs projets de recomposition politique.

Le résultat est le désastre politique auquel nous assistons. Jamais les communistes ne s’y résigneront. Et nombreux avec eux sont les démocrates, les électeurs de toutes les familles de gauche à ne pas accepter ce scénario mortifère. Leur rassemblement dans l’action sera plus que jamais nécessaire. Les listes sur lesquelles les communistes étaient engagés avec le Front de gauche et des forces citoyennes et écologistes ont travaillé à ouvrir un autre chemin, contre l’austérité, pour la solidarité et le progrès humain partagé. Ce soir, le score obtenu par les listes est un point d’appui pour les batailles à venir et pour battre la droite et le Front national au second tour. Ces scores sont certes encore très insuffisants. Nos ambitions demeurent pour l’avenir. Mais ce soir, sans le respect de ces listes et de leurs électeurs, rien n’est possible à gauche.

Ce soir, une chose est certaine. Le grand défi de la nouvelle période politique qui s’ouvre sera celui de la construction d’un nouveau projet de gauche solidaire et fraternel pour notre pays et pour notre République. Ce projet doit être un projet de solidarité, de prospérité partagée et de paix et non un projet de guerre, de concurrence et d’égoïsmes réciproques. Dans les semaines et les mois à venir, les communistes prendront à gauche, avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles, toutes les initiatives nécessaires à la construction politique de ce nouveau pacte d’avenir pour la France, pour la conduite duquel les dirigeants actuels du pays sont totalement défaillants.

Pour le second tour, le PCF veut faire respecter la volonté des électeurs qui ont accordé leur confiance aux listes citoyennes et du Front de gauche au premier tour. Pour que ces électeurs soient représentés par des élus auxquels ils font confiance, pour que les régions aux compétences élargies et utiles au quotidien, comptent des élus à gauche déterminés à poursuivre les combats contre l’austérité et par la promotion de politiques publiques de solidarité, pour battre la droite et écarter le danger extrême du Front national, le PCF appelle à construire des listes de second tour qui rassemblent les différentes listes de gauche du premier tour. Dans ces listes, personne ne se rallie à personne. L’addition de ces listes est la seule manière d’empêcher la victoire totale de la droite et de l’extrême droite. Dans les assemblées régionales, les élus communistes agiront librement sur la base de leurs engagements devant les électeurs au premier tour pour faire avancer tout ce qui aidera notre peuple à mieux vivre.

La France ne pourra en rester là… Notre peuple est en demande de changement, de rassemblement et de sens pour se sortir de l’impasse actuelle. Il est urgent de mettre l’humain au cœur de toutes les questions sociales et non la finance.

dimanche 6 décembre – 20 heures.


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