Grèce Le vautour Hollande

mardi 10 novembre 2015.
 

Vinci, Suez, Alstom… Plusieurs dirigeants d’entreprises françaises accompagnaient François Hollande les 22 et 23 octobre à Athènes. Comme à chaque voyage présidentiel ? Pas tout à fait. Là, il ne s’agissait pas de gagner des contrats auprès d’un gouvernement souverain. Il s’agit de participer au pillage du pays exigé par l’UE, dont la France elle-même. Les entreprises françaises sont en lice pour profiter du plan de privatisations contenu dans le mémorandum du 13 juillet. Plan qui est en fait une braderie : l’objectif de 50 milliards d’euros de recettes est irréaliste, l’État grec est poussé à vendre au plus vite pour rembourser la dette. L’ancien ministre des Finances grec Varoufakis a comparé ce système à la Treuhand mise en place à la réunification allemande pour dépecer les entreprises de RDA.

Encore une fois François Hollande met ses pas dans ceux d’Angela Merkel : le couple franco-allemand est d’accord pour piller. Une fois le principe et le montant des privatisations confirmé, la guerre économique entre entreprises françaises et allemandes a repris de plus belle. Elle a commencé dès la nuit du diktat du 13 juillet. Angela Merkel a exigé d’inscrire dans la liste des privatisations l’opérateur grec de téléphonie, dont Deutsche Telekom détient déjà une part du capital. François Hollande a lui obtenu un rôle d’observateur pour le conseiller économique de l’ambassade de France au sein de l’organisme de privatisation. Et lors de son déplacement à Athènes, il a proposé « l’assistance technique » de la France pour « la gestion des actifs de l’Etat » c’est-à-dire pour élaborer les procédures de privatisation !

Il avait déjà appelé les entreprises françaises à « investir » en Grèce en 2013. Il sait que les entreprises allemandes ont pris de l’avance dans ce pillage. Dès 2011, l’Allemagne avait conditionné le plan d’aide à l’achat de sous-marins allemands. Un mois après l’accord de cet été, en août 2015, la société allemande Fraport a racheté 14 aéroports régionaux grecs privatisés. Vinci veut donc aussi sa part ! Les entreprises françaises venaient en repérage. Suez espère par exemple toujours récupérer la gestion de l’eau de Thessalonique même si le Conseil d’Etat grec a jugé anticonstitutionnelle la précédente procédure et que les citoyens l’ont refusé par référendum.

L’Allemagne de Merkel tient le guidon et la France de Hollande pédale derrière, toujours pour le pire.


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