Monsieur Hollande, la gauche, ce sont les forces fidèles aux principes de la Révolution française

jeudi 5 novembre 2015.
 

Pour une refondation de la République

Par Jean-Jacques Cassar, militant mutualiste.

À l’approche des échéances électorales, les appareils politiques des « élus » phosphorent, se rappelant qui les a mis en place. Le secrétaire du PS a ainsi lancé un appel au « peuple de gauche » pour faire barrage au FN… Quel aplomb  ! Oublions les lamentos convenus. Le président de la République a été élu, après un rejet massif de la politique de son prédécesseur, sur la base d’un programme « de gauche » où il prétendait «  mettre au pas  » le milieu de la finance.

Or, dès son arrivée au pouvoir, l’actuel locataire, temporaire, de l’Élysée trahissait le pacte conclu avec ses électeurs, en poursuivant et aggravant même une politique d’ultradroite. Et le même envisage, sans sourciller, de se représenter en 2017… À moins d’être amnésique, qui peut lui faire confiance, quel que soit son « programme »  ? Trahir son électorat, renier ses engagements, tout cela dans une impunité absolue, quasi monarchique, voilà donc la République relookée par la « nouvelle gauche » et la « droite décomplexée » unies sur l’autel de l’Europe depuis le référendum de 2005…

Si notre démocratie était digne de ce nom, une telle forfaiture vaudrait à ses auteurs d’être traduits devant une haute cour de justice. Il n’est pas admissible que les responsables d’une politique qui cause de tels dégâts sociaux, sème la misère et réduit l’existence quotidienne à un enfer, ne rendent pas de comptes en fin de mandat. Alors que la société française est minée par l’angoisse du lendemain, l’explosion obscène des injustices et des inégalités sociales, une authentique politique de gauche est décriée comme «  extrême  » par les chiens de garde qui plastronnent dans leurs médias, ou «  ringarde  » par la «  gauche réaliste  » en concurrence féroce avec la droite en matière de régression sociale. Voir les coups de menton de Valls ou les provocations au micro de Macron pour criminaliser l’action syndicale. Il faut en finir avec un système qui dégaine le «  tout-sécuritaire  » pour les voleurs de portables et de bicyclettes, mais détourne les yeux devant les méfaits d’une oligarchie qui alimentent les faits divers…

Pour Castoriadis, «  la démocratie représentative n’est pas une vraie démocratie  ». Alain Badiou voit dans le «  capitalo-parlementarisme  » le régime conforme aux intérêts du capitalisme mondialisé. La gauche, ce sont, historiquement, les forces fidèles aux principes de la Révolution française  : Liberté, Égalité, sans lesquelles la Fraternité n’est pas possible, avec la justice sociale pour garantir «  le droit à l’existence, seul droit des impropriétaires  », disait Robespierre. Reprenons son discours sur la Constitution du 10 mai 1793  : «  Un peuple dont les mandataires ne doivent compte à personne de leur gestion, n’a point de Constitution (…). Si c’est là le sens qu’on attache au gouvernement représentatif, j’avoue que j’adopte tous les anathèmes prononcés contre lui par Jean-Jacques Rousseau. (…) Je sais que le peuple ne peut pas être un juge toujours en activité. (…) Qu’importe que la loi rende un hommage hypocrite à l’égalité des droits, si la plus impérieuse de toutes les lois, la nécessité, force la partie la plus saine et la plus nombreuse du peuple à y renoncer.  »


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