Le PG à la Conférence de la Gauche Verte Nordique sur la COP21 « Plus d’excuses : des solutions pour le climat ! »

mercredi 28 octobre 2015.
 

A partir de décembre se tiendra à Paris la 21e conférence des Nations Unies sur le climat (COP 21). L’enjeu est d’importance : contenir un réchauffement climatique qui menace les conditions même de la vie humaine sur Terre. L’objectif est connu : il s’agit de limiter dans le temps nos émissions de gaz à effet de serre (GES) afin d’empêcher une augmentation moyenne de la température de 1,5°C sur le globe.

La Gauche verte nordique (NGL), membre du groupe parlementaire de la GUE/NGL a donc invité Corinne Morel-Darleux et Jean-Charles Lallemand ce jeudi 22 octobre dans le cadre de leur conférence « Plus d’excuses : des solutions pour le climat ! » au Parlement européen à Bruxelles.

ONG, politiques et experts de tous pays étaient rassemblés pour évoquer la nécessité d’un changement de système pour résoudre l’enjeu climatique.

L’ambassadrice du Venezuela a commencé par rappeler le projet du buen vivir et ce que nous appelons au PG la règle verte : ne plus prélever davantage que ce que la planète est en capacité de renouveler. Résoudre l’enjeu climatique, c’est également reconnaître pour nos pays développés, les plus polluants, leur dette sociale et écologique envers l’Humanité. Un travail que les pays de l’ALBA promeuve notamment à travers le projet d’un tribunal mondial de justice climatique et de mobilisations citoyennes massives, comme le Sommet des peuples (Cumbre de los pueblos) dont le dernier rassemblement s’est tenu à Lima en décembre 2014.

Son intervention a été complétée par celles des représentants de Bolivie et du Brésil qui avancent le même principe de responsabilités communes mais différenciées entre États, selon leur développement. Les intervenants de la NGL Suédois Danois ou encore Néerlandais ont partagé cette vision de responsabilités différenciés et la nécessité de revoir le mode de développement, de production et de consommation des pays les plus riches, principaux émetteurs de GES.

L’occasion pour Corinne Morel-Darleux de présenter le Manifeste écosocialiste et ses 18 thèses déjà traduit en 9 langues.

Christophe Aguiton, militant syndicaliste et altermondialiste, associatif de la Coalition Climat 21 (CC21) prévient : « la COP21 na va pas parler de contenu ». Nous savons déjà avec chacune des contributions nationales déjà reçues pour la COP que l’augmentation de la température tournera plutôt autour de 2,7°C voire 3° C, loin derrière les 2° visés. Corinne Morel-Darleux a donc rappelé l’hypocrisie du gouvernement français, hôte de cette 21ème conférence. Tandis qu’il prétend défendre un accord « ambitieux et contraignant », sa pratique démontre l’inverse : recherche sur l’extraction des gaz de schiste, nucléaire vendu comme une énergie propre, libéralisation du rail et promotion du transport routier. L’exemple des travailleurs de la compagnie de vitres photovoltaïques Nexcis est à ce titre emblématique. Ils n’ont reçu aucune aide gouvernementale. Les emplois verts existent et le gouvernement ne fait rien.

Les mobilisations citoyennes se développent à l’approche de la COP21, notamment sous des formes plus festives ou ludiques, a rappelé Jean-Charles Lallemand, comme Alternatiba et ses villages alternatifs parcourant la France ou encore par des actions non violentes mais déterminées de désobéissance civile, tels que les « fauchages de chaises » dans les banques européennes qui pratiquent une évasion fiscale massive, 10 fois plus importante que ce qu’il faudrait pour créer le fameux Fonds vert pour le climat actuellement en discussion à la COP.

La dernière partie de la conférence a rappelé des mobilisations citoyennes victorieuses contre des projets d’extraction de gaz de schiste, en Ecosse, au pays Basque, ou encore en Irlande. Dans le Pays Basque espagnol, le mouvement "anti-fracking" devient un phénomène de société débouchant à la fois sur une critique du capitalisme et sur la mise en cause de la croissance. La lutte contre le fracking en Roumanie est particulièrement exemplaire des enjeux climatiques opposant multinationales et citoyens. « Frack-off Romania » milite maintenant depuis des années contre Chevron, la même compagnie qui a déjà souillé le sol équatorien. Intimidations violentes et procès contre les petits propriétaires terriens battent leur plein. Rasmussen, le secrétaire général de l’OTAN lui-même est intervenu pour accuser les militants roumains contre le fracking d’être financés par la Russie. La députée européenne néerlandaise, Anne-Marie Mineur, prévient : « on le voit bien, l’accord transatlantique TAFTA, a pour objectif ultime de protéger là-bas comme ici ces multinationales contre l’intérêt des peuples ».

Les secrétaires nationaux ont également rencontré Søren Søndergaard, député national Danois du parti frère, l’Alliance Rouge-Verte. Le PG va désormais travailler plus étroitement avec lui sur les questions climatiques mais également de plan B en Europe.

L’enjeu de la COP21 n’est donc pas seulement un enjeu climatique mais un enjeu global systémique. Changeons le système, pas le climat !

Corinne Morel-Darleux, Jean-Charles Lallemand et Sophie Rauszer


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