Coopératives contre capitalisme (ouvrage de Benoît Borrits)

samedi 17 octobre 2015.
 

Quand les salariés se débarrassent des actionnaires et reprennent eux-mêmes leurs entreprises en coopérative, un nouveau monde se dessine.

Plutôt que de concevoir ces reprises sur un mode défensif, ne devrions-nous pas en faire un outil de transformation sociale ?

Le début des années 2010 a été marqué par la multiplication des reprises d’entreprises en coopératives par les salariés. Ces reprises sont toujours motivées par la défense de l’emploi.

Dans certains cas, il s’agit d’une volonté délibérée d’un groupe de se débarrasser d’une unité de production, dans d’autres, d’une faillite due à la crise en cours. Mais dans tous les cas, les salariés comprennent que ces reprises sont le plus sûr moyen pour eux de conserver leur emploi. Non seulement, les travailleurs s’affranchissent de l’exploitation mais en plus un processus de désaliénation du travail se met en place comme en témoigne une volonté fréquente de réorienter la production dans un sens plus social et/ou écologique.

Loin d’être un phénomène récent, les coopératives de travail trouvent leurs origines au 19e siècle. Même si elles représentent un phénomène marginal à l’échelle de l’économie tout entière, elles n’en ont pas moins prouvé qu’elles étaient un modèle viable et largement plus pérenne que les sociétés de capitaux.

Afin d’illustrer ce propos, le livre expose quelques statistiques et trois exemples de coopératives correspondant à une PME, une entreprise de taille intermédiaire et Mondragón, un groupe organisé de coopératives de travail de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs.

Depuis quelques années, le progrès social est en berne et les gouvernements enchaînent contre-réforme sur contre-réforme.

Le livre démontre en quoi le compromis de classe dans lequel salariat et patronat trouveraient un terrain d’entente est plus qu’improbable.

Dès lors, la reprise du progrès social, la fin du chômage exigent un dépassement des sociétés de capitaux par des formes autogérées. La coopérative peut donc apparaître comme une issue positive au conflit de classe.

Il n’est donc plus possible de procéder par étapes, d’abord les réformes sociales pour ensuite envisager une transformation de l’économie.

Les deux doivent être menés de front.

Des réformes sociales comme l’abandon des contre-réformes sur les retraites, diminution du temps de travail avec créations d’emplois aboutiront à une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui devra donc être accompagnée de réformes de structure.

À cette fin, le livre brosse trois pistes de travail  : une péréquation de la richesse produite permettant aux entreprises à faible valeur ajoutée d’intégrer ces nouvelles avancées sociales, de nouveaux droits pour les salariés leur permettant, dès que cela s’avère nécessaire, de se substituer aux actionnaires et de reprendre l’entreprise, la formation d’un fonds dédié au financement des reprises d’entreprises alimenté par une nouvelle cotisation sociale.

L’auteur Benoît Borrits, animateur de l’Association Autogestion et journaliste, a suivi depuis 2011 les différentes expériences de reprises d’entreprises par les salariés en coopératives


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