Non Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon n’est pas un problème !

jeudi 15 octobre 2015.
 

Pour Matthias Tavel, l’auteur de "Le cauchemar européen, comment s’en sortir ! ", la petite confidence d’Arnaud Montebourg au député socialiste Pouria Amirshahi, "Mon problème, c’est Mélenchon", qui a fuité dans la presse est un total contre-sens.

"Pourquoi, dès lors, voir en Jean-Luc Mélenchon « un problème » alors qu’à l’évidence Arnaud Montebourg partage bon nombre de ses diagnostics et solutions ?" s’interroge-t-il.

D’après le journal Les Echos, Arnaud Montebourg aurait déclaré « Mon problème, c’est Mélenchon ». Il parlait de sa propre candidature à la présidentielle de 2017. Arnaud Montebourg a-t-il tiré cette conclusion du sondage IFOP publié par Paris Match fin août, qui donnait Jean-Luc Mélenchon devant lui au premier tour de la présidentielle ? Ce serait bien dommage.

Car malgré son caractère inamical, cette phrase de Montebourg peut-être interprétée positivement. Elle prouve qu’Arnaud Montebourg se définit désormais comme appartenant au même espace politique que Jean-Luc Mélenchon : celui de l’alternative à François Hollande et au PS. Il faut savoir mesurer le chemin parcouru par celui qui avait soutenu l’actuel président entre les deux tours de la primaire PS de 2011.

Pourquoi, dès lors, voir en Jean-Luc Mélenchon « un problème » alors qu’à l’évidence Arnaud Montebourg partage bon nombre de ses diagnostics et solutions ? On devine que ce n’est pas une question d’égo. Ce serait ridicule. Est-ce un « problème » de fond ? Mais alors à quel sujet ? Certes, Arnaud Montebourg n’est pas aussi avancé sur les questions écologiques que Jean-Luc Mélenchon, comme en témoigne son soutien répété aux gaz de schiste et au nucléaire.

Mais si Arnaud Montebourg cherche à incarner une alternative à la politique actuelle, comment y arriverait-il sans faire la synthèse entre l’aspiration démocratique à la 6e République, l’aspiration sociale au partage des richesses, l’aspiration écologique à la lutte contre le changement climatique, l’aspiration à la souveraineté populaire face à l’Union européenne et l’aspiration à une France indépendante et altermondialiste pour faire avancer la paix et la coopération dans le monde ? Aucune de ces aspirations ne doit être oubliée pour rassembler le plus largement le peuple. Elles sont comme les cinq doigts de la main, toutes nécessaires pour reprendre la marche vers le progrès humain. C’est la grande leçon de la campagne du Front de Gauche en 2012.

À nos yeux, Arnaud Montebourg n’est pas un « problème ». Nous partageons la même critique de la 5e République, de sa monarchie présidentielle et de ses affairistes. Sa prise de position pour la démondialisation en 2011 a ouvert les yeux et les oreilles de beaucoup et rejoint la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’un « protectionnisme solidaire ». Nous l’avons appuyé pour proposer la nationalisation de Florange. Nous avons espéré qu’il parviendrait à empêcher l’abandon d’Alstom au profit de General Electric. Il aurait toute sa place dans la construction du « plan B » face à l’austérité en Europe tant nos critiques convergent. Il a d’ailleurs lui aussi subi les critiques des bien-pensants pour avoir accusé Angela Merkel de mener « une politique à la Bismarck ».

Matthias Tavel

Pour lire la suite sur le site de Marianne, cliquer sur l’adresse URL portée en source de cet article (haut de page, couleur rouge).


Signatures: 0

Forum

Date Nom Message