Inondations dans les Alpes-Maritimes : naturelles, les catastrophes ?

vendredi 9 octobre 2015.
 

Les inondations qui ont frappé la côte des Alpes Maritimes ont provoqué la mort de 19 personnes. Ce serait la faute à Météo France, au climat, à pas de chance, à la nature...

Pourtant cette nouvelle catastrophe meurtrière, comme celles qui l’ont précédées et malheureusement comme celles qui suivront inévitablement, n’est en rien une « catastrophe naturelle ».

Oui, il est tombé énormément d’eau et de manière très soudaine. Ainsi, il est tombé 180 mm d’eau à Cannes le 3 octobre entre 19 heures et 22 heures. En deux jours, la zone a reçu l’équivalent en pluie d’un mois d’octobre moyen. Ces épisodes dits « cévenoles » sont devenu plus fréquents. Si les scientifiques sont prudents sur la possibilité d’affirmer avec certitude que les événements actuels sont dus directement au réchauffement climatique, en revanche, toutes les prévisions des climatologues sont formelles : le dérèglement climatique provoquera d’ici la fin du siècle « un renforcement des taux de précipitation extrême, notamment sur les régions d’influence méditerranéenne ». En clair : ce n’est pas du ciel que viendra la solution !

Mais c’est de la terre que vient le principal problème. Enfin, pas de la terre elle-même, mais de son artificialisation, de sa disparition sous des tonnes de macadam et de béton. Dans cette région, les villes, les centres commerciaux, les zones de bureaux ou industrielles, les villas, les Sophia Antipolis ou Marineland d’Antibes se succèdent sans laisser un seul espace libre, un seul espace qui puisse échapper à la frénésie foncière et immobilière. On a construit à tout va dans des zones inondables, y compris dans des zones classées « rouge » dans le Plan de prévention du risque inondation... donc interdites à toute construction ! Ces terres imperméabilisées ne sont plus capables d’absorber des grandes quantité d’eau qui dévalent plus vite et plus fort dans les canalisations et les rivières emprisonnées elles aussi dans du béton.

Grands projets, équipements touristiques, disparition des terres agricoles, se conjuguent et s’additionnent sur fond de spéculation et de corruption. Une logique du profit qui détruit la terre et celles et ceux qui l’habitent. Le capitalisme, c’est bien lui la catastrophe !

Christine Poupin, NPA


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