Le PS veut un référendum pour imposer l’union à gauche

vendredi 25 septembre 2015.
 

Plombé par un gouvernement discrédité dans l’opinion publique, le PS tente d’obliger le reste de la gauche 
à lui emboîter le pas en organisant une consultation.

Le Parti socialiste veut contourner son échec à rassembler les familles de la gauche aux régionales en organisant, du 16 au 18 octobre prochain, «  un référendum  » pour que les électeurs de gauche se prononcent pour ou contre l’union. «  Il n’y a pas de corrélation entre la fragmentation (de la gauche, NDLR) et l’orientation  » gouvernementale, a tranché, samedi, le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, à l’issue du conseil national du PS, à Paris.

Pour le patron de Solférino, tout est de la faute des autres

Si la gauche est divisée, ce n’est pas, selon lui, sur des questions de contenu («  Une inflexion de la politique du gouvernement ne changerait rien  ») mais plutôt pour des raisons de tactique politicienne. Certains à gauche voudraient voler le leadership au PS  : «  Les Verts et le Parti de gauche (...) ne visent pas à gagner pour gérer la région, promouvoir l’écologie, voire assurer la défaite du Front national, mais à ériger sur la défaite de la gauche un nouveau pôle de radicalité  », explique-t-il. Les 41 milliards offerts par le gouvernement au patronat sans contrepartie, la réforme à haut risque du Code du travail, la mise au placard de la réforme fiscale, le détricotage de la loi Duflot sur le logement, le refus d’un coup de pouce au pouvoir d’achat… Des «  bisbilles  », si l’on en croit le patron de Solférino, pour qui les Français souhaitent «  inconditionnellement  » l’union de la gauche aux régionales.

Plombé par un gouvernement discrédité dans l’opinion publique, le PS lance depuis des semaines des appels au rassemblement en direction des autres forces de gauche. En vain, les écologistes et le Front de gauche, exaspérés par l’obstination de l’exécutif à maintenir son cap libéral, refusent l’alliance au premier tour. Le PS en appelle donc aux électeurs, en disposant «  des urnes sur les marchés  ». Au risque de voir s’éloigner un peu plus ses partenaires, mais surtout d’être à contre-courant d’un électorat qui attend des réponses concrètes à ses difficultés du quotidien. «  Le référendum, (...) il va avoir lieu au mois de décembre  », quand chaque citoyen «  aura un bulletin de vote  », estime l’ex-ministre écologiste Cécile Duflot, qui juge que «  le gouvernement ne mène pas la politique pour laquelle il s’est engagé  » et que «  ça a déstabilisé totalement ses partenaires et ses électeurs  ». Le PS «  essaie de trouver un nouveau garrot  : allez, c’est l’union, sinon ce sera le FN  », analyse Jean-Luc Mélenchon, pour qui «  Hollande et Valls ont explosé la gauche  ».

De son côté, Manuel Valls a «  salué  » dimanche, l’initiative de Cambadélis. L’avant-veille, son ministre de l’Économie expliquait que le statut des fonctionnaires n’était «  plus justifiable  ». Une bisbille…

Frédéric Durand

L’Humanité


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