Pour une critique de gauche de la réforme du collège

mercredi 21 octobre 2015.
 

- C) Pour une critique de gauche de la réforme du collège
- B) Appel intersyndical à la grève le 17 septembre
- A) Réforme du collège Soutien à la grève du 17 septembre (PG)

Au lendemain du rejet de la réforme des programmes au Conseil supérieur de l’éducation, le succès de la manifestation intersyndicale contre la réforme du collège est une nouvelle manifestation du front de l’opposition à la politique éducative gouvernementale.

Dès 2012, le Parti de Gauche a dénoncé les périls contenus dans la loi Peillon de refondation de l’école. Il a depuis combattu la réforme des rythmes scolaires, celle de l’éducation prioritaire et du collège. Toutes convergent en effet vers une remise en cause du cadre national de l’Ecole de la République en organisant l’autonomie croissante des établissements, la soumission des enseignants aux logiques managériales et la territorialisation du service public d’éducation.

Pourtant, c’est bien davantage aux figures conservatrices, libérales ou réactionnaires, que les grands médias ont donné la parole. Finkielkraut, Brighelli, Polony, tous présentent la particularité de revenir aux fondamentaux déclinistes de la critique de l’école publique et d’emporter ainsi le débat public loin d’une critique qui se formulerait à partir de la question de l’égalité.

D’un côté, réactionnaires et libéraux convergent dans le modèle de l’école du « lire-écrire-compter ». Celle-ci se conjugue parfaitement avec le projet d’école du socle, institué par l’UMP, développé par le PS et mise en œuvre, dans le cadre de la réforme du collège, par la réduction et la dissolution des enseignements disciplinaires. A gauche à l’inverse, nous lions notre critique d’une vision minimaliste et utilitariste des savoirs à la dénonciation des nouvelles fins imposées à l’école. L’école n’éduque plus des consciences émancipées, dotées de la culture et des savoirs garants de leur autonomie. Elle a désormais la charge de former des individus employables, dotés des compétences garantissant leur flexibilité. Cette nouvelle vision des savoirs et des disciplines ouvre en même temps la voie à la remise en cause des statuts et des qualifications.

Tout cela doit être résolument dénoncé par le camp progressiste et humaniste auquel nous appartenons. Or, dans la bataille idéologique qui se livre, le curseur ne penche pas de notre côté. Pour inverser cette tendance, des clarifications idéologiques sur la fonction à attribuer aux savoirs dans notre système éducatif s’avèrent indispensables. Les savoirs ne peuvent être minimalistes et utilitaristes : leur exigence est la condition de l’émancipation de chacun. Mais leur défense feinte ne doit pas non plus masquer des intentions finales aux antipodes de l’idéal républicain de perfectionnement de chaque individu. Les savoirs ne doivent pas se transformer en moyen de distinction sociale pour mieux s’affranchir de l’impératif de mixité. Ils ne doivent pas non plus être considérés comme une marchandise qui, dès lors, pourrait se vendre sur un marché scolaire que la mise en concurrence des établissements organisée notamment par la réforme du collège tend, de fait, à instituer.

La réforme du collège indique bien à quel point le combat des idées ne peut pas être abandonné. Au Parti de Gauche, nous voulons l’école du peuple, celle de l’égalité et de l’émancipation. L’égalité sous toutes ses formes : sociale et territoriale. L’émancipation dans toutes ses dimensions : individuelle et collective.

Francis DASPE, président de la Commission nationale Education du Parti de Gauche

Paul VANNIER, Secrétaire National à l’Education du Parti de Gauche

B) Réforme du collège : appel intersyndical à la grève le 17 septembre

Les organisations syndicales dénoncent le refus de la ministre de tout dialogue réel, et sa volonté d’imposer sa réforme du collège contre l’avis de la grande majorité des personnels concernés.

La ministre persiste à vouloir passer en force et porte la responsabilité du conflit.

Face à ce blocage les organisations SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SFSDPEP-FO, CGT Educ’action, SNEIP-CGT, SNALC-FGAF, SUNDEP Solidaires, SUD Education, SIES-FAEN, SNCL-FAEN CNGA CFE-CGC appellent les personnels à la grève nationale le 17 septembre.

Elles les invitent à se réunir en assemblée générale, en heure d’information syndicale pour la préparer et l’organiser ainsi qu’à s’adresser aux parents, notamment en faisant signer la pétition intersyndicale

Alors qu’en cette rentrée les conditions de travail des personnels continuent de se dégrader (effectifs alourdis, services partagés, moyens insuffisants…), les organisations syndicales du second degré SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SFSDPEP-FO, CGT Educ’action, SNEIP-CGT, SNALC-FGAF, SUNDEP Solidaires, SUD Education, SIES-FAEN, SNCL-FAEN, CNGA CFE-CGC réaffirment leur rejet d’une réforme du collège qui n’apportera aucune amélioration, ni pour les élèves, ni pour les personnels.

Elles constatent que la circulaire d’application publiée le 2 juillet ne fait que confirmer les orientations auxquelles elles s’opposent : mise en concurrence des personnels, des disciplines et des établissements, inégalités accrues entre les élèves et nouvelle aggravation des conditions de travail des personnels.

Les organisations syndicales restent déterminées à combattre cette réforme, à obtenir son abrogation et la réouverture de discussions sur d’autres bases. Elles appellent les personnels à refuser toute anticipation de la réforme, quelle qu’elle soit. Elles dénoncent la mise en place d’une formation obligatoire à la réforme, qui ne répond nullement aux demandes des personnels.

Alors que le ministère repousse de mois en mois la publication du bilan du lycée Chatel, elles soulignent le danger d’une nouvelle réforme du lycée s’inspirant de celle du collège et qui ne ferait que renforcer les logiques précédentes.

Les organisations syndicales dénoncent le refus de la ministre de tout dialogue réel, et sa volonté d’imposer sa réforme du collège contre l’avis de la grande majorité des personnels concernés.

La ministre persiste à vouloir passer en force et porte la responsabilité du conflit.

Face à ce blocage les organisations SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SFSDPEP-FO, CGT Educ’action, SNEIP-CGT, SNALC-FGAF, SUNDEP Solidaires, SUD Education, SIES-FAEN, SNCL-FAEN CNGA CFE-CGC appellent les personnels à la grève nationale le 17 septembre.

Elles les invitent à se réunir en assemblée générale, en heure d’information syndicale pour la préparer et l’organiser ainsi qu’à s’adresser aux parents, notamment en faisant signer la pétition intersyndicale.

A défaut du retrait des textes relatifs à la réforme du collège, l’intersyndicale organisera une manifestation nationale en octobre.

A) Le Parti de Gauche apporte son soutien au mouvement de grève contre la réforme du collège jeudi 17 septembre à l’appel d’une intersyndicale

Le PG a dénoncé dès le début les risques que la réforme du collège fait peser sur l’Ecole de la République : accroissement des inégalités et mise en concurrence des établissements, vision minimaliste et utilitariste des savoirs, réduction des horaires d’enseignement disciplinaires.

Au-delà de cette réforme dont il demande le retrait, le PG s’oppose au plan global visant à faire passer l’ensemble du système éducatif sous les fourches caudines de l’austérité et de l’idéologie managériale. Après la réforme des rythmes scolaires ou le décret Hamon, ce sera bientôt, si ce gouvernement n’est pas arrêté, au tour du lycée de subir les rigueurs de ces contre-réformes.

Francis Daspe, responsable de la commission Education et Paul Vannier, secrétaire national à l’Education du Parti de Gauche


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