L’Allemagne principale bénéficiaire de la crise Grecque !

vendredi 28 août 2015.
Source : Marianne
 

Alors qu’un nouveau plan d’aide vient d’être accordé à la Grèce, une étude allemande révèle que l’Allemagne a réalisé des économies budgétaires de près de 100 milliards d’euros grâce à la crise grecque, en profitant de taux d’intérêts favorables.

Berlin se serait-elle engraissée sur le dos d’Athènes ? C’est l’institut d’études économiques allemand Leibniz (IWH) qui a révélé lundi cette conclusion inattendue et presque indécente. Dans un rapport d’une dizaine de pages, l’institut détaille comment les économies réalisées par l’Allemagne entre 2010 et 2015 ont largement dépassé le coût engendré par la crise, en atteignant 100 milliards d’euros soit 3% du PIB. Déjà pointés dans Marianne, ces surprenants bénéfices passent mal à l’heure où la Grèce est étranglée par les créanciers.

L’IWH a calculé qu’au cours des cinq dernières années, les taux d’intérêts des emprunts nationaux d’Etat allemand ont baissé d’environ 300 points de base. Comment ? Grâce aux « mauvaises nouvelles » qui se répandaient sur le marché grec ! L’élection d’Alexis Tspiras, l’annonce du référendum, puis le résultat du référendum… autant d’évènements qui ont fait fuir les investisseurs étrangers vers des actifs plus sûrs (ce que l’IWH nomme le « flight to safety »), dette Allemande en tête de liste. « Pendant la crise de la dette dans la zone euro, l’Allemagne a bénéficié de manière disproportionnée de cet effet » explique le rapport : « A chaque fois qu’il y a eu une mauvaise nouvelle à propos de la Grèce, les taux d’intérêts sur les emprunts allemands ont baissé, et chaque fois qu’il y avait une bonne nouvelle, ils augmentaient ». C’est quand l’Allemagne criait le plus fort au désastre grec qu’elle en profitait le plus. Si les nouvelles avait été bonnes pour la Grèce (de l’opinion des investisseurs, rappelons le) entre la fin 2014 et la mi-2015, l’Allemagne aurait subi une hausse de ses taux d’intérêts de 160 points de base. Le rapport ajoute que d’autres pays, dont la France, ont bénéficié du même mécanisme, mais dans des proportions nettement moindres.

Comble du malaise, alors que l’Allemagne a mené les négociations avec l’autoritarisme que l’on sait, l’étude d’IWH note que même si la Grèce ne remboursait pas sa dette, l’économie allemande n’en souffrirait pas. L’Allemagne aura en effet prêté environ 90 milliards à la Grèce, en incluant les négociations actuelles, soit un montant inférieur à ce que la crise lui aura permis de mettre à gauche. Un argument qu’Alexis Tsipras, confronté à la colère grandissante des dissidents de Syriza, ne devrait pas manquer d’utiliser en cas de nouvelles élections législatives.


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