Région Nord : vers une alliance EELV-Front de gauche

dimanche 16 août 2015.
 

C) Région Nord : vers une alliance EELV-Front de gauche (article du Monde 9 août 2015)

C’est un petit poucet qui rêve de devenir un géant vert orné d’un bonnet rouge. Sandrine Rousseau, porte-parole nationale d’Europe-Ecologie Les Verts (EELV), refuse de voir la nouvelle région Nord - Pas-de-Calais - Picardie aux mains de Marine Le Pen (FN) ou Xavier Bertrand (LR), grands favoris de l’élection de décembre prochain. « Quand j’entends Xavier Bertrand dire “il faut mettre les gens au travail”, comme si c’étaient des fainéants, c’est scandaleux ! », lance-t-elle.

La conseillère régionale écologiste a donc chaussé ses bottes pour battre la campagne autour d’une idée : faire une alliance avec le Front de gauche et constituer la seule alternative crédible dans une région qui pourrait basculer à l’extrême droite. Une stratégie également mise en place en Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon, où EELV, le PCF et le Parti de gauche ont annoncé leur intention de s’unir...

B) Régionales : EELV s’allie avec le Front de gauche plutôt qu’avec le PS (article du Figaro 9 août 2015)

Elle n’entend pas céder. Malgré les appels insistants du PS, Sandrine Rousseau, tête de liste écolo dans le Nord-Pas-de-Calais/Picardie, refuse toujours de se ranger derrière Pierre de Saintignon, le candidat socialiste. « Il était question d’un accord sur le minimum, de se mettre en ordre de marche derrière la tête de liste socialiste, ce n’était pas possible », affirme l’écolo. Elle a fait ses calculs et elle en est persuadée : si elle s’allie avec le Front de gauche (Fdg), elle espère passer devant le PS. « Les sondages nous créditent de 14% avec le Front de Gauche au premier tour, le PS est à 17%, le FN est à 31%. En cas de fusion pour le second tour, on est donc à égalité et on peut l’emporter », détaille la porte-parole d’EELV.

Sandrine Rousseau le répète à l’envi : elle n’a « pas peur » d’affronter Marine Le Pen, candidate Front national. « C’est une grande gueule, elle s’essuie les pieds sur les habitants de la région et se sert de cette élection pour sa campagne pour l’Élysée. Il faut arrêter d’en être terrorisé ! J’ai hâte de l’affronter sur des débats de fond », anticipe-t-elle. Pour elle, la présence d’une liste PS et d’une liste EELV/FdG va permettre de faire « une campagne sur les valeurs ».

Les militants EELV du Nord consultés le 12 septembre

« Dans ma région, la moitié des électeurs de François Hollande ne vote plus PS », assure Sandrine Rousseau. Elle a donc lancé avec les fédérations locales d’EELV et du Front de gauche trois groupes de travail : le premier sur les points de divergence entre les partis, l’autre pour constituer les listes, et le dernier pour déterminer une organisation et un projet de campagne. Cette stratégie d’alliance n’attend plus que l’approbation des militants, à la faveur d’un vote prévu le 12 septembre, pour être entérinée.

Au PS et même au sein d’EELV, on fulmine. « Le risque aujourd’hui dans les régions Nord-Pas-de-Calais/Picardie, Provence, peut-être aussi Grand Est, c’est que non seulement le Front national puisse gagner ces régions, mais qu’il puisse y avoir aussi une élimination pure et simple de la gauche, une auto-élimination. C’est un comble », a critiqué sur Sud Radio, début juillet, François De Rugy, co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale et favorable à un accord avec le PS. Le candidat socialiste Pierre de Saintignon, lui, ne veut pas croire à une division de la gauche. « Jusqu’au dernier moment, je travaillerai à l’union des forces de la gauche, pour continuer le dialogue et construire un laboratoire de la gauche », commente-t-il, éludant la possibilité qu’EELV et le Front de gauche se présentent contre le PS. « Laissons le temps au débat. »

Discussions en cours

Le Nord-Pas-de-Calais/Picardie n’est pas un cas isolé. Dans la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, une alliance vient d’être formée entre le Front de gauche et EELV, comme dans la région Rhône-Alpes-Auvergne par exemple, où les écolos se présenteront avec le Parti de gauche et le mouvement Ensemble. « Ce ne sont pas des soupes de logos, mais plutôt des dynamiques de rassemblement », explique David Cormand, responsable des élections au sein du parti. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, où la campagne est pour l’instant centrée sur l’affrontement entre Christian Estrosi et Marion Maréchal-Le Pen, des discussions ont également cours entre les écolos et le Front de gauche.

A) LE PCF SERA PRÉSENT AUX ÉLECTIONS RÉGIONALES (publié le 6 juillet 2015 dans La Voix du Nord)

Fabien Roussel officiellement tête de liste communiste pour les élections régionales

Fabien Roussel l’a martelé toute la matinée : « Nous sommes l’alternative des prochaines élections régionales ! » À l’origine contre le projet de fusion des régions, l’actuel secrétaire fédéral du Parti communiste dans le Nord devient bel et bien le nouveau chef de liste pour les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais – Picardie.

La candidature a officiellement été validée lors d’une réunion qui s’est tenue ce lundi matin en présence des parlementaires communistes de la nouvelle région. La décision fait suite au vote de presque 3000 militants le week-end dernier. En Nord - Pas-de-Calais – Picardie, quasiment l’unanimité des votants ont souhaité une liste autonome et plus de 90 %, selon les derniers résultats, ont adoubé la candidature de M. Roussel.

Une volonté de créer la surprise

Dans les rangs du Parti communiste, tous y croient : l’extrême-gauche peut créer la surprise. Une ambition qui ne se cache pas, alors que les pronostics actuels ne sont pas favorables pour le parti. Pas de quoi céder à la panique pour Éric Bocquet, sénateur du Nord. « Cette liste est une chance. C’est une liste communiste motivée à redonner espoir aux gens. » Pour ce faire, ils comptent sur une liste de 180 candidats « proches du peuple. » Une manière de reconquérir les voix des abstentionnistes considérées comme la clé de ces élections. Fabien Roussel l’a confirmé, « nous ne présenterons pas de professionnels de la politique. Ce seront des personnes impliquées et engagées dans la vie locale. Il y aura des ouvriers, des responsables associatifs et syndicaux. »

La lutte contre l’austérité

Les responsables communistes comptent également profiter de la victoire du « non » en Grèce. Ils espèrent ainsi jouir d’une tribune supplémentaire pour leurs idées. « C’est un message fort. Comme Syriza, nous souhaitons nous battre contre l’austérité, et forcer l’État à accroître les subventions dans les hôpitaux par exemple. Nous sommes six millions d’habitants dans cette nouvelle région. C’est la troisième région créatrice de richesses en France. Ensemble, nous pouvons bouger les lignes. » Les mois qui vont suivre vont permettre au parti de peaufiner la liste des candidats qui sera présentée en septembre. Le programme sera, quant à lui, proposé en octobre.


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