Je te hais Valls

jeudi 9 juillet 2015.
 

Chacun croyait que le matamore de Matignon avait touché le fond du cynisme et de « l’horreur politicienne »... Que nenni ! Tout fait ventre à ce « chicago-boy » à la française pour se refaire la cerise dans l’opinion. Quitte à la caresser dans le sens le plus crasseux du poil.

Quitte à créer une atmosphère irrespirable. Quitte à enfanter de nouveaux monstres, utiles pour en appeler à « l’union nationale », à « l’union sacrée », et reléguer la lutte des classes, la question sociale..., livrées aux compétences de ses amis du MEDEF. Quitte à jouer avec des barils de poudre. Quitte à diviser durablement les peuples. Quitte à attiser les haines et la déshumanisation. Quitte à recevoir les encouragements intéressés de la droite. Quitte à accélérer le « génocide » des valeurs de « la gauche », à faire table rase de son patrimoine, à plonger des millions de braves gens dans la déshérence, le désespoir. Quitte à instrumentaliser des colères légitimes vers des objectifs au plus haut point dangereux.

Les poubelles de l’histoire retiendront qu’un premier ministre « socialiste » s’est essayé, par calcul, à reprendre le discours fascisant de l’extrême droite sur « la guerre de civilisation », théorie développée surtout depuis le « best seller » (1997) du spécialiste américain en relations internationales Samuel Huntington, reprises par le médiocre, mais va-t-en guerre président George W. Bush, et son petit élève français, N. Sarkozy. G. Bush, le papa du liberticide « Patriot Act », qui a inspiré Manuel Valls pour sa « loi de renseignement » et de flicage généralisé... Valls serait-il un « néoconservateur » à la française ? L’amalgame (volontaire) suggéré, entre Islam et terrorisme, Islam et barbarie, n’est pas nouveau, mais n’en demeure pas moins dévastateur. Quant à l’opposition entre civilisation et barbarie, elle n’est pas nouvelle non plus dans l’histoire, la « civilisation » étant bien entendu le « monde occidental ». Elle a servi toutes les mauvaises causes, tous les satrapes, tous les impérialismes, tous les saigneurs de peuples, depuis des siècles. En réveillant « l’esprit de croisade », en jouant politiciennement sur les amalgames, les réactions viscérales, le matamore M. Valls avance et amplifie des valeurs antinomiques aux traditions humanistes et progressistes françaises. A vouloir copier Marine, il risque d’ouvrir la voie à des eaux fangeuses, et à des flots mortels pour la démocratie.


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