L’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture s’inquiète de la déforestation

jeudi 15 mars 2007.
 

Le dernier rapport mondial sur la situation des forêts, publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), constate un ralentissement de la déforestation et une augmentation des superficies forestières dans certaines régions riches, et l’exact inverses dans d’autres.

"De nombreux pays ont montré leur volonté politique à améliorer l’aménagement forestier en révisant les politiques et législations et en renforçant leurs institutions forestières", a déclaré David Harcharik, Directeur général adjoint de la FAO.

"Une attention croissante est consacrée à la conservation des sols, de l’eau, de la diversité biologique et d’autres richesses environnementales", a-t-il ajouté.

"Toutefois, les pays qui doivent relever les défis les plus sérieux pour atteindre un aménagement durable des forêts sont ceux où sévissent la pauvreté extrême et les troubles civils".

Le rapport, présenté à l’ouverture de la 18ème session du Comité des forêts, souligne les effets positifs à la fois de la prospérité économique et d’une gestion forestière judicieuse, notant que plus de 100 pays ont institué des programmes forestiers nationaux.

Le couvert forestier de la planète s’élève à près de 4 milliards d’hectares, soit environ 30 pour cent des superficies émergées. De 1990 à 2005, la planète terre a perdu 3 pour cent de sa surface forestière totale, soit une diminution moyenne de 0,2 pour cent par an, selon les données de la FAO.

De 2000 à 2005, 57 pays ont signalé un accroissement des superficies boisées, et 83 un recul. Cependant, la perte nette de forêts s’établit à 7,3 millions d’hectares par an, soit 20 000 hectares par jour, l’équivalent de deux fois la taille de Paris.

Dix pays représentent 80% des forêts primaires de la terre, dont l’Indonésie, le Mexique, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Brésil, ont déploré les plus fortes pertes durant les cinq années de 2000 à 2005.

En Asie et dans le Pacifique, la superficie boisée nette a augmenté de 2000 à 2005, renversant la tendance des décennies précédentes.

L’Asie de l’Est a enregistré le principal accroissement, car de gros investissements en plantations forestières en Chine ont permis de compenser les taux élevés de déforestation dans d’autres zones.

En réalité, la perte nette de superficies boisées s’est accélérée en Asie du Sud-Est entre 2000 et 2005.

La croissance économique rapide peut aider à créer les conditions d’un aménagement forestier durable, explique le rapport. Les institutions forestières se renforcent dans divers pays et la tendance vers des une meilleure participation aux prises de décision se poursuit.

En revanche, la coupe illégale augmente dans certains pays, et les feux de forêt pourraient s’aggraver si le climat de la planète continue à se réchauffer.

En Afrique, les forêts font l’objet d’un soutien et d’un engagement politiques aux plus hauts niveaux.

En Amérique latine, les pays ont créé des réseaux de lutte contre les incendies de forêt afin d’améliorer à la fois la gestion des aires protégées et l’aménagement des bassins versants. Ces mesures visent au renforcement de la bonne gouvernance des forêts.

L’Afrique et l’Amérique latine/Caraïbes sont actuellement les deux régions du monde déplorant les plus fortes pertes de forêts.

L’Afrique, qui représente environ 16 pour cent de la superficie boisée totale, a perdu plus de 9 pour cent de ses forêts entre 1990 et 2005.

L’Amérique latine et les Caraïbes, avec plus de 47 pour cent des forêts mondiales, ont accusé un accroissement des pertes nettes annuelles entre 2000 et 2005 (de 0,46 à 0,51%).

L’Europe et l’Amérique du Nord ont enregistré des accroissements nets des superficies forestières au cours de la même période.

Les forêts sont également exposées à d’autres menaces telles que les insectes, les maladies, les espèces invasives et les feux de forêt. Les transports rapides, la facilité des déplacements et le commerce international en expansion ont facilité la propagation des ravageurs.

Le rapport fait remarquer que la tendance est à l’adoption de stratégies de gestion visant à limiter les parasites forestiers, en particulier dans les pays développés.

Si de nombreux pays signalent l’aggravation des incendies saisonniers, les informations disponibles ne permettent pas d’affirmer avec certitude que les superficies totales incendiées ou le nombre de feux de forêt augmentent à l’échelle mondiale.

Entre 80 et 99% des feux de forêt sont "de nature anthropique", donc provoqués par l’homme, dues au défrichement et aux pyromanes.

Enfin, le rapport affirme qu’il est de plus en plus manifeste que les forêts seront profondément marquées par les changements climatiques (on s’attend notamment à des dégâts croissants causés par la forte incidence des incendies, des parasites et des maladies).

Parallèlement, depuis l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto en 2005, les nouveaux investissements dans les forêts visant à atténuer les changements climatiques ne sont pas à la hauteur des prévisions. Les grands pays, comme la France, qui se situent parmis les plus mauvais élèves ne font rien pour lutter contre les importations de bois tropicaux et rares.

La mode est au pacte, dont celui signé, devant des nuées de journalistes, avec un animateur de télévision ex-égérie de Jacques Chirac, (et dont l’émission est sponsorisée par ceux qui, justement, contribuent aux dégats environnementaux qu’il fait mine de découvrir).

Il serait bien de rappeler que Nicolas Sarkozy est conseillé (dans ce domaine dont il ne connait rien), par l’une des plus inefficaces ministres que la République ait conne : Roselyne Bachelot. Que la schizophrénie règne chez Bayrou, entouré et soutenu par Corine Lepage mais aussi par l’anti-écologiste primaire Jean Lassalle.

Au lieu, donc, de signer des pactes à tour de bras, il vaudrait mieux s’engager à respecter et faire respecter un protocole ratifié par la France en 1997, par le gouvernement socialiste.


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