Sarkozy, Mai 68, la révolution française et le nazisme

dimanche 25 mars 2007.
 

Un spectre hante le paysage politique français et l’on nous ressert Mai 68 à toutes les sauces. Sarkosy, par exemple, qui ne veut rien moins que « l’annuler », sans que l’on sache très bien comment ni vraiment pourquoi. Veut-il conjurer d’ores et déjà les effets annoncés d’une catastrophe imminente contenue dans son programme ? Craint-il le renouvellement d’une réaction comparable à celle suscitée par le CPE ? Redoute-t-il les revendications relatives à l’élargissement des libertés, à une révolution des mœurs, à l’expression de désirs qui primeraient sur les logiques appelant des réformes insupportables ? Ou est-ce, tout simplement, le souvenir de la plus importante grève ouvrière et ses succès qui le traumatisent encore ?

Toujours est-il que Sarkosy veut annuler Mai 68, cause, sans doute et selon lui, des maux qui frappent notre société. L’immoralité triomphe, le cynisme des profiteurs prévaut, la paupérisation des couches populaires progresse, une pensée politique médiocre, réduite à des combinaisons louvoyantes, à l’émission de salades ordurières ou à des postulats trop grandiloquents pour n’être pas fallacieux imprègnent des esprits gagnés par un sauve-qui-peut. Tracer ou retracer l’itinéraire de transfuges et dresser le portrait intellectuel d’anciens maoïstes en mal de repentance vaudrait non pas le détour, mais le déplacement. On les a connus jeunes ambitieux. On les découvre vieux arrivistes. De ce point de vue, l’UMP ressemble de plus en plus à un zoo d’animaux hybrides.

Sarkosy tient sa revanche. Avec lui, tout est possible, y compris et surtout l’indécence. Il veut annuler Mai 68. En matière d’annulation, il ignore qu’il a un prédécesseur de taille, Alfred Rosenberg qui lui souhaitait rien moins qu’annuler la Révolution française, dans les années trente. Mauvais complice, mauvais exemple, admettons-le, auquel Nicolas Sarkosy ne peut être ni comparé, ni identifié. Mais quand même... On dirait qu’il cherche à briser toute résistance à des projets rebelles, à étouffer dans l’œuf une relève, en invalidant un événement et une période dont les idées sédimentent encore une France qu’il veut brimer, en la privant de références subversives et en souhaitant amortir ses échos émancipateurs. Ça vous cite Jaurès, qu’il « honorabilise », comme si Jaurès ne s’était pas prononcé pour le communisme et ça repousse ses héritiers.

Et il y a des commentateurs pour trouver « ça » astucieux, intelligent ? Mai 68 et son soupçon de révolution a probablement échoué. Ce n’est pas une raison pour massacrer a posteriori une expérience reposant, quoi qu’il en soit, sur la conjugaison des forces du travail et d’une énergie étudiante. Il n’y a qu’à écouter Nicolas Sarkosy pour comprendre, quand il n’amuse pas la galerie, qu’il préfère la poésie racornie des livres de comptes au lyrisme de la grève générale. Sa grandeur, sa vision sont celles d’un homme habité par une rancune à peine contenue. Il n’inquiète pas, il révolte.

De : Genica Baczynski lundi 12 mars 2007

Alfred Rosenberg, Discours prononcé au Palais-Bourbon, le 28 novembre 1940

La destruction des règlements anciens et la liberté complète de l’individu en matière économique ont rendu possible cette époque capitaliste qui approche de sa fin en une catastrophe terrible pour les peuples. C’est elle qui a proclamé l’or comme base de toute vie sociale, économique et politique. L’époque de 1789 touche à sa fin. Elle a été vaincue sur les champs de bataille des Flandres, du nord de la France et de Lorraine, cette époque qui, bien que pourrie, voulait encore déterminer le destin de l’Europe. Dans un élan révolutionnaire gigantesque, la nation allemande a vaincu quatre siècles de sa propre évolution souvent erronée et s’est procuré une moisson comme jamais dans son histoire [...]


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message