La France renforce sa coopération avec le régime dictatorial égyptien

lundi 10 août 2015.
 

Alors que le caractère sécuritaire, répressif et criminel du régime du président Abdel Fattah Al-Sissi s’affirme un peu plus chaque jour, la France ne cesse de renforcer ses liens avec le gouvernement égyptien, que ce soit sur le plan diplomatique, commercial ou militaire.

Depuis son accession au pouvoir en 2013, le président Abdel Fattah Al-Sissi a mené une répression implacable contre tous ses opposants, qu’ils soient islamistes, progressistes ou libéraux. A coups d’arrestations arbitraires, de torture ou d’assassinats ciblés d’opposants (comme récemment celui de la militante de gauche Shaïmaa al-Sabbagh), le régime de Sissi s’est rendu coupable de la mort de plus de 1400 opposants (principalement issus des frères musulmans) et de l’emprisonnement ou de la condamnation à mort de 15 000 autres dans des procès de masse arbitraires, largement dénoncés par la communauté internationale.

Engagé dans une guerre intérieure contre les islamistes d’Ansar Baït al Makdis (liés à l’organisation de l’Etat Islamique) dans la péninsule du Sinaï, le président Sissi a également mené le mois dernier une opération unilatérale en Lybie suite à l’exécution de vingt et un coptes sur une plage lybienne. L’aviation égyptienne a ainsi reçu l’ordre de bombarder la branche locale de l’EI, et ce en dehors de tout mandat.

Après les guerres impérialistes menées en Irak et en Lybie (avec Nicolas Sarkozy comme chef de guerre de l’OTAN)qui ont entraïné l’émergence et le développement de forces djihadistes dont l’Etat Islamique, le régime égyptien fait la démonstration d’une fuite en avant autoritaire et sanglante.

C’est le moment choisi par la France pour renforcer fortement ses relations bilatérales avec le régime du Caire : vente de 24 avions de chasse rafales (certains prélevés sur le quota 2015 de l’armée française), soutien diplomatique ou encore présence des services du Ministère des Affaires Etrangères à la conférence pour le soutien et le développement de l’économie égyptienne organisée à Charm El Cheikh. Ce sont autant d’éléments révélateurs de l’entente plus que cordiale entretenue avec un régime portant sur ses mains le sang de milliers de personnes.

Après le refus d’honorer la vente de frégates Mistral à la Russie, la gouvernement français montre sa faculté d’indignation sélective et reste sourd aux nombreuses atteintes aux droits de l’Homme perpétrées par le régime égyptien.

Olivier Bonafe et Coline Aymard, Commission Maghreb-Machrek


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