Ce soir, une chose est sûre, rien ne va à gauche

mercredi 1er avril 2015.
 

Les résultats ne sont pas encore tous connus, mais le constat au soir du second tour des élections départementales est sans appel : une véritable déroute pour la gauche, toutes tendances confondues.

Pour le Parti socialiste, c’est une nouvelle débâcle. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, deux départements qui furent le berceau du mouvement ouvrier français, la tâche brune du Front national progresse sans cesse. L’hypothèse, impensable il y a peu, que la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais / Picardie bascule dans l’escarcelle du FN en décembre 2015 n’est pas seulement réelle, mais désormais probable. Le PS, qui était à la tête de 60 départements, devrait en conserver une trentaine. Pire : il est tout simplement rayé de la carte de départements entiers comme l’Aube, le Var ou le Haut-Rhin. Des centaines de collaborateurs socialistes vont se retrouver sur le carreau et la capacité de ce parti à encadrer la société et à distribuer postes et prébendes est durement entamée.

Pour le Front de gauche et singulièrement le Parti communiste, la situation n’est guère reluisante. Il comptait 234 conseillers généraux (dont 220 communistes) répartis dans 61 départements avant le scrutin des départementales. Il ne lui en reste que la moitié et n’est plus présent que dans une petite trentaine de départements.

Pour les écologistes, la situation est du même ordre. Moins implantés localement, ils abordaient ces élections avec 49 sortants dans des configurations très variables : avec le Front de gauche, en binôme avec le PS ou seuls en autonomie. Les nouveaux conseils départementaux compteront moins de 30 représentants d’EELV.

Un tel désastre électoral pourrait, devrait susciter bilans sans concession et remises en cause. Il n’en est rien. Pour le Parti socialiste, la stratégie est claire, c’est celle du lemming, ce rongeur qui a la capacité à mourir en masse lors de ses migrations. « La gauche peut mourir », avait déclaré Manuel Valls en juin 2014, prophétie d’autant plus autoréalisatrice que c’est lui-même qui actionne la gâchette. Insensible aux dégâts de sa politique, l’infernal tandem de l’exécutif a martelé son credo ces derniers jours : « Nous ne changerons pas de cap ». Une forme de bras d’honneur à l’électorat populaire, un de plus.

Mais du côté des forces à la gauche du PS, c’est plutôt la stratégie du hamster faisant tourner sa roue qui a le vent en poupe. Le PCF va classer son dossier "Comment sauver les conseillers généraux" pour ouvrir le suivant : "Comment sauver ses conseillers régionaux". Le Parti de gauche va poursuivre son solo, convaincu qu’il a toujours eu raison depuis le début. Ensemble va appeler à l’Unitééé du Front de gauche, personne ne lui ayant annoncé l’état de décomposition avancée de ce dernier.

Bref, comme d’habitude chaque petit hamster va cavaler dans sa roue – qui évidemment n’avance pas puisqu’elle tourne sur elle-même. Quant à EELV, il n’arrive même pas à actionner la sienne puisque deux hamsters tournent dans un sens contraire, débouchant sur la paralysie.

Le temps des analyses approfondies viendra demain, mais ce soir, une chose est sûre, rien ne va à gauche.


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