La leçon cachée de l’élection départementale

mardi 14 avril 2015.
 

Une chose est sûre : le FN est bien l’assurance-vie du système. Proclamé pendant des semaines « premier parti de France », il termine deuxième largement distancé par l’austéritaire UMP. Entre-temps, le Front national a fourni un argument de campagne à Manuel Valls pour les candidats socialistes. Il va même permettre le vote indifférencié au deuxième tour par lequel les électeurs de gauche sont invités à voter pour la droite avant d’applaudir à un programme compatible, comme l’a justifié Manuel Valls sur RTL lundi.

Le ressort anti-FN a justifié un vote pour des candidats sans programme et a donc permis à la coalition gouvernementale de se présenter sans aucun programme à l’élection. Et pour cause, puisqu’on ne sait pas, faute de loi votée, quelles seront les compétences des futurs conseillers départementaux.

Est ainsi encensé un Premier ministre socialiste qui a réussi à faire monter les droites comme jamais, tant il est vrai qu’entre l’UMP sarkoïsée et le FN on cherche souvent la différence. On a donc assisté au spectacle cocasse d’un Premier ministre se prévalant de ses propres turpitudes et justifiant par le mauvais score du PS le nécessaire rassemblement autour de celui-ci. Quant à l’habituelle esbroufe sur nos résultats, ce A Gauche y répond point par point. La sous-estimation des candidats Front de gauche présents dans une minorité de cantons a battu des records.C’est pourtant l’un des événements cachés de l’élection. Un de ceux auxquels Manuel Valls n’a pas envie de répondre. Le Front de gauche a repris sa marche en avant car il est en progrès par rapport aux européennes. Mais c’est un Front de gauche transformé, ouvert à des démarches citoyennes, comme dans le Jura ou la Haute-Garonne, qui pose déjà les jalons d’une 6e République.


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