La Social-démocratie aux abois !

jeudi 12 mars 2015.
 

Le résultat des élections grecques a été sans appel. Pour tous les partis de l’internationale socialiste qui ont longtemps ridiculisé les forces politiques faisant de faibles scores aux élections, la leçon est violente : le PASOK ne franchit plus les 5% et s’il a obtenu 13 députés ce n’est que parce que le seuil pour entrer au parlement est fixé à 3%.

Qui sera le prochain ? Tous les regards sont tournés maintenant vers l’Espagne. Le 21 février une quarantaine de dirigeants sociaux-démocrates se sont réunis à Madrid pour venir au secours du PSOE et de son chef de file Pedro Sanchez, bien mal en point dans les sondages. Manuel Valls et Martin Schulz, président du groupe PSE au parlement européen, ont tout d’un coup découvert que « l’austérité n’a pas marché » en Europe. Mais en Espagne c’est José Luis Zapatero, 1er ministre PSOE, qui a initié une telle politique en 2008. Les scandales, 1 700 dossiers en cours d’instruction et 500 personnes mises en cause pour un montant de fraude qui approche les 40 milliards d’euros, concernent aussi bien la droite que le PSOE. Dans ces conditions, il ne leur reste que le discours archi rabattu contre le populisme et les tentatives de salir les dirigeants de Podemos pour essayer de conjurer la défaite augurée. En effet Podemos est régulièrement annoncé à 10 points devant le PSOE et à plusieurs reprises il est même donné en tête, devant le Parti Populaire.

En France, le PS est de plus en plus minoritaire dans le pays. Certes il a gagné de justesse la partielle du Doubs, mais après combien d’échecs ? Après avoir perdu le Sénat, il n’a plus de majorité à l’assemblée et l’adoption de la Loi Macron n’a pu se faire qu’à coup de 49-3. Le rebond de la popularité de Hollande, lié à sa gestion des attentats, n’a pas duré et il se retrouve rattrapé par la poursuite de la crise économique et sociale.

Le PS se trouve maintenant devant le dilemme d’exclure ses frondeurs au risque que ces derniers se sentent du coup libérés de toute obligation de soutien - même minime - au gouvernement, ou bien de devoir continuer à gérer au coup par coup. Les appels du pied de certains parlementaires EELV pressés de devenir ministres ne peuvent masquer la rupture opérée d’autant que la Loi Macron a encore multiplié les régressions en matière environnementale. Cette rupture se traduit pour les élections départementales à venir dans le peu d’accords d’EELV avec le PS (18%), à comparer avec ceux conclu entre EELV et FdG ou partie du FdG dont le PG (43%), et ce malgré les appels affolés à l’unité derrière le PS.

La victoire de Grenoble, la Loi Macron et l’espoir soulevé par la victoire de Syriza amènent les militants à vouloir rompre avec la social-démocratie. Même là où le PCF était parti avec le PS aux municipales, les militants ont cette fois-ci dans l’immense majorité des cas rejeté toute alliance. Une lueur d’espoir d’un rassemblement large construit sur des bases citoyennes se fait jour peu à peu dans notre pays. Le gouvernement d’Alexis Tsipras vient de montrer qu’on pouvait tenir tête à la troïka pourtant dans un rapport de force totalement inégal. La social-démocratie a du mouron à se faire. Elle ne représente plus l’espoir des peuples.


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