Union européenne Grèce : Un débat fondateur

jeudi 26 février 2015.
 

C’est peu dire que le compromis signé par l’Eurogroupe avec les Grecs vendredi 20 février au soir offre moins de points d’appui que l’attitude déterminée affichée jusqu’alors par Athènes. Le débat a tourné autour de l’empoignade entre la souveraineté des peuples dont Tsipras était le représentant et la continuité des débiteurs. A tel point que l’Allemand Wolfgang Schäuble pourtant ministre des affaires financières de son pays a résumé l’issue de la discussion d’un lapidaire mais cruel, « On va voir maintenant comment les Grecs vont vendre ça à leurs électeurs ! ».

Il apparaît que les Grecs ont été isolés, c’est le seul peuple à s’être prononcé contre l’austérité. La déclaration de Hollande est un modèle du genre : « Chaque fois qu’il y a un nouveau membre du conseil, on le regarde, on se demande s’il va changer les règles, les rites. Généralement, il n’y parvient pas, sur les rites. Sur les règles, il peut essayer d’y travailler quand même… À Alexis Tsipras d’engager le dialogue. À lui aussi de comprendre que des règles existent, et qu’elles doivent être respectées. ». On comprend mieux pourquoi Hollande n’a rien fait pour renégocier le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG ou Traité budgétaire).

La vérité, c’est que l’austérité constitue la boussole des gouvernants européens et qu’il n’était donc pas question de l’abandonner en Grèce. Les règles ont bon dos. Ce sont des politiques qui sont menées en notre nom qui constituent « la seule politique possible ». L’épisode de la loi Macron passée aux forceps du 49-3 en est un signe. Les politiques d’austérité se saisissent de tous les leviers autoritaires dont la Ve République est truffée. Le combat contre l’austérité est devenu synonyme de crise fondatrice dans l’Union européenne et dans la Ve République.


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