« Charlie », de menaces en fatwas – Regard sur une histoire

mercredi 21 janvier 2015.
 

C’était le 7 janvier 2015, jour de conférence de rédaction. Un mercredi de retrouvailles pour la fine équipe de Charlie Hebdo : le jour de la semaine où on embrasse les potes, où on fourre le journal du jour tout chaud dans sa poche, avant d’attaquer le menu de la semaine suivante. A la « une » de ce premier numéro de l’année, « les prédictions du mage Houellebecq » (« en 2015, je perds mes dents, en 2022, je fais ramadan »), mais aussi la promesse d’un gros dossier sur le patrimoine de sept ministres socialistes, illustré par Charb et Riss et l’annonce d’un hors-série, La Véritable Histoire du Petit Jésus. Plutôt un bon Charlie : France Inter l’a d’ailleurs cité dans sa revue de presse du matin.

Il faut montrer patte blanche avant de rejoindre la conf’ de rédaction de Charlie hebdo. On n’arrive pas comme ça au deuxième étage du 10, de la rue Nicolas-Appert, du petit immeuble sans grande grâce ni âme, à deux pas de la Bastille, dans le 11e arrondissement de Paris. Rien sur la façade ne trahit la présence de l’hebdomadaire. Les salariés du journal pianotent le code qui ouvre la porte, les autres, pigistes ou visiteurs, appuient sur la sonnette « Editions Rotatives  ! », avant de s’annoncer, à nouveau, à l’étage. Les dessinateurs de Charlie riaient les premiers de cette situation burlesque : eux, les ennemis de la répression, les anti-barbelés, les libertaires, enfermés dans un bunker, retranchés derrière une série de portes, de bips, de cadenas ! Sans compter les officiers de sécurité, plantés devant la porte, et dans leur dos, de l’aube à la nuit. « Des fois, le matin, je finis par me demander si ce n’est pas moi qui bosse dans la police, et eux qui vont travailler à Charlie », s’amusait Charb.

Ils avaient emménagé là un peu avant l’été 2014, après plusieurs migrations. Heureux de retrouver le cœur de la capitale, grâce à la mairie de Paris qui leur avait trouvé ces locaux. La salle de rédaction se trouve au bout d’un dédale de couloirs : une pièce aveugle – comme les bureaux des chefs : gentiment, on avait laissé aux maquettistes les rares bureaux avec fenêtres, réflexes partageux hérités des années peace and love, autogestion ou communautés.

Comme toujours, la conf’ commence en retard : les mecs de Charlie ne sont jamais à l’heure. Elsa Cayat, la psychanalyste qui tient deux fois par mois la chronique « Divan », est arrivée, mais pas Zineb El-Rhazoui : cette Franco-Maroraine, qui a écrit en 2013 avec Charb La Vie de Mahomet en bande dessinée, se trouve de l’autre côté de la Méditerranée. Le docteur Patrick Peloux ne va pas tarder, il ne faut pas attendre l’urgentiste. Charb et Riss engrangent idées et propositions. Chaque mercredi, autour de la longue table ovale, on parle, on rit un peu, et on crobarde beaucoup, sur tous les bouts de papier qui traînent. « La fine fleur de ceux qui nous faisaient respirer et rire », dit l’essayiste Caroline Fourest, une ancienne de Charlie. Souvent, la conversation se poursuit au bistrot d’en bas. C’était toujours Cabu qui payait l’addition. Sauf ce 7 janvier.

D’un coup, sans prévenir, deux inconnus armés d’un kalachnikov et d’un lance-roquettes débarquent dans la pièce, et tuent Charlie Hebdo, consciencieusement, minutieusement. Ils mettent la quinzaine de journalistes et de dessinateurs en joue et les exécutent méthodiquement, Charb le patron, qu’ils cherchaient à voix haute dans les couloirs, son garde du corps, Wolinski, Cabu, Tignous, Honoré, ce géant barbu qui dessinait comme un graveur sur bois, Elsa la psy, Mustapha Ourrad le correcteur, et, enfin, « Oncle Bernard », alias Bernard Maris, chroniqueur à Charlie la nuit et économiste (alternatif) à la Banque de France le jour. Détail à la fois atroce et lourd de sens : avant de tirer, les tueurs ont fait décliner leur identité aux victimes. Ils cherchaient les stars de Charlie, ceux qui avaient caricaturé Mahomet en « une ». La bande des origines, un petit pan d’histoire.

Ils n’étaient pas tout jeunes, ces enfants. 80 ans pour Wolinski, 73 ans pour Honoré, 76 ans pour Cabu. Des rescapés d’un autre siècle et du monde ancien du journalisme, celui qui ne connaît pas la retraite et bosse, porté par le feu sacré, à plus de 70 ans. Chaque mercredi, on pouvait compter sur eux. A la conf, Cabu était toujours un peu en retrait, gardant sous sa coupe au bol son faux air de ne pas y toucher et de ne pas y regarder, comme le Grand Duduche qu’il avait imaginé pour Pilote. Contrairement aux autres, il ne parlait jamais « femmes » – il les dessinait. Parfois, il gardait son crayon et son carnet dans sa poche et crayonnait discrètement : mais quand il sortait le croquis, c’était saisissant et ressemblant comme un Photomaton.

Le trait de « Wolin », lui, était faussement désinvolte. Il disait – en grognant et en bougonnant, comme d’habitude – qu’il avait toujours moins bien su dessiner que Cabu et Reiser. Son train de vie aurait pu l’éloigner de Charlie, mais, fidèle, il continuait de s’asseoir tous les mercredis autour de la table avec la jeune classe. Tignous, « Petite Teigne » en occitan, un beau et gentil père de famille de 57 ans qui dessinait des ombres rouges sous les paupières et des nez ronds comme des ombilics. Mais aussi Riss, grand timide au visage enfantin qui s’était marié à une Ivoirienne, et Charb, alias Stéphane Charbonnier, un communiste de cœur qui criait « Allah akbar  ! » pour se marrer depuis que, en 2006, le journal s’était mis à recevoir des lettres d’injures. Une date-clé dans la saga mouvementée de Charlie, faite d’interdictions, de censures, de scissions, d’incendies criminels et de fatwas. Jusqu’à l’exécution pure et simple de sa rédaction.

Charlie Hebdo naît sur les décombres d’un mensuel « bête et méchant » nommé Hara Kiri. Un titre grandi dans les années 1960, celles de la France post-gaulliste. Un journal satirique, bien gaulois, provocateur, où officiaient déjà deux de ceux qui sont assassinés ce 7 janvier 2015 : Cabu, dont les dessins apparaissent dès le troisième numéro, et Wolinski, au numéro 7. « C’était la France en noir et blanc, celle des films de Clouzot, avait-il raconté au journaliste Jean-Marc Parisis, biographe de cet ancien d’Hara Kiri et de Charlie mort si tôt : Reiser. On étouffait sous les tabous (…). Je ne sais pas ce qu’on voulait, je ne m’en rappelle plus, mais on méprisait le personnel politique, la religion, l’armée et même Le Canard enchaîné, qu’on prenait pour un journal de flics. » La politique n’est pas la priorité du journal. « C’était une vie assez calme, consacrée à chercher des idées », racontait Cabu.

La trêve est brève. Le 1er novembre 1970, 146 jeunes gens meurent après l’incendie d’un dancing, dans l’Isère. Quelques jours plus tard ont lieu les obsèques du général de Gaulle. Hara Kiri titre sa « une » comme un faire-part et écrit, plein de cette malice ricanante qui était sa marque : « Bal tragique à Colombey – Un mort ». Le ministre de l’intérieur, Raymond Marcellin, fait interdire le mensuel. « Tous les patrons de presse qui nous avaient ignorés pendant dix ans se sont mis à nous défendre, racontait encore Wolinsky à Parisis. On ne pouvait s’empêcher de penser : Ah, les cons ! » Qu’à cela ne tienne, un nouveau titre apparaît dans les kiosques, une semaine plus tard. Un acte de bravoure, mais la preuve que sous leurs faux airs de fumistes ou de dilettantes, ces jeunes dessinateurs en veulent.

C’est le début d’une fabuleuse aventure de presse : la France entière découvre Charlie Hebdo, un nom qui sonne comme l’hommage impertinent au Charlie Brown des Peanuts et à Charles de Gaulle. Avec ses crayons, Wolinski, Cabu, Cavanna, Siné, Gébé et Reiser – la « petite équipe de pieds nickelés », disait Cavanna – donne chaque mercredi des couleurs à la France post-gaulliste. Charlie devient la pouponnière et l’école des dessinateurs de presse, que Cabu repère, conseille, encourage de croquis en croquis. Entre 1970 et 1974, le titre se vend chaque semaine à 150 000 exemplaires. Dans les villes, les vendeurs à la criée lancent leur harangue dans les cafés : « Dieu existe, mais j’encule le pape ! » Ali Akbar, célèbre vendeur de journaux du 6e arrondissement de Paris, se souvient encore de ses débuts à Charlie : éduqué dans la morale religieuse de son Pakistan natal, il n’osait pas montrer la « une » de l’hebdomadaire qui expliquait sous un dessin de Reiser : « Chirac, c’ est une bite à lunettes ».

Charlie est pour le cul, contre la chasse et contre « les cons qui gagnent tout le temps parce qu’ils sont trop ». Charlie bouffe gloutonnement du curé, du militaire, dénonce la publicité, dresse l’apologie de l’écologie avant l’heure : le journal soutient René Dumont au premier tour de l’élection présidentielle de 1974 – en 1981, ce sera Coluche, « un ami de la famille ». Le Professeur Choron, directeur de la publication, finit par lasser. Le journal, sans revenus publicitaires, en manque d’abonnés, disparaît en 1982 après son 580e numéro. Laissant derrière lui la petite bande du Charlie « canal historique », orpheline et déjà nostalgique.

Pendant dix ans, la France vit sans Charlie. En 1990, une partie de l’équipe se lance dans une nouvelle aventure nommée La Grosse Bertha – un hebdomadaire « qui ne désarme pas », comme il l’annonce en couverture. La première guerre d’Irak leur fournit une cible idéale. Cabu a rejoint l’équipe, comme Charb. Mais le rédacteur en chef, le chanteur Philippe Val, un autodidacte à la mine austère, entre en conflit avec l’actionnaire. Cet original a eu son heure de gloire en faisant le chansonnier avec son compère Patrick Font – le duo Font et Val. Un jour, Wolinski le croise chez Lipp : « Le titre de Charlie Hebdo est libre depuis 1981, prenez-le ! » Val, Cabu, Gébé et le chanteur Renaud apportent de quoi financer le premier numéro. « Un copain prête des locaux, un autre des photocopieuses, on fait du camping dans les bureaux. Système D, avait raconté Charb à la revue Charles, à l’été 2013. En une semaine, on réussit à faire un journal. » C’est reparti pour un « deuxième Charlie ». En couverture du premier numéro, l’affaire Urba, Superphénix et un dessin de François Mitterrand qui soupire, résigné : « Et Charlie Hebdo qui revient ! » Il se vend à 120 000 exemplaires.

L’esprit n’a pas changé : une joyeuse synthèse d’ouvriérisme, d’écologisme, d’antimilitarisme, et évidemment, l’indispensable souffle pornographique. La mauvaise foi, le mauvais goût et l’outrance font une nouvelle fois partie du contrat de mariage de Charlie Hebdo avec ses lecteurs. L’époque, en revanche, n’est plus la même. Le nouveau patron, Philippe Val, est favorable à l’intervention de l’OTAN au Kosovo en 1999 et au référendum sur la Constitution européenne en 2005. Pas vraiment l’ADN des vieux de la vieille de Charlie, comme Siné, ni même de Charb : chaque semaine, ou presque, dans le journal, il prend le contre-pied du patron.

Face à l’intégrisme islamiste, en revanche, la rédaction se ressoude : le bon vieil anticléricalisme de la rédaction trouve son compte dans le combat pour les Lumières et la laïcité éclairée de Val. Les attentats du 11 septembre 2001 font un temps taire les querelles. Le nouvel extrémisme religieux – islamisme radical ou extrême droite catholique militante – voilà l’ennemi. Ce mercredi de février 2006, la conférence de rédaction s’annonce animée dans les locaux de Charlie Hebdo, alors située rue de Turbigo. Le journal satirique danois Jyllands-Posten vient d’échapper à un attentat et fait l’objet, dans son pays, de menaces, pour avoir publié une série de caricatures du Prophète Mahomet. Bien sûr, il faut aider les confrères. Mais comme toujours, à Charlie, avec les sujets graves, on commence par rigoler. « C’est bien la première fois que des Danois sont drôles ! », rigole « Wolin ». Un autre propose une interview imaginaire « exclusive » de Mahomet. « Si on ne publie pas ces caricatures, déclare Val, c’est faire injure aux musulmans, c’est considérer qu’ils n’ont pas l’humour de les comprendre, qu’ils n’ont qu’un tiers de notre cerveau. » Quand s’achève le tour de table, tout le monde est « pour » la publication dans Charlie, des caricatures danoises – et pour en assumer les conséquences. Charlie paraît avec, à sa « une », le Prophète qui se prend la tête dans les mains et se plaint : « C’est dur d’être aimé par des cons ». Il est signé Cabu. Le scandale est immense.

L’Union des organisations islamiques de France, la Grande Mosquée de Paris et la Ligue islamique mondiale choisissent d’intenter un procès à l’hebdomadaire. Jacques Chirac, président de la République, qui a dans un premier temps défendu la liberté d’expression, condamne ces « provocations manifestes ». Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, lui, dit préférer « l’excès de la caricature à celui de la censure ». Les 140 000 exemplaires habituels sont vite épuisés dans les kiosques, le journal procède à deux réimpressions et vend le numéro blasphématoire à 400 000 exemplaires.

Le succès a un prix. Les menaces de mort pleuvent sur les journalistes. Charlie Hebdo est placé sous haute surveillance. Les vitres du siège sont blindées et, pour la première fois, un car de CRS campe en bas de l’immeuble. Val, Cabu, toutes les vedettes de l’hebdo ont droit à une protection personnelle. Dans les couloirs du journal, on rigole, évidemment. « On peut peut-être se tutoyer ? », demandent les journalistes à leurs gardes du corps. « Si un jour, je fais de la politique, je pourrai être ministre de l’Intérieur », fanfaronne Charb, qui profite des tête-à-tête avec l’homme affecté à sa protection pour l’interroger sur ses expériences précédentes et sur la vie des commissariats de France.

Du coup, un nouveau front s’est ouvert. Une guérilla idéologique comme la gauche française en a le secret. Des membres du collectif des Indigènes de la République jugent Charlie Hebdo « raciste, sioniste et ami des puissants ». Caroline Fourest, qui intègre la rédaction de Charlie en 1997 après la publication de son pamphlet contre le prédicateur musulman Tariq Ramadan, devient la cible privilégiée des anti-Charlie, avec Philippe Val. En 2001, au moment de la conférence mondiale contre le racisme à Durban, théâtre de débats houleux, le directeur de l’hebdomadaire satirique s’en prend à une partie de la gauche française qui confond un peu facilement à ses yeux sionisme et racisme. Val, de son côté, est accusé d’islamophobie. Le sociologue d’extrême gauche Philippe Corcuff, qui tient une chronique à Charlie, claque la porte du journal en 2004. « T’es plus de gauche  ! », lance Siné à Philippe Val, au moment du référendum de 2005.

Une chronique douteuse du dessinateur sur la fiancée « juive » de Jean Sarkozy, fils du président de la République, en 2008, scelle définitivement la querelle. Siné est licencié : une première dans l’histoire de Charlie, qui est d’abord celle d’une bande. Pour une partie de la rédaction, qui vit mal la proximité de son patron avec le chef de l’Etat, le licenciement de Siné est perçu comme « un sacrifice sur l’autel de la Sarkozie », raconte une journaliste. Philippe Val quitte son poste, cède ses parts et rejoint Radio France. Le dessinateur-chroniqueur Charb prend la relève et annonce un « Charlie 3 » dans l’éditorial du numéro 899. « Le principal changement, écrit-il c’est que Charlie ne sera plus associé à Val. (…) On a envie de renouer avec ce qui nous ressemble : le goût de la satire. » Charb, Riss, Bernard Maris et Cabu se partagent la majorité du capital.

En novembre 2011, l’hebdomadaire tente à nouveau le diable dans un faux numéro spécial : « Charia hebdo » veut fêter à sa manière la victoire en Tunisie du parti islamiste Ennahda. Sur la couverture, le Mahomet dessiné par Luz, souriant, presque clownesque, prévient : « 100 coups de fouet si vous n’êtes pas mort de rire. ». A Charlie, on rigole encore : « Tu vas voir, ils vont remettre ça, on va avoir des fatwas au cul », plaisante Charb. Quelques jours plus tard, un cocktail Molotov détruit les locaux de Charlie, alors installé boulevard Davout, dans le 20e arrondissement. Le site du journal est piraté, la page d’accueil remplacée par une photo de La Mecque et des versets du Coran. Charb arrive le premier dans un taxi, seul, à 5 heures du matin, pour contempler les locaux noircis et dévastés. Il erre au milieu des décombres, dans la nuit brumeuse. « Bon, c’est foutu. On va faire autre chose », se murmure-t-il à lui-même.

Non, ce n’est pas encore foutu. La bande à Charlie a du ressort. Hébergés pendant deux mois dans les locaux de Libération avant de migrer dans le nord de Paris, puis, donc, rue Nicolas-Appert. La souscription qu’ils avaient lancée voilà quelques mois a rencontré un succès qu’ils n’escomptaient pas. Ils avaient repris espoir, même si l’on ne parlait pas beaucoup d’eux, même si la publication de nouvelles caricatures du Prophète Mahomet, en septembre 2012, avait altéré l’image de la « petite équipe de pieds nickelés ». Ils avaient fini par agacer politiques et organisations religieuses, y compris le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, d’accord pour admettre que « la liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de la République », mais clame « sa désapprobation face à tout excès ». Et encore, qui savait que la tête de Charb était mise à mise à prix ? Un journal de langue anglaise Inspire, financé par Al-Qaida, a publié en mars 2013, sa photo avec la mention « Wanted dead or alive ».

Cette fois, c’est bien la fin. De la bande à Charlie, il ne reste rien, ou presque. La mémoire des débuts, en tout cas, s’en est allée. « On a vengé le Prophète Mahomet ! On a tué Charlie Hebdo ! », a crié le commando lorsqu’il s’est enfui dans la rue Nicolas-Appert, laissant derrière lui son sanglant carnage. A chaque fois qu’il a dû mettre la clé sous la porte, ou quitter ses locaux précipitamment, Charlie a toujours réussi à « fabriquer » le numéro suivant. Mais cette fois ? « Il reste quelques dessinateurs, quelques rédacteurs », soupire Me Richard Malka, l’avocat du journal depuis vingt-deux ans, mais comment publier quatorze pages mercredi prochain ? « Plus de quoi faire un journal… S’arrêter, en même temps, c’est céder. »

Ariane Chemin Grand reporter

Marion Van Renterghem Journaliste au Monde


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