Palestine - Le point en décembre 2014

mardi 23 décembre 2014.
 

Depuis 1948, l’Etat israélien est en situation de violation permanente du droit international (voir annexe 1-historique). Il n’a jamais respecté les résolutions de l’ONU le concernant, et singulièrement la résolution 242 (1967) impliquant le retrait d’Israël des territoires occupés lors de la guerre de 1967, et la résolution 194 (1948) impliquant le droit au retour des réfugiés palestiniens. Aujourd’hui le peuple palestinien continue donc de vivre sous domination coloniale, sans bénéficier d’un Etat palestinien souverain et viable et les arabes de nationalité israélienne ne jouissent pas d’une égalité de droits au sein de l’Etat israélien. Les accords d’Oslo de 1993 sur lesquels certains fondaient beaucoup d’espoir, n’auront permis que la création d’une Autorité palestinienne qui administre l’argent des donateurs et dont dépend une fraction non négligeable des Palestiniens pour vivre, sans qu’elle n’ouvre la voie à l’indépendance réelle.

I - Eléments de compréhension du contexte

Israël : 7,8 millions d’habitants, dont 20 % d’arabes – 20400 km2 = 382 hab/km²

Cisjordanie : 2,7 millions d’habitants – 5 600 km2. Sur cet espace il y a une centaine de barrages militaires fixes (check points) et environ 500 barrages mobiles, qui interdisent toute libre circulation.

Gaza : 1,5 million d’habitants – 365 km2 = 4109 hab/km²

3 millions de réfugiés palestiniens vivent en Jordanie, Syrie et Liban, sans égalité de droit avec les citoyens de ces pays.

Colonisation

520 000 colons vivent en Cisjordanie. La moitié d’entre eux se trouvent à Jérusalem et dans les environs ; c’est la concrétisation du projet officiel de judaïsation de la ville .

Le mur est construit de telle sorte que 9 % du territoire palestinien tel que défini par le cessez-le-feu de 1949 se retrouve côté israélien. De nouvelles autorisations pour la construction de colonies sont régulièrement accordées par le gouvernement israélien, de sorte que la Cisjordanie est en passe d’être coupée en deux (voir carte ci-dessous)

Sources : Le Temps

Blocus de Gaza et bombardements

Depuis que le Hamas a gardé le contrôle de Gaza suite à sa victoire aux élections législatives démocratiques de 2006, Israël a décrété la bande de Gaza territoire hostile et applique un blocus sur la plupart des marchandises et l’interdiction de sortie et d’entrée du territoire pour les humains, avec pour conséquence un étouffement et une grande misère de la population (plus de la moitié souffre d’insécurité alimentaire). A cela s’ajoutent les campagnes militaires d’assassinats ciblés et de bombardements (notamment Plomb Durci en 2008-2009, Pilier de Défense en 2012 et Bordure Protectrice en 2014).

Apartheid

Israël s’autoproclame jusqu’ici « État juif et démocratique », mais aucun effort n’a été fait pour promouvoir une identité israélienne commune aux citoyens juifs et arabes. Les 1,6 millions de citoyens arabes qui vivent en Israël n’ont pas les mêmes droits que les juifs (notamment dans le cadre des études, de l’Etat civil et de la propriété immobilière). Pire maintenant Benyamin Netanyahou a décidé d’imposer coûte que coûte une nouvelle définition d’Israël qui deviendrait "l’État-nation du peuple juif", définition ethnique qui exclurait ainsi de la communauté nationale les arabes qui sont restés en 1948. Ce texte, rejeté par une partie de la classe politique israélienne mais exigée par l’extrême-droite et tous les colons, réserverait les droits collectifs uniquement aux juifs et limiterait la communauté arabe du pays à des "droits personnels… conformément à la loi."

Prisonniers

Depuis 1967, plus de 750 000 Palestiniens ont été emprisonnés par Israël. Aujourd’hui, il y a plus de 4 700 prisonniers palestiniens. Environ 200 sont en détention administrative, pratique qui permet à l’autorité militaire israélienne d’arrêter et de maintenir en prison n’importe qui sans accusation ni jugement, par périodes de six mois renouvelables à l’infini, dès lors que la personne a été arrêtée dans les territoires palestiniens administrés militairement par Israël.

La ressource en eau et l’agriculture

En 1967, plus de la moitié du PIB palestinien provenait de l’agriculture ; ce chiffre est tombé à 5 % depuis, du fait des restrictions israéliennes, parmi lesquelles les arrachages d’oliviers, alors que la production d’huile d’olive représente ¼ du produit brut de l’agriculture palestinienne, mais aussi beaucoup en raison de l’accaparement des ressources en eau par Israël et les colons.

Tant le bassin-versant du Jourdain (depuis le Golan jusqu’à la Mer morte) que l’aquifère de Cisjordanie sont sous contrôle israélien. Même dans les zones A des accords d’Oslo, supposées sous souveraineté palestinienne, il n’y a aucun contrôle effectif des ressources de base. Si l’on étend l’étude aux zones B et C, la Palestine est privée de toute ressource qui lui permettrait de planifier son développement. Pour une économie qui était traditionnellement rurale, c’est une catastrophe majeure. Le tracé du mur israélien renforce la confiscation des sources hydriques vitales.

II - Les récents évènements

Cisjordanie

Depuis la fin de l’agression contre Gaza, le gouvernement israélien a repris les annexions de terres ; la plus spectaculaire est celle, décrétée le 31 août, de 400 ha près de Bethléem et proche des colonies de Goush Etzion, qui a consisté à s’emparer des terres de 5 villages palestiniens. A Jérusalem même, dans le quartier de Silwan, l’entreprise de colonisation nommée Epad s’est emparée, le 30 septembre, en pleine nuit et avec l’appui de la police, de 26 maisons pour y installer immédiatement des colons. Ce quartier, situé à la porte sud de la mosquée Al-Aqsa, est particulièrement convoité par l’extrême-droite israélienne.

Les attaques de colons se sont multipliées en Cisjordanie : mosquées brulées, oliviers arrachés, enfant palestinien écrasé avec une voiture ; près de Nazareth, l’assassinat d’un jeune Palestinien de 22 ans, tué d’une balle dans le dos, a déclenché des manifestations de la part des Arabes israéliens. Mais le fait qui a mis le feu aux poudres est les « visites » incessantes sur l’esplanade des mosquées, sous protection policière, bien sûr. Ces provocations ont déchaîné les jeunes Palestiniens de la ville et la police a arrêté des centaines d’entre eux dont des moins de 18 ans et des enfants accusés de jets de pierre. 190 d’entre eux ont été inculpés. A Jérusalem, les affrontement entre Palestiniens et la police sont quasi quotidiens et le gouvernement israélien a approuvé, début novembre, le durcissement de la répression pour les lanceurs de pierres, avec des peines pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison pour des jets de pierres sur des voitures ou l’usage de bombes incendiaires. Au cœur du conflit on trouve la volonté des gouvernements israéliens d’annexer totalement Jérusalem en expulsant peu à peu les Palestiniens de Jérusalem-est afin notamment d’empêcher toute revendication de Jérusalem-est comme capitale d’un futur état palestinien, et le sort de l’esplanade des mosquées.

Esplanade des mosquées

Depuis de nombreuses années, des incursions d’Israéliens d’extrême-droite, protégés par la police, ont lieu sur l’esplanade et suscitent des réactions des Palestiniens.

Rappelons que, depuis la conquête de Jérusalem en 1967, Israël a admis la gestion de l’esplanade par un waqf, fondation religieuse islamique, contrôlé par la Jordanie ; lors des Accords signés en 1994 entre la Jordanie et Israël, ce dernier pays a reconnu la Jordanie comme garante des lieux saints musulmans. En juin 1967, le général Dayan avait fait partir les soldats israéliens de l’esplanade, détournant la ferveur juive vers le Mur des Lamentations. D’ailleurs, jusqu’à une époque toute récente, la quasi totalité des rabbins interdisaient à leurs fidèles de se rendre sur l’esplanade de peur qu’ils ne foulent aux pieds la pierre de Fondation où l’Arche d’Alliance aurait été placée et où la Shekinah (Présence divine) serait descendue. Aujourd’hui encore, les deux grands rabbins d’Israël, l’ashkenaze David Lau et le sépharade Yitzhak Yosef, s’abstiennent d’appeler les juifs à entrer sur l’esplanade.

Les choses ont pourtant changé avec l’essor des groupes d’extrémistes qui ont trouvé quelques rabbins pour légitimer leurs incursions sur le site mais aussi d’autres (ou les mêmes) voulant détruire les lieux saints musulmans pour construire le troisième temple ! Depuis deux mois, les incursions provocatrices sur l’esplanade se sont multipliées et, pendant les fêtes juives d’octobre, l’esplanade a été interdite d’accès aux musulmans pendant trois semaines pendant que les juifs extrémistes, souvent des colons, y accédaient en grand nombre. C’est un rabbin de cette tendance, Yehuda Glick, qui a été victime de l’attentat du le 29 octobre. Les affrontements aux abords de la mosquée et dans les banlieues ont été violents et des femmes attaquées par la police. En retour, les groupes de colons qui se sont implantés dans les quartiers palestiniens autour de l’esplanade subissent, ainsi que leurs maisons et voitures, des attaques à coups de pierre et de bombes.

On comprend donc que l’ambassadeur jordanien ait mis en garde Israël et depuis B. Netanyahou qui cherche à apaiser l’incendie, a affirmé ne pas vouloir remettre en cause le statut de l’esplanade. Le 13 novembre, à Amman, à l’issue d’une rencontre avec B. Netanyahou et le roi de Jordanie, John Kerry a affirmé que des « engagements fermes » avaient été pris pour maintenir le statu quo dans les lieux saints de Jérusalem-Est. Le lendemain, B. Netanyahou décidait, pour témoigner de sa « bonne volonté », d’ouvrir l’accès de l’esplanade à tous les musulmans de Jérusalem, sans restriction d’âge. Restent que les musulmans de Cisjordanie sont toujours privés d’accès à la mosquée Al-Aqsa.

Gaza

La situation n’a fait que se dégrader à Gaza. L’espoir d’un desserrement du blocus israélo-égyptien s’est envolé. Aujourd’hui, le dictateur égyptien a fermé totalement la frontière avec Gaza. Israël entrouvre la sienne pour laisser passer les produits humanitaires et de première nécessité, peut-être aussi, de nouveau, les invendus de son marché national et international. Mais rien n’a changé sauf que les premières pluies rendent encore la vie plus difficile. Nombre de familles subsistent dans des maisons à demi détruites. Rappelons qu’on estime que l’opération dite « Bordure protectrice » de l’été 2014 a fait environ cinq fois plus de dégâts que celle de 2008-2009. En plus des morts (2 143) et des blessés (11 230 dont 3 374 enfants qui, pour certains resteront mutilés à vie), 18 000 habitations ont été détruites, 244 écoles et la moitié des hôpitaux et cliniques détruite ou endommagée. Les infrastructures ont été bombardées systématiquement, et pas seulement la seule centrale électrique de Gaza. La question de l’eau est décisive et, dès avant l’agression de l’été dernier, un rapport des Nations Unies, en date de novembre 2013, indiquait que la bande Gaza pourrait être inhabitable en 2020, faute d’eau à peu près potable.

La seule concession israélienne lors du cessez-le-feu est l’extension de la zone de pêche de 5,5 km à 15 km (alors que les Accords d’Oslo prévoyaient 37 km !). Or, aujourd’hui, même cette petite concession est violée par la marine de guerre israélienne qui tire sur les bateaux de pêche gazaouis.

Plus encore, Israël qui craint une reconstruction des tunnels limite si étroitement l’entrée du ciment et des câbles d’acier essentiels à la reconstruction que l’ONG Oxfam a calculé qu’au rythme actuel, il faudrait plus de 50 ans pour reconstruire Gaza.

Certes, une conférence des bâilleurs de fonds s’est tenue en octobre au Caire, comme en 2009, et un engagement total de 5,4 milliards de dollars a été annoncé. Le Qatar a promis 1 milliard, l’Union européenne 450 millions, et les États-Unis 400. De quoi reconstruire des logements, des écoles, des hôpitaux et l’infrastructure. Mais ces énormes sommes parviendront-elles jusqu’à Gaza ? Plusieurs facteurs en font douter.

D’abord, la communauté internationale est lasse de reconstruire ce que l’armée israélienne détruit ensuite, en toute impunité. Ainsi, un pont à Beit Hanoun a été construit quatre fois, grâce aux financements internationaux, lors de récents conflits. Ensuite, l’Autorité palestinienne (désormais AP) a déjà annoncé qu’elle prélèverait la moitié des sommes versées pour régler ses dettes et assurer le fonctionnement de son administration ; c’est d’ailleurs déjà ce qui s’était produit en 2009. (Il faut d’ailleurs préciser que, dans le budget 2013 de l’AP, la sécurité a absorbé 26 % des dépenses, contre 16 % pour l’éducation, 9 % pour la santé et 1% pour l’agriculture).

Enfin, John Kerry, suivi par l’UE, a posé comme condition aux dons que les négociations de paix redémarrent entre Israël et l’AP.Ainsi, Israël détruit la Palestine au mépris du droit international, puis le peuple palestinien est contraint à des concessions dans sa lutte de libération s’il veut pouvoir bénéficier des fonds étrangers pour la reconstruction. Aujourd’hui - ce qui n’était jamais arrivé auparavant - des jeunes Gazaouis désespérés tentent à leur tour de traverser la Méditerranée ; ils étaient nombreux dans le grand naufrage de la mi-septembre qui a coûté la vie à 500 personnes.

Des initiatives ne manquent pourtant pas, telle celle d’un Gazaoui qui construit des maisons en bois, en récupérant des morceaux de bois usagés ; de surcroît, Israël laisse entrer le bois sans problème. Les maisons, constituées de deux pièces, sont non seulement d’un prix raisonnable (1 000 dollars) mais elles ont le mérite d’être fraîches en été et chaudes en hiver.

Le monde semble oublier que le blocus est absolument illégal au regard du droit international.

Où est passée la gauche israélienne ?

La société israélienne a connu un glissement massif à droite. Oser demander des négociations avec les Palestiniens est aujourd’hui considéré au minimum comme irréaliste ou quasiment comme extrémiste. Les quelques manifestations de protestation contre l’intervention à Gaza cet été ont été attaquée violemment par des groupes d’extrême-droite. Sans pression extérieure, il n’y aura pas de changement en Israël même.

III - Stratégie palestinienne et tâches du mouvement de solidarité

Division entre les Palestiniens et stratégie internationale Si le gouvernement d’union nationale n’a pas encore éclaté, la situation est singulièrement tendue. Depuis le début des négociations entre l’AP et le Hamas, ce dernier n’a cessé de réclamer le paiement des salaires des fonctionnaires de Gaza ; l’AP s’y refuse d’autant plus fermement que les États-Unis ont prévenu que, si ces fonctionnaires étaient rétribués, les subsides à l’AP seraient coupés. Chacune des deux parties, l’AP en Cisjordanie et le Hamas à Gaza, poursuit la chasse aux militants de l’autre. La stratégie de l’AP est, à l’occasion de la réunion de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies, d’obtenir, en s’appuyant sur la résolution 242, la fixation des frontières et du délai au bout duquel l’occupation s’arrêterait (cf. l’interview d’Élias Sanbar dans Politis du 23 octobre). L’AP souligne que 135 États ont déjà reconnu la Palestine, dont 1 membre de l’Union Européenne, la Suède. Les Parlements britannique et espagnol ont voté une motion demandant à l’exécutif de faire de même. Quant aux députés français, ils devraient à leur tour se prononcer le 28 novembre prochain. Ce vote, même favorable, n’aura peut-être pas d’incidence sur la position de la diplomatie française, mais pourrait constituer un point d’appui important pour continuer à faire pression sur Hollande pour qu’il respecte son engagement de campagne de reconnaissance par la France de l’Etat palestinien. Le 2 septembre, lors d’une conférence de presse à l’ONU, Hanane Achraoui, au nom de l’Organisation de Libération de la Palestine, déclarait : « Nous allons rechercher une résolution au Conseil de sécurité avec une date précise pour la fin de l’occupation israélienne », « disons dans trois ans. » Elle a brandi la menace d’une saisine de la Cour pénale internationale contre les responsables israéliens qui ont mené l’agression contre Gaza.

Las, lors de son discours du 21 septembre à l’ONU, Obama a clairement fait comprendre, sans employer le mot « veto », que la reconnaissance d’un État palestinien devait passer par des négociations avec Israël. Les Palestiniens risquent donc, une fois de plus, de se heurter au soutien sans faille des Etats-Unis à l’égard d’Israël.

Etat des lieux de la résistance progressiste palestinienne

La propagande pro-israélienne essaie de présenter la résistance palestinienne comme étant uniquement le fait du Hamas, occultant volontairement le fait qu’une part importante du mouvement de libération nationale est constituée par des forces laïques et progressistes. On peut citer notamment le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) ou le Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP), qui défendent les travailleurs et revendiquent en outre un seul état binational et laïque pour toute la Palestine. Aux élections municipales de 2005, le FPLP a prouvé son implantation locale, en faisant par exemple élire une femme chrétienne, Janette Mikhael, comme maire de Ramallah. La gauche palestinienne est également active pour essayer de réunifier le mouvement national palestinien dans ses diverses composantes. Le prisonnier politique Marwan Barghouti, surnommé le « Mandela palestinien » et issu de l’aile gauche du Fatah, est souvent cité comme la personnalité consensuelle qui pourrait mener à bien la réconciliation inter-palestinienne.

Tâches du mouvement de solidarité

Au delà des divisions au sein du mouvement national palestinien, on constate des tentatives de faire reculer Israël, par la défense armée, par la diplomatie, ou encore par la pression du boycott.

Internationaliste et solidaire de la lutte du peuple palestinien pour ses droits nationaux, le Parti de Gauche se doit de soutenir les Palestiniens via les formes de combat du mouvement de solidarité qui lui paraissent les plus adaptées à la situation. C’est pourquoi le PG a rejoint la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions lancée initialement par des associations et personnalités de la société civile palestinienne, et prenant de plus en plus d’ampleur au niveau international. L’idée motrice de cette campagne étant de briser l’impunité d’Israël en boycottant les produits et les institutions officielles israéliennes, jusqu’à ce que le gouvernement israélien cède et respecte le droit international de la même façon que la campagne de boycott de l’Afrique du Sud avait aidé à la chute du gouvernement d’apartheid. Notons que le gouvernement français est le seul au monde avec celui d’Israël à tenter de criminaliser la solidarité avec la Palestine et singulièrement l’appel au boycott, via la circulaire Alliot-Marie. Le PG, avec ses multiples partenaires politiques, associatifs et syndicaux sur la question palestinienne, œuvre de manière continue pour la reconnaissance et l’application effective des droits des Palestiniens. Certains de ses élus ont par exemple été à l’initiative de vœux pour pousser le gouvernement français à reconnaître l’Etat palestinien, d’autres se sont rendus à Ramallah pour la conférence internationale des collectivités locales en solidarité avec le peuple palestinien. De façon générale, le PG est présent quand il le peut lors des initiatives collectives de solidarité ; cet été la présence de militants du PG au sein des manifestations de soutien à Gaza a été importante, et a participé au recul du gouvernement, passé d’un soutien sans faille à B. Netanyahou à une position un peu plus mesurée, bien que dramatiquement en deçà de ce que l’on attendrait d’un gouvernement français de gauche et internationaliste.

Annexe 1 - historique

Source : Le Temps

29 novembre 1947 : plan de partage des Nations Unies (résolution 181) En 1947, il y a environ 650.000 juifs (33%) et 1.300.000 arabes (66%) en Palestine mandataire. Le plan de l’ONU prévoit de partager cette terre en un « état de Palestine » à majorité arabe et un « état d’Israël » à majorité juive. L’Etat d’Israël doit occuper 55% du territoire. Jérusalem doit avoir un statut particulier de zone internationale. L’état israélien prévu par l’ONU abrite environ 400.000 arabes et 600.000 juifs. L’état arabe abrite également une minorité juive : il n’est pas question d’établir des Etats homogènes ou de faire des transferts de population.

1948 : la Nakba

Des villageois arabes (Deir Yassin…) sont massacrés par des groupes sionistes de droite (Irgoun et Stern), ou poussés à l’exode par la terreur et la destruction de 500 villages. Le droit au retour des 700 000 exilés est affirmé par la résolution 194 de l’ONU du 11 décembre 1948. Seuls 150 000 sont restés dans ce qui devient Israël.

La Syrie, la Transjordanie et l’Egypte déclarent la guerre à Israël. Elle se solde par une extension du territoire de l’Etat israélien, qui représente alors 77 % du territoire total. L’Egypte annexe Gaza et la Transjordanie annexe la Cisjordanie.

1956 : guerre de Suez

La France, le Royaume-Uni et Israël lancent une attaque contre l’Egypte de Nasser, qui vient de nationaliser le canal de Suez. L’URSS et les USA se posent en médiateurs.

Dans le cadre de cette alliance belliqueuse, la France apporte à Israël sa collaboration technique déterminante qui permettra à Israël de disposer de la bombe atomique.

1967 : guerre des six jours

Israël occupe le Sinaï, le Golan, la bande de Gaza et la Cisjordanie. La résolution 242 de l’ONU indique que l’armée israélienne doit se retirer des territoires occupés.

Après cette guerre, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) prend son indépendance par rapport aux Etats arabes et en particulier l’Egypte. Le conflit devient israélo-palestinien. La stratégie de l’OLP devient celle des luttes populaires, après avoir été celle de la lutte armée.

1973 : guerre du Kippour

La résolution 338 de l’ONU du 22 octobre 1973 rappelle les conditions d’une paix, définie dans la résolution 242.

1978 : accords de Camp-David entre l’Egypte et Israël

L’Egypte laisse de côté la question des réfugiés, en échange du retour du Sinaï sous son contrôle.

1988 : Première intifada

Soulèvement populaire suite à la persistance des mesures d’expulsion, et des exactions pendant plus de 20 ans d’occupation. L’OLP fait le compromis historique de revendiquer un Etat dans les frontières de 1967 et non plus sur le territoire de la Palestine mandataire, et reconnaît de facto l’Etat d’Israël en acceptant la résolution 242 de 1967.

1993 : accords d’Oslo

A la faveur de l’affaiblissement de l’OLP et d’Israël menacé par la perte de sa position stratégique entre les deux blocs de la guerre froide, les accords d’Oslo signés par Rabin et Arafat permettent une reconnaissance mutuelle.

Le texte ne fait pas référence à deux Etats, mais aux résolutions 242 et 338, qui impliquent le retrait israélien de Cisjordanie et de Gaza, territoires occupés, et « un juste règlement du problème des réfugiés ».

L’Autorité Palestinienne est créée pour administrer les territoires palestiniens.

1994 : les perspectives de paix s’éloignent

Le Hamas et l’extrême-droite religieuse israélienne s’opposent aux accords d’Oslo.

Massacre de Palestiniens à Hébron.

Attentats suicides perpétrés par le Hamas en Israël. La colonisation de la Cisjordanie s’approfondit.

1995 : Rabin assassiné

Assassinat d’Itzhak Rabin par un intégriste juif israélien d’extrême-droite. Le Likoud revient au pouvoir. Refus d’évacuer Hébron où l’armée israélienne protège 300 colons juifs extrémistes.

2000

Le parti travailliste revient au pouvoir en Israël. Sommet de Camp David, propositions inacceptables de partage par Ehud Barak (en particulier le renoncement au droit au retour). Sharon sur l’esplanade des mosquées ; début de la deuxième intifada.

2001

Attentats du Hamas à Jérusalem et Haïfa.

2002

Début de la construction du mur, qui empiète sur les territoires palestiniens. Offensive israélienne contre Naplouse et Jenine. Arafat enfermé et assiégé dans sa résidence présidentielle à Ramallah (opération Rempart).

Plan de paix saoudien accordant une normalisation complète à Israël en échange du retrait de tous les territoires. Israël ne répond pas et les médias occidentaux passent sous silence cette initiative.

2005

Sharon fait évacuer les colonies de la bande de Gaza.

2006 : élections législatives démocratiques en Palestine

Le Hamas remporte les élections avec 42,9 % des voix contre 39,8 % pour le Fatah, mais il n’est pas reconnu ni par l’Autorité palestinienne, ni par Israël et les Etats-Unis.

2007 : affrontements inter-palestiniens

Un gouvernement d’union nationale est formé le 15 mars mais ne dure que trois mois.

Affrontements inter-palestiniens : le Hamas prend le contrôle de Gaza (gouvernement d’Ismaël Haniyeh), et le Fatah de la Cisjordanie (gouvernement de Salam Fayyad, ancien cadre de la Banque Mondiale et du FMI).

2008 – 2009 : crime de guerre sur Gaza

Opération Plomb durci de Tsahal sur Gaza : plus de 1400 morts. Qualifiée de crime de guerre dans le rapport indépendant Goldstone.

2012

14 au 21 novembre : opération Pilier de Défense de Tsahal sur Gaza, faisant plus de 160 morts.

Le 29 novembre la Palestine devient membre observateur à l’Assemblée Générale des Nations Unies.

2014

A l’ONU, année internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Sur le terrain : opération Bordure Protectrice contre Gaza, renforcement de la colonisation en Cisjordanie, meurtres, violences contre les civils et accaparement de maisons par l’armée israélienne, attentats de Palestiniens contre des civils israéliens.


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