Le GUD a invité les néo-fascistes à son congrès

mercredi 26 novembre 2014.
 

C’est une réunion peu courante qui doit se tenir près de Paris, samedi. A l’invitation du Groupe union défense, plus connu sous son acronyme de GUD, plusieurs formations politiques, à l’orientation nationaliste-révolutionnaire, sinon néofasciste, ont prévu de se retrouver pour un “congrès européen” intitulé “le réveil des nations”.

Ce congrès vient rappeler l’existence du syndicat étudiant après une période de moindre activité. Le GUD avait pourtant réussi à faire parler de lui, sur et hors des campus parisiens, lors de sa refondation en 2010 : tractages parfois musclés et présence sous la bannière à la croix celtique lors de certaines manifestations assuraient la présence du syndicat sur le terrain. En 2011, une branche lyonnaise était créée. Mais l’année suivante, les dirigeants parisiens s’orientent vers un militantisme plus politique (le grand public les découvre, notamment, par la publication d’une photo de la soirée des 40 ans du FN où ils apparaissent à côté de Marion Maréchal-Le Pen). Le GUD Paris est alors repris en main par Logan Djian, qui revendique aujourd’hui une trentaine de membres.

Le GUD change régulièrement de visage, ainsi que le rappelle Nicolas Lebourg, historien spécialiste des droites extrêmes : « Le nom GUD n’est qu’une référence à un mythe, à celui des années 1970 à la fois violent et brillant dans sa propagande. Aujourd’hui, il n’y a plus de combats contre les gauchistes sur les campus. Depuis 30 ans il y a en réalité eu plusieurs GUD : est GUD qui réussit à tenir la marque avec l’aval des anciens. » « Le GUD se réorganise, estime de son côté un cadre du milieu nationaliste, qui sera présent samedi. Souvent, dans l’histoire de ce mouvement, de grands congrès ont été organisés de la sorte afin de le relancer. »

De nombreux invités

Le GUD s’offre un plateau européen de choix parmi divers mouvements radicaux pour son congrès. Outre les Français du MAS et de la revue Synthèse nationale, seront présent des Espagnols de la Liga Joven et du Mouvement social républicain. Les Belges de Nation seront également présents, tout comme la CasaPound, mouvement italien peu connu en France mais très populaire chez les jeunes nationalistes. Ses militants, qui se présentent eux-mêmes comme les “fascistes du IIIe millénaires”, ont adopté des pratiques plus courantes à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite : squates d’immeubles, importance donnée à la musique et au culturel.

Enfin, deux assistants parlementaires grecs de l’Aube dorée, classée comme néonazie par certains chercheurs, seront à Paris alors que le parti n’est pas au mieux : plusieurs dizaines de ses membres, dont le président du parti et sa vingtaine de députés, dans le collimateur de la justice de leur pays.

“L’ambition de ce congrès, c’est de tisser des liens entre patriotes et nationalistes européens, de prendre conscience des problèmes qui existe dans chaque pays”, explique Logan Djian, leader du GUD. L’évènement est présenté sur la page Facebook du mouvement comme “le premier sommet de l’Europe réelle”. Pour la petite histoire, “L’Europe réelle” fut la revue du Nouvel ordre européen, un parti néonazi paneuropéen créé dans les années 1950.

Logan Djian reconnait que la référence n’a pas été placée par hasard, mais explique qu’elle va au-delà de la simple reprise. “L’Europe réelle que nous défendons, n’est pas celle du capital, des banques ou de Merkel. Elle est différente de celle vantée par les médias, qui déforment ce que sont des mouvement comme Aube dorée. Pour nous, ce ne sont des patriotes et des nationalistes.”

Julien Licourt


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