Empêchons l’abrogation des 35 heures ! (Déclaration commune du Parti socialiste, du Parti communiste français et des Verts, le 16 décembre 2004)

lundi 28 mars 2005.
 

Aujourd’hui, 28 mars 2005, nous mettons en ligne notre site prs12.com.

Au delà de la campagne actuelle contre le Traité Constitutionnel Européen, nous sommes attachés aux grands acquis sociaux comme les 35 heures.

Voilà pourquoi nous mettons en ligne la déclaration ci-dessous qui reste d’actualité. Nous notons par ailleurs que le PRG, parti de gauche très en pointe aujourd’hui pour le oui au niveau national l’est beaucoup moins quand il s’agit de politique sociale.

Alors que la France compte plus de 200 000 chômeurs supplémentaires après trente mois de pouvoir de la droite, que le taux de chômage frôle à nouveau les 10 % de la population active et que des milliers de personnes en sont radiées, le gouvernement, au mépris des résultats sans appel des scrutins du printemps et de milliers d’accords conclus dans les entreprises, annonce une abrogation pure et simple des 35 heures masquée derrière le prétendu « libre choix » des salariés à travailler.

Pendant que la droite tente de mettre en scène un pseudo virage social, cette annonce nous rappelle crûment les objectifs de son offensive libérale sans précédent : remodeler en profondeur la société française pour l’adapter à une mondialisation capitaliste, en finir avec le code du travail, favoriser la flexibilité et la précarité, limiter au maximum les entraves aux licenciements. La majorité montre son incapacité et son manque de volonté à faire reculer le chômage et à créer des emplois stables correctement payés. Par un discours mensonger et revanchard sur les 35 heures, elle favorise le chantage à l’emploi et les salaires tout comme la vague de chantages aux délocalisations.

La réduction du temps de travail a été adoptée en octobre 1997. Pendant quatre ans, des dizaines de milliers d’accords ont été négociés et signés dans les branches et dans les entreprises. Certes, le bilan de ce processus aurait pu être sensiblement meilleur, si, dans certains cas, le patronat ne s’était saisi des faiblesses de la loi pour accentuer la précarité et l’intensité du travail, en s’appuyant entre autre sur l’annualisation du temps de travail. Il reste que de nombreux salariés se sont emparés de cet atout, que plus de 11 millions ont pu bénéficier de la réduction du temps de travail et que l’aspiration à pouvoir en bénéficier réellement traverse les salariés de l’encadrement, des PMI-PME et du secteur public. Par ailleurs toutes les enquêtes faites sur le sujet indiquent que les trois quarts des salariés concernés en sont satisfaits.

Après les lois Fillon qui ont déjà considérablement assoupli les 35 heures, la mission du député ultra-libéral Novelli dont les conclusions ont été jugées par tous les experts partiales et inexactes, le gouvernement a désormais choisi de passer la vitesse supérieure, en remettant en cause frontalement la réduction du temps de travail.

Cette remise en cause des 35 heures est le résultat d’un contrat passé entre le gouvernement et le MEDEF au détriment des salariés, dans une idéologie libérale de réduction du « coût » du travail, c’est-à-dire de la réduction de la masse salariale (emploi et salaire) - le patronat conservant les 14 milliards d’exonération de cotisations sociales obtenues en contrepartie de la RTT. Ce contrat revient à obliger les salariés de travailler davantage pour un salaire horaire moindre. Les projets de la droite se traduiront en effet par l’élévation à 220 heures du contingent annuel d’heures supplémentaires et la baisse de toutes les majorations de salaire liées aux heures supplémentaires. Concrètement, on permet aux entreprises qui le souhaitent de revenir aux 40 heures par semaine ! Et contrairement à ce que prétend le Premier ministre, les 35 heures ne deviendront pas facultatives pour les salariés, mais bien pour les employeurs.

Le gouvernement doit renoncer à ce recul social manifeste.

La droite fait aujourd’hui le choix d’accentuer la dégradation des conditions de travail et de vie au détriment des salariés. Le gouvernement affiche également, une nouvelle fois, un profond mépris pour la négociation collective et la démocratie sociale, au vu des milliers d’accords déjà conclus. Il commet enfin une grave erreur en étouffant toute possibilité de s’engager vers un développement créateur de véritables emplois stables correctement rémunérés.

Le Parti socialiste, le Parti communiste et les Verts, appellent solennellement le gouvernement à renoncer à l’abrogation de l’acquis social que constituent les 35 heures, et affirment leur volonté de travailler, dans leur diversité, en liaison avec les syndicats, et notamment là où ils sont en responsabilité, dans les localités, les départements, et les régions, à lutter pour la création d’emplois et contre toutes les formes de précarité


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