Jean-Luc Mélenchon dans le Tarn contre le barrage de Sivens

jeudi 30 octobre 2014.
 

A) Tarn : Mélenchon veut "arrêter la mise en oeuvre" du barrage de Sivens (RTL)

Le dirigeant du Front de gauche s’est rendu sur le chantier du barrage contesté de Sivens dans le Tarn. Il a appelé à ce que "le débat puisse avoir lieu".

Jean-Luc Mélenchon a visité le chantier contesté du barrage de Sivens (Tarn), où un millier d’opposants étaient réunis ce samedi 24 octobre. "Il y a un grand défaut de dialogue. Il faut arrêter la mise en oeuvre de ce projet et que le débat puisse avoir lieu. La sagesse serait que les discussions reprennent. Et pourquoi pas en faire une sorte de référendum local lors des prochaines élections" départementales et régionales de 2015, a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Se félicitant de "la mobilisation" contre un tel projet, qui montre, selon lui, que "de plus en plus de gens qui n’ont rien à voir avec la campagne commencent à lutter pour l’environnement", le dirigeant du Front de gauche a estimé que le rapport d’experts, commandité par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal et qui doit être rendu public la semaine prochaine, "peut faciliter la reprise des discussions".

Destruction de la zone humide

Jean-Luc Mélenchon participait à un des nombreux rassemblements d’opposants qui ont été organisés depuis le 1er septembre et le lancement du déboisement du site en vue de la construction de la retenue d’eau. Des échauffourées sporadiques entre opposants et gendarmes continuent régulièrement sur le chantier, encore occupés par des militants, même si la zone humide riche en biodiversité que défendent les opposants est déjà presque entièrement détruite. "Il n’est jamais trop tard", a insisté Jean-Luc Mélenchon.

Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu’il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu’une autre zone humide sera recréée. Les opposants contestent la destruction déjà quasi-effective de la zone humide et dénoncent, sur le fond, un modèle d’agriculture irriguée intensive, selon eux dépassé. Deux opposants suivent une grève de la faim depuis une cinquantaine de jours, en signe de protestation.

B) Mort au barrage de Sivens : les gendarmes mis en cause par les opposants (AFP, Actuorange)

Selon le porte-parole des opposants, le décès d’un opposant cette nuit sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) est survenu "dans le contexte d’affrontements" avec les forces de l’ordre.

"Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements", a déclaré ce dimanche 26 octobre Ben Lefetey, porte-parole du collectif "Sauvegarde de la zone humide du Testet", qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.

"Le temoin dit avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre, a-t-il souligné. On mène l’enquête et nous allons coopérer avec les enquêteurs".

Cette nuit, vers 2 heures du matin, le corps d’un homme a été découvert sur le site par les gendarmes."Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n’ont pu que constater le décès de la victime", avait annoncé dans la matinée la préfecture.

"Une enquête a été ouverte sous l’autorité du procureur d’Albi afin de déterminer les causes du décès et l’identité de la victime", a-t-ellle ajouté sans plus de précisions.

Interrogé par l’AFP, le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, a dit ne pas être au courant d’un décès. Le responsable, qui gérait sur place les opérations de gendarmerie lors des échauffourées de samedi soir, a indiqué que le calme était revenu "vers 21h".

Il a précisé que sept membres des forces de l’ordre avaient été blessés mais que les pompiers ne lui avaient fait état dans la soirée d’aucun blessé dans le camp adverse.

Selon le lieutenant-colonel, "100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires" et autres projectiles aux forces de l’ordre encadrant une mobilisation de "2.000" opposants qui, elle, est restée pacifique, selon lui.

Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls, a-t-il ajouté. Il a précisé que des négociations avaient été entamées, en vain, entre un représentant pacifique des opposants à la construction du barrage de Sivens et un des assaillants qui avait alors dit qu’ils se réclamaient de "l’anarchisme".

Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu’il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu’une autre zone humide sera recréée.

Depuis les travaux de déboisement le 1er septembre, des échauffourées et des rassemblements ont régulièrement lieu. Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu’à irriguer les terres d’un petit nombre d’exploitants pratiquant une agriculture intensive.

C) Communiqué du collectif Tant Qu’il y aura des Bouilles

Rémi est mort cette nuit entre 2h et 3h à proximité des gendarmes et des CRS positionnés sur le chantier du barrage de Sivens à Lisle sur Tarn.

Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce décès, au plus vite.

Nous sommes sous le choc et présentons toutes nos condoléances à sa famille et amis-ies.

Ce soir, dimanche à 18h nous appelons à un rassemblement à Gaillac, place de la libération.

Un second rassemblement est d’ores et déjà prévu ce lundi à 14h à Albi, devant la préfecture.


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