Élections présidentielles au Brésil : Dilma Rousseff en tête du 1er tour

mardi 7 octobre 2014.
 

La présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff est arrivée largement en tête des élections avec 41,48% des voix. Elle affrontera au second tour Aecio Neves.

Dilma Rousseff, candidate du Parti des travailleurs et présidente sortante va devoir résister à un potentiel front anti-Dilma au second tour. Si elle a quasiment 10 points d’avance sur Aecio Neves, du Parti social-démocrate brésilien celui-ci va tenter de rassembler tous les mécontents à droite. Avec 33 % des suffrages, c’est la surprise du scrutin, les sondages ne lui donnait que 26 %.

Des voix qu’il a prise à Marina Silva, qui se présentait comme écologiste, socialement de gauche mais économiquement de droite et fidèle de « l’Assemblée de Dieu », Église pentecôtiste la plus puissante du Brésil. Elle était surtout la candidate de la droite qui rêve de reprendre les échanges économiques bilatéraux avec les Etats-Unis. Un programme qui n’a finalement convaincu qu’à peine plus de 21 % des électeurs, alors que les sondages la voyaient au second tour, talonnant Dilma Roussef.

Marina Silva restera au cœur de la campagne du second tour. Ce sont ses électeurs qui départageront le 26 octobre Dilma Rousseff et Aecio Neves. Ce dernier a d’ailleurs immédiatement invité le Parti de Marina Silva à se joindre à lui pour battre la présidente sortante : "C’est l’heure d’unir nos forces. Ma candidature n’est pas celle d’un parti politique, mais d’un ensemble d’alliances" au service de "tous les Brésiliens qui ont la capacité de s’indigner". Silva et Neves cumulent à eux deux 55% des voix. Les enquêtes d’opinion effectuées jusqu’à présent montrent que 60% des électeurs de Marina Silva voteraient effectivement pour Neves. 40 % de ses électeurs se reporteraient sur Dilma Rousseff, il faut dire que Silva, avant de virer à droite, a été militante du PT pendant 30 ans et ministre de l’Environnement de Lula. Silva n’a rien dévoilé de ses intentions pour l’instant. Elle s’est bornée à annoncer plusieurs meetings de membres de sa coalition dans les prochains jours pour aborder la question de son éventuel soutien à l’un de ses deux concurrents.

Dilma Rousseff a de son côté remercié les électeurs pour sa victoire, saluée par ses militants aux cris de "un deux trois, Dilma encore une fois !" "La lutte continue, une lutte qui sera victorieuse parce que c’est la lutte du peuple brésilien. Cette lutte est la lutte des bâtisseurs de l’avenir qui ne laisseront jamais le Brésil revenir en arrière". Ce retour en arrière, c’est le parti de Neves, au pouvoir jusqu’en 2002 au service des rentiers et des banquiers. Elle l’a qualifié de "parti de la récession, de la baisse des dépenses et du chômage".

Le bilan de 12 ans du pouvoir du PT lui assure de solides bases populaires. 35 millions de Brésiliens sortis de la pauvreté, 20 millions d’emplois créés et une augmentation du salaire minimum de 75 %. Mais les inégalités demeurent très fortes et les classes moyennes souffrent d’une forte inflation. "Le second tour va être beaucoup plus dur pour nous", reconnaissait un conseiller de Dilma Roussef. Le résultat est plus serré que nous ne l’attendions."

Selon une enquête d’opinion Datafolha publiée samedi, la présidente sortante est créditée de 48% des intentions de vote au second tour contre 42% à Aecio Neves.

Les 142 millions d’électeurs brésiliens qui ont voté dimanche pour élire leur président, mais aussi leurs 513 députés fédéraux, 1.069 députés régionaux, ainsi que 27 gouverneurs et un tiers du Sénat (27 sièges). Les résultats des législatives n’étaient pas encore connus lundi.


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